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Dermanyssus gallinae, le « pou rouge de la volaille » : un parasite qui fait parler de lui

Bertrand Losson

N°37 - MYCOTOXINES ET CONTAMINANTS ENVIRONNEMENTAUX CHEZ LES RUMINANTS

Dermanyssus gallinae, mieux connu sous le nom de pou rouge, est l’ectoparasite le plus important en aviculture. Son cycle court, sa grande prolificité, sa capacité à résister à de longues périodes de jeûne dans l’environnement et son caractère hématophage expliquent l’impact majeur qu’il peut avoir tant au niveau zootechnique que sanitaire.

Des données récentes indiquent une prévalence de 83 p. cent au sein des élevages européens, et les pertes pour le secteur sont évaluées à 231 millions d’Euros par an. Cette très haute prévalence repose sur les caractères biologiques de l’acarien, sa prolifération lorsque la température ambiante est élevée et sa propagation via d’autres espèces d’oiseaux domestiques ou sauvages.

Aujourd’hui, le contrôle conventionnel de cet acarien repose sur l’utilisation presque exclusive de pesticides de synthèse pas toujours autorisés pour cet usage comme l’actualité récente nous le rappelle.

Ceci a bien entendu attiré l’attention des autorités sanitaires compétentes.

L’usage exclusif et répété de ces acaricides peut entraîner le développement de résistances, ce qui complique encore davantage la maîtrise des infestations.

Ce constat alarmant a poussé les chercheurs et l’industrie à développer des méthodes alternatives qui, une fois intégrée dans une stratégie globale, pourraient se révéler extrêmement utiles : les poussières de silice par leur action desséchante, les huiles essentielles d’origine végétale, les inhibiteurs ou les régulateurs de croissance qui interférent avec le processus de mue chez l’acarien, la vaccination visant des antigènes dits cryptiques et liés à l’épithélium digestif de l’arthropode, la lutte biologique, et enfin, le traitement thermique des locaux ont fait et font l’objet de recherches intenses.

Des modèles mathématiques de modélisation des populations sont maintenant disponibles. L’association de ces derniers avec les différentes techniques disponibles semble indispensable afin de juguler l’impact de ce fléau.

Disciplines : Parasitologie, aviculture, maladies contagieuses, zootechnie, économie, thérapeutique

Mots clés : Ectoparasite, Pou, pou rouge, acarien, Dermanyssus gallinae, contrôle, traitement, pesticides de synthèse, huiles essentielles, lutte biologique, poussières de silice, filière avicole, poules

PLAN DE L’ARTICLE
DONNÉES BIOLOGIQUES
DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES
CLINIQUE ET POTENTIEL ZOONOTIQUE
LA CONTAMINATION ENTRE LES ÉLEVAGES
COMMENT CONTRÔLER CETTE INFESTATION ?
Les pesticides de synthèse
Les autres types de traitement
Les poussières de silice
Les huiles essentielles ou les extraits de plantes
Les inhibiteurs de croissance
La vaccination
La lutte biologique
L’élevation de la température
CONCLUSION
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éditorial

Losson B

Bertrand Losson est docteur vétérinaire et professeur à la Faculté de Médecine vétérinaire de Liège, Belgique.
PhD de l’Université de Cambridge, Royaume-Uni ; diplômé du collège européen de parasitologie vétérinaire (EVPC)
1971-1977 : Études vétérinaires à la faculté de Liège
1980-1985 : Université de Cambridge PhD
1992 : Institut Pasteur de Paris – Diplôme en Immunologie et Immunotechnologie
2003 : De facto Diplomate de l’EVPC