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Approche diagnostique des épanchements pleuraux

Morgane Canonne-Guibert

N°78 - LES AFFECTIONS DE LA CAVITÉ PLEURALE chez le chien et le chat

L’espace pleural est délimité par les plèvres viscérale et pariétale. A l’état physiologique, une très faible quantité de liquide pleural est présente pour favoriser le glissement des lobes pulmonaires lors des mouvements respiratoires. La production et la résorption de liquide pleural sont soumises aux forces de Starling, et une partie du drainage est assurée par le système lymphatique. Les cinq mécanismes responsables d’un épanchement pleural incluent une augmentation de pression hydrostatique, une baisse de pression oncotique, une réduction des capacités de drainage lymphatique, une augmentation de la perméabilité endothéliale ou mésothéliale, ou encore une rupture vasculaire ou viscérale. Ainsi, de très nombreuses affections peuvent être responsables d’un épanchement pleural. On distingue les transsudats purs, les transsudats modifiés et les exsudats en considérant la concentration en protéines, la cellularité totale et l’examen cytologique de l’épanchement. Cette classification comporte néanmoins des limites. Il peut s’avérer pertinent, comme en médecine humaine, de s’aider d’autres paramètres pour ne finalement distinguer que deux catégories, transsudats et exsudats (critères de Light) en comparant notamment la concentration en protéines totales entre l’épanchement et le sérum ou en dosant l’activité de la lactate deshydrogénase (LDH) dans l’épanchement. Lors d’hémothorax, une mesure du microhématocrite dans l’épanchement est nécessaire. Une décompensation cardiaque chez le chat peut être identifiée en dosant le NT-proNBP dans le sang et l’épanchement. Lors de pyothorax, de chylothorax, de bilothorax ou d’urothorax, il convient de comparer les concentrations dans l’épanchement et dans le sérum du glucose et lactates, des triglycérides, de la bilirubine et de la créatinine, respectivement. Selon les premières analyses et la nature identifiée de l’épanchement, d’autres examens complémentaires peuvent ensuite s’avérer indispensables : imagerie médicale (scanner thoracique, échocardiographie, échographie abdominale), culture bactériologique, recherche PCR, bilan d’hémostase, …

Disciplines : Médecine interne, urgences, pneumologie/respiratoire

Mots clés : Épanchement pleural, transsudat, exsudat, pression, hydrostatique, oncotique, drainage, examen cytologique, thoracocentèse, compensation cardiaque, tamponnade, hémothorax, chylothorax, pyothorax, tumeur, péritonite infectieuse féline, bilothorax, urothorax, chien, chat

Morgane Canonne est docteur vétérinaire, détient une thèse universitaire de 3e cycle et est diplômée du Collège Européen de Médecine Interne (ECVIM)

2003-2008 : Études vétérinaires à l’Ecole Nationale d’Alfort (ENVA)
2009-2010 : Internat rotationnel Médecine des Carnivores Domestique à l’ENVA
2010-2011 : Assistanat hospitalier en Médecine Interne et Neurologie à l’ENVA
2011-2012 : Chargée de consultation et d’enseignement en Imagerie Médicale à l’ENVA
2011-2012 : CEAV de Médecine interne des carnivores domestiques
2012-2015 : Résidence en Médecine interne à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège (Belgique)
2015-2016 : Chargée de consultation et d’enseignement en Médecine et Oncologie Médicale à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège (Belgique)
Depuis 2016 : Enseignant Chercheur et Clinicienne en Médecine interne à l’ENVA
Septembre 2021 : Soutenance de doctorat de 3e cycle, Université de Liège (Belgique)

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