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Gestion du parasitisme gastro-intestinal : l’exemple de la Guadeloupe

Maurice Mahieu

N°31 - L'élevage et la médecine de précision

Le parasitisme gastro-intestinal (principalement à Hæmonchus contortus et Trichostrongylus colubriformis) est une des causes majeures de perte de production pour l’élevage de petits ruminants en Guadeloupe comme dans toute la zone tropicale humide. L’utilisation systématique des anthelminthiques depuis les années 1970 a abouti à un développement très préoccupant des résistances à ces médicaments dans tous les élevages étudiés. Certains élevages sont déjà confrontés à des populations parasitaires résistant à tous les anthelminthiques disponibles localement.

L’adoption des traitements ciblés tels que FAMACHA©, combinés à une gestion globale de la population parasitaire, vise à préserver l’efficacité résiduelle des médicaments en constituant un refuge efficace pour les parasites sensible aux anthelminthiques.

L’utilisation des connaissances en génétique, physiologie, immunologie, écologie des parasites, etc. permet de concevoir des outils pour renforcer les défenses immunitaires des hôtes et diminuer la probabilité de rencontre hôte – parasites. L’ensemble de ces mesures, qui doivent être adaptées à chaque situation d’élevage, constitue un système intégré de gestion du parasitisme, composante du système d’élevage des petits ruminants au pâturage.

Disciplines : Parasitologie, Zootechnie, économie

Mots-clés : Résistance aux anthelminthiques, Nématodes gastro-intestinaux, Contrôle intégré, raitements ciblés sélectifs, Petits ruminants, ovins, caprins.

PLAN DE L’ARTICLE
Encadré – L’élevage des petits ruminants, milieux et contraintes
Figure 1 – Carte de la Guadeloupe, pluviométrie moyenne et vent dominant
Figure 2 – Répartition des élevages de petits ruminants en Guadeloupe
Figure 3 – Évolution du nombre de larves infestantes retrouvées dans la strate herbacée après un dépôt quotidien de fèces pendant 7 j, pour trois espèces de nématodes gastro-intestinaux
VERS LA CONCEPTION DE SYSTÈMES D’ÉLEVAGE INTÉGRANT LA GESTION DU PARASITISME
Apprécier le risque d’infestation et ses déterminants, et adapter les techniques d’élevage
Figure 4 – Distribution des parasites chez leurs hôtes, approchée par le nombre d’œufs par g de fèces
Le pâturage tournant
Le pâturage mixte
Les outils de la génétique
L’alimentation
Autres outils possibles ?
L’utilisation des médicaments en dernier recours, au cas par cas
CONCLUSION
3 photos illustrent cet article

Mahieu M

Maurice Mahieu est ingénieur à l’Unité de Recherches Zootechniques (UR143, Centre INRA Antilles-Guyane), depuis 2000.
1978 : Thèse de doctorat en Sciences Agronomiques, Université de Lorraine
Small ruminant farming in the humid tropics: managing the gastro-intestinal parasitism in the grazing systems – an example from the Guadeloupe (F.W.I.)
1996 : Diplôme d’Ingénieur DPE en Agriculture, INP-ENSAT, Toulouse
1978 – 2000 : Responsable de l’élevage expérimental ovin et bovin de la Station d’Essais en Cultures Irriguées, Département de la Martinique
1978 Maitrise ès Sciences et Techniques en Productions Animales, Université de Tours.
2000 – 2015 : Suivi et gestion du parasitisme gastro-intestinal des troupeaux de petits ruminants au pâturage
2014 : Diplômunologie Générale)
2011-2015 : En charge des études sur le transfert de la chlordécone (polluant organique persistant) des sols antillais vers les animaux d’élevage, et des possibilités de remédiation (en collaboration avec l’UR AFPA, Université de Lorraine)