L’intégrité du dos permet au cheval d’être ce formidable athlète ou encore cet outil de travail efficace que nous admirons. Le dos forme la jonction entre les membres, il reçoit l’impulsion des membres pelviens et la transmet sur le reste du corps. Il est ainsi au centre de la locomotion du cheval, et c’est cette locomotion du cheval que l’homme a cherché à exploiter depuis des siècles, que ce soit comme moyen de transport, comme outil de guerre, et plus récemment dans les sports équestres.
Mais le dos est aussi l’interface de communication la plus importante entre le cheval et son cavalier. Non seulement le cavalier transmet consciemment ces demandes au cheval en déplaçant le poids de son corps dans la selle, mais il y a aussi une communication plus au moins inconsciente : un cavalier crispé et tendu transmet son inquiétude au cheval, et vice versa, un cavalier réceptif ressent par son assiette l’état de tension ou d’inquiétude de sa monture.
Les différents acteurs du monde du cheval incluant les vétérinaires sont souvent convaincus d’une incidence très importante des problèmes du dos, tout comme chez l’homme où les dorsalgies sont une cause très fréquente d’arrêt de travail.
Comme l’illustrent bien les premiers trois articles de ce numéro du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire équine, nos connaissances sur l’anatomie, la biomécanique et les principales affections du dos se sont fortement améliorées grâce à plusieurs équipes de chercheurs, initié par le Pr Jeffcott de l’Animal Health Trust en Grande Bretagne, suivi en France par le CIRALE et en Autriche, par l’Université de Vienne. Cependant le vétérinaire sur le terrain reste souvent limité dans ses actes diagnostiques par la taille de l’animal et l’absence de moyens appropriés.
La reconnaissance de l’importance des dorsalgies dans le monde du cheval fait que les propriétaires des chevaux sont de plus en plus prêts à investir et transporter le cheval vers un centre diagnostique équipé. L’article sur les examens complémentaires par imagerie aidera le vétérinaire à choisir le moment de référer, l’examen d’imagerie le plus adapté, et à indiquer aux propriétaires les informations qui peuvent être obtenues.
Même si le diagnostic précis est difficile à établir, il reste néanmoins indispensable afin d’initier un traitement adapté. L’arsenal thérapeutique médical reste assez limité, et nombre de protocoles thérapeutiques sont empiriques sans aucune preuve scientifique. L’article “Questions-réponses en thérapeutique” soulève ce problème. Beaucoup de chevaux qui présentent une dorsalgie n’ont pas nécessairement de réelles lésions structurelles, mais souffrent plutôt de contractures et de spasmes musculaires conduisant à une mobilité restreinte. Dans ces cas, les techniques manuelles comme l’ostéopathie sont un excellent choix afin de compléter la médecine conventionnelle comme souligné par l’article “Évaluation des dorsalgies : complémentarité de l’allopathie avec l’ostéopathie” sur cette technique.
La selle, par sa position sur le dos du cheval, a un rôle primordial dans la prévention et les traitements de dorsalgies. Les vétérinaires ont souvent négligé son impact, mais pendant la dernière décennie, plusieurs recherches se sont intéressées au sujet comme décrit dans l’article “Comment évaluer l’impact de la selle dans les dorsalgies du cheval”.
Des outils diagnostiques comme le tapis à capteurs de pression ont été développés et permettent de réaliser une évaluation objective de l’adaptation de la selle au cheval, ce qui devrait faire partie de toute investigation pour un problème de dorsalgie.
Je vous invite maintenant à lire ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire équine sur les dorsalgies du cheval afin de garantir à nos chevaux, ces magnifiques athlètes, les meilleurs diagnostiques et soins possibles. ❒