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Le bien-être animal, entre éthique et réglementations, quelles réalités biologiques ?

Jacques Servière

N°36 - BIEN-ÊTRE ANIMAL ET APPLICATIONS EN ÉLEVAGE - LE BIEN-ÊTRE DES PORCS DES POULES PONDEUSES ET DES POULETS DE CHAIR

Le foisonnement des débats éthiques, l’accumulation de données scientifiques relatives aux capacités sensorielles et cognitives des espèces animales non humaines (éthologie, neurosciences) ont pour effet de changer le regard que nos sociétés portent sur les animaux, nous incitant à réévaluer leur statut ainsi que les modalités de leurs utilisations.

Ces préoccupations s’inscrivent sous le terme générique « bien-être animal », elles concernent également le Droit et des choix politiques associés.

Cet article propose un tableau historique récent de cette évolution. L’accent est mis sur l’apport que la « science du bien-être animal » a pu apporter à la compréhension des mécanismes de la douleur – avec sa spécificité par rapport à la souffrance -, des formes de conscience sensorielle, des émotions chez les espèces animales non humaines et à la prise en compte de la phylogénèse du système nerveux des espèces animales.

Un tel ensemble de connaissances a été repris et diffusé par des instances internationales comme l’Office Mondial de la Santé animale (O.I.E.) afin d’assurer des bases solides d’une politique de promotion mondiale du bien-être animal.

L’un des messages clé est que des connaissances fondées sur l’approche méthodologique scientifique permettent d’apporter des bases solides aux prises de décision réglementaires ou aux politiques qui s’avèrent suscitées par la réflexion éthique.

Disciplines : Ethique, sociologie, éthologie, comportement

Mots-clés : Bien-être, neurosciences, capacités sensorielles et cognitives, animaux

PLAN DE L’ARTICLE
HISTORIQUE DE L’EVOLUTION DES RÉGLEMENTATIONS RELATIVES
À L’UTILISATION DES ANIMAUX
CHANGEMENT DES REPRÉSENTATIONS COLLECTIVES DES ANIMAUX
LA SCIENCE DU BIEN-ÊTRE ANIMAL : OBJET D’ÉTUDE POUR LES NEUROSCIENCES ET L’ETHOLOGIE
Douleur versus souffrance
Evolution des systèmes nerveux et perceptions douloureuses
Emotion et douleur
Conscience : une notion mal définie chez les espèces animales non-humaines
Après une première période de travaux de neurosciences
sur les mécanismes sensoriels chez les mammifères,
sur le fonctionnement de l’horloge circadienne du système nerveux central, J.Servière est spécialisé depuis 1995
sur les questions de douleur, stress, bien-être animal
ainsi que sur les questions sociétales associées
(réglementations EU ou nationale, réflexion éthique).
Activités de recherche associées à l’enseignement et à des missions d’expertise pour le compte du Ministère Enseignement supérieur-Recherche et d’organismes internationaux (OIE, IMS).
1986 : Thèse doctorat d’état en Neurosciences
1971-1980 : Enseignant Université Paris 6
1980-1982 : Chercheur associé Université de Melbourne (Australie)
1983-1994 : Chargé de recherches INRA
1995-2012 : Directeur de recherches INRA
2003-2012 : Enseignant-chercheur détaché à AgroParisTech
2012-2016 : Chargé de Mission INRA-retraité
2015-2015 : Membre du groupe d’expertise bien-être animal de l’ANSES
2013-2017 : Membre du groupe de travail bien-être de l’Office Mondial de la Santé Animale (O.I.E.)
2013-2017 : Conseiller scientifique questions bien-être animal auprès de l’Office International de la Viande (International Meat Secretariat)

Servière J