Les données récentes disponibles sur les approches économiques des boiteries des bovins laitiers sont synthétisées et des modalités pratiques d’utilisation de ces données en élevage sont proposées.
Le coût total des boiteries peut être obtenu en multipliant le coût moyen par cas décrit ci-après ici par la prévalence.
Le coût évitable est obtenu en multipliant ce même coût moyen par cas par la baisse de prévalence attendue. Cela permet de définir le gain net attendu d’une modification de pratiques (coût évité, moins coût des mesures) ou le gain attendu lié à un travail supplémentaire de l’éleveur.
La dermatite digitée, les boiteries avec lésion de la ligne blanche et les ulcères de la sole ont respectivement des coûts moyens par cas de 131±131€, 295±175€ et 425±325€ (moyenne±ecart-type). Les panaris ont un coût de 130 et 512 € par cas dans les deux études retenues.
La réforme représente environ 1/3 du coût total quelle que soit la nature de la boiterie.
Le lait non produit représente 1/3 du coût pour la dermatite digitée.
Les dépenses de maîtrise sont plus élevées pour les lésions de la ligne blanche et surtout, les ulcères de la sole.
Le coût total plus faible de la dermatite digitée cache toutefois une potentiel impact important à l’échelle du troupeau, compte tenu de la prévalence élevée souvent observée.
L’important écart-type observé pour ces estimations provient pour partie des paramètres retenus dans les modèles. Ainsi, la sévérité, la précocité de détection et d’intervention, le stade de lactation et le prix du lait représentent des facteurs de variation importants des coûts des boiteries, qui permettent sur le terrain d’ajuster la démarche et de choisir les valeurs adéquates pour les coûts des boiteries.
Discipline : Économie
Mots clés : économie, boiterie, laitier, conseil en élevage, bovin
Economics of lame: a practical point of view
The recent data available on economics of lameness in dairy cattle are synthesized and practical methods of using these data in the field are proposed. The total cost of lameness can be obtained by multiplying the average cost per case by the prevalence. The avoidable cost is obtained by multiplying this same average cost per case by the expected drop in prevalence. This makes it possible to define the expected net gain from a change in practices. Digital dermatitis, white line diseases and sole ulcers have respectively average costs per case of €131 ± €131, €295 ± €175 and €425 ± €325 (average ± standard deviation). The cost of foot rot is €130 and €512 per case in the 2 studies selected. Culling represents about 1/3 of the total cost regardless of the nature of the lameness. Milk production decrease represents 1/3 of the cost for digital dermatitis. The expenses of disease control are higher for lesions of the white line and especially the ulcers of the sole. The large standard deviations observed for these estimates come in part from the parameters used in the models. Thus, the severity, the early detection and intervention, the lactation stage and the price of milk represent factors of significant variation in the costs of lameness, which will allow in the field to adjust the approach and choose the appropriate values.