Article

Inflammation mammaire : origine, mécanismes, diagnostic et traitement

Gilles Foucras

N°22 - INFLAMMATION ET MALADIES INFLAMMATOIRES CHEZ LES RUMINANTS - LE TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE DES AFFECTIONS DIGESTIVES ET RESPIRATOIRES CHEZ LE POR

L’inflammation mammaire, ou mammite, est une affection de la glande mammaire, le plus souvent la conséquence d’une infection bactérienne pendant la lactation.

Après qu’un ou plusieurs germes a colonisé le réseau galactophore, diverses cellules les détectent au moyen d’un ensemble de récepteurs spécialisés.

L’inflammation mammaire, dont les mécanismes sont loin d’être tous connus, est associée à l’afflux de cellules inflammatoires, comme les neutrophiles, et de divers composés qui passent du sang dans le lait.

Un défaut, ou à l’inverse, un excès de réponse inflammatoire peuvent conduire à l’apparition d’un état inflammatoire sévère, et parfois chronique. Ceci indique que ce processus doit être très finement et systématiquement régulé.

Certains composés, dont la concentration dans le lait est multipliée par un facteur supérieur à 1000 lors d’inflammation mammaire, permettent de la détecter de façon sensible et spécifique ; ils peuvent même faire l’objet d’un dosage automatisé pour la détection précoce d’une mammite.

L’intérêt d’un traitement anti-inflammatoire qu’il soit de type stéroïdien ou non stéroïdien, en fonction de la sévérité de la mammite et de sa voie d’administration est discuté. Dans les cas sévères, il est bénéfique car il permet de diminuer les répercussions générales de la mammite, même si les effets sur le tissu mammaire proprement dit sont plus discutables.

L’ORIGINE ET LES MÉCANISMES DE L’INFLAMMATION MAMMAIRE
L’infection et l’inflammation mammaire
Comment détecter le premier signal inflammatoire
La pathogénie de l’inflammation mammaire
Encadré 1 – Comprendre la pathogénie de l’inflammation mammaire
Le cas particulier de l’involution mammaire (T3)
LES MÉTHODES DE DÉTECTION ET D’ÉVALUATION DE L’INFLAMMATION MAMMAIRE
Les cellules inflammatoires (CCS)
Encadré 2 – Deux techniques pour dénombrer la concentration des cellules somatiques
Les composés solubles
Les protéines de la phase aiguë dans le lait
Les enzymes
Les autres composés
Les modifications physico-chimiques de la composition du lait
COMMENT TRAITER L’INFLAMMATION MAMMAIRE
Les objectifs de l’administration d’un anti-inflammatoire
Les modalités et les résultats
CONCLUSION
2 photos illustrent cet article.

Foucras G

Gilles Foucras, DVM, PhD, Diplomate de l’European College
of Bovine Health and Management (ECBHM).
Gilles Foucras est professeur en Pathologie des ruminants
à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (INP-ENVT) et est responsable d’une équipe d’immunologie au sein de l’Unité Mixte de Recherches INRA/INP-ENVT, Interactions Hôtes-Agents Pathogènes (IHAP).
1993 : Diplômé de l’École vétérinaire de Toulouse (ENVT)
1995 : Doctorat vétérinaire, Université de Toulouse
1995-2000 : Assistant d’Enseignement et de Recherche Contractuel
en pathologie des ruminants (ENVT). Doctorant en Immunologie dans l’unité INSERM U28, Toulouse
2001-2003 : Chercheur Post-doctorant au Laboratoire d’Immunologie, National Institutes of Health, Bethesda, USA
2003-2013 : Enseignant chercheur en Pathologie des ruminants à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (INP-ENVT)