Après plusieurs décennies de dépistage officiel, la dysplasie de la hanche reste toujours une affection orthopédique fréquente en médecine vétérinaire.  Elle est à l’origine d’une impotence fonctionnelle, parfois sévère, obérant la qualité de vie de l’animal. Une bonne connaissance de la physiopathologie, du diagnostic et de la thérapeutique de cette affection doit permettre au vétérinaire d’offrir la meilleure qualité de soins mais aussi de prodiguer les meilleurs conseils aux propriétaires ainsi qu’à d’éventuels éleveurs/sélectionneurs. 

Au cours des 10 dernières années, le diagnostic de la dysplasie de la hanche a évolué. Les limites des examens radiographiques standards, notamment chez le jeune, sont maintenant bien connues et des méthodes diagnostiques plus précoces ont été mises en place. En effet, depuis les travaux de Gail Smith, l’hyperlaxité de la hanche est maintenant considérée comme un des facteurs prépondérants de l’évolution de la ma-ladie. Ces travaux ont permis de mettre au point des méthodes de mesures radiographiques de cette laxité. Ces radiographies, dites en contraintes, autorisent un diagnostic fiable et très précoce de la dysplasie.

Lorsqu’il est réalisé avant 20 semaines, ce diagnostic permet alors d’envisager un traitement correctif de la dysplasie peu invasif et relativement efficace lorsqu’il est bien indiqué. Il s’agit de la symphysiodèse. Ces avancées récentes laissent donc penser qu’il serait peut-être temps d’intégrer la dysplasie de la hanche dans le cadre de la médecine préventive.  

Cependant, l’évolution et le développement de ces méthodes diagnostiques ne doivent pas éloigner le praticien de l’examen clinique et orthopédique. En effet, ce dernier reste la pierre angulaire du diagnostic de la dysplasie de la hanche. Il doit être complet, raisonné et systématique. Une évaluation rigoureuse et minutieuse de l’animal demeure indispensable avant d’envisager des examens complémentaires. 

Ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine-féline sur la dysplasie de la hanche tombe à point nommé pour détailler l’évolution des connaissances sur cette affection. Il permet, au travers de ses différents articles, d’apporter des notions importantes sur l’étiologie,  le diagnostic et la thérapeutique de la maladie. 

De plus, il éclaire le praticien sur la réglementation et le dépistage officiel de l’affection, sujet parfois délicat pour le vétérinaire qui est souvent impliqué, malgré lui, dans le conflit entre le propriétaire et l’éleveur. Au travers de fiches pratiques, ce numéro présente en image des gestes pratiques, comme la réalisation d’une radiographie en contrainte ou d’une symphysiodèse. La fiche pratique sur la réalisation de l’examen de la hanche permet ainsi, d’expliquer clairement comment réaliser des tests de recherche de la laxité articulaire comme le signe d’Ortolani.

Ainsi, la lecture de ce numéro vous apporte, lecteur, lectrice, de nombreuses informations scientifiques et pratiques. Elles seront ensuite facilement transposables dans votre exercice quotidien afin d’améliorer sa votre prise en charge de la dysplasie de hanche. ❒