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Les mammites graves chez la vache : abord pratique

Olivier Salat, Guillaume Lemaire,

Hors-série - Les urgences sur les ruminants : de l’animal au troupeau

Les mammites graves sont définies par l’atteinte inflammatoire de la mamelle associée à des symptômes généraux. Elles représentent 5 à 10% des mammites cliniques. Elles sont dues pour moitié environ à des coliformes, l’autre moitié incluant diverses bactéries, dont des streptocoques, Trueperella pyogenes, et les germes à l’origine de gangrène, Staphylococcus aureus, Clostridium, Pseudomonas. La proportion de coliformes tend à augmenter avec la gravité de la mammite.

Le péripartum représente le moment où l’incidence de ce type de mammites est la plus forte. Cela s’explique par la sensibilité maximale aux infections observées à ce moment physiologique clé, en lien avec une immunodépression marquée. Avec ces mammites, le pronostic vital est souvent engagé. Un diagnostic précoce et surtout un traitement énergique sont fondamentaux.

Une antibiothérapie parentérale et le recours à des anti-inflammatoires non stéroïdiens sont deux éléments fondamentaux de la thérapeutique. La complication en choc endotoxinique nécessite le recours à une fluidothérapie, le plus souvent par voie intraveineuse. Les principales mesures préventives consistent en une protection mammaire optimale pendant la période sèche, une bonne gestion du péripartum ainsi qu’un ensemble de mesures visant à diminuer la pression d’infections environnementales. Il existe un vaccin qui aide à maîtriser au moins les infections mammaires par les coliformes.

 

Disciplines : Maladies infectieuses, médecine interne, urgences

Mots clés : mammite grave, mammite toxinogène, mamelle, choc endotoxinique, bactéries, péripartum, antibiothérapie, ruminants

 

Titre en anglais : Bovine severe mastitis

Abstract : Severe mastitis are defined by local and general inflammatory signs. 5 to 10% of clinical mastitis are severe. The aetiology of half of them is coliforms and the other half includes different bacteria, Streptococci, Trueperella pyogenes, Pseudomonas aeruginosa and gangrenous microbes, Staphylococcus aureus and Clostridium. Part of coliforms tends to increase with mastitis severity. Incidence of severe mastitis is at the top during the peripartum. This increased sensibility to infections at this key time can be explained by a great immunity deficiency. This kind of mastitis is life-threatening. It ‘s crucial to set an early diagnosis and a strong treatment as soon as possible.

Parenteral antibiotic therapy and use of non steroid anti inflammatories are the two main parts of treatment. An endotoxic schock can occur as a complication and then fluidotherapy, most of time by intravenous route, becomes crucial for the cow’s life. Key preventive measures are : optimal protection during the dry period, good management of the peripartum and all the measures which can decrease environnemental infectious pressure. There is also a vaccine that can be used against coliforms infections.

Disciplines : Infectious disease, internal medicine, emergency

Key words : severe mastitis, toxic mastitis, endotoxic schock, peripartum, antibiotherapy, ruminants

 

I1 Étiologie des mammites graves

Tableau 1 – Fréquences relatives des divers grades de gravité des mammites cliniques observées dans cinq études

Tableau 2 – Les répartition de l’intensité des manifestations cliniques lors des principales infections mammaires

Encadré 1 – Les toxines produites lors de mammites graves

Figure 1 – Évolution des isolements bactériens selon le score clique des vaches à mammites aiguës

Tableau 3 – Principaux germes isolés lors de mammites graves

I1 Caractères cliniques

I2 Signes qui orientent vers le germe en cause

I2 L’examen bactériologique pour confirmer le diagnostic

Tableau 4 – Symptômes relevés lors de mammites “toxinogènes “

Figure 2 – Conséquences physiologiques de l’endotoxémie

I1 Caractéristiques épidémiologiques

I2 Le moment d’apparition

Figure 3 – Moment d’apparition des mammites graves sur 83 cas

I2 Les facteurs de risque

I1 Conduite thérapeutique

Tableau 5 – Principaux troubles hématologiques et biochimiques enregistrés sur les vaches en choc endotoxinique

En pratique : Conduite à tenir devant une mammite grave

I2 Fluidothérapie

Tableau 6 – Exemples de solutés isotoniques utilisables lors de choc

I2 Antibiotiques

I3 Les infections colibacillaires à E. coli sensu stricto

Tableau 7 – Taux de mortalité ou de réforme anticipée de vaches atteintes de mammites graves à coliformes selon le recours ou non à l’antibiothérapie parentérale

Tableau 8 – Antibiorésistance des colibacilles isolés de mammites cliniques : résultats comparatifs de diverses études

I3 Les infections à coliformes différents d’Escherichia coli

I3 Les autres types d’infections

I2 Anti-inflammatoires

I2 Autres traitements

I3 Ocytocine

I3 Traites répétées

I3 Mammectomie

I1 mesures préventives

I2 Bonne gestion du péripartum

I2 Autres mesures sanitaires

I2 Prévention médicale

I1 Conclusion

 

4 photos illustrent cet article

Olivier Salat, DVM, diplomate de l’European college of bovine health management (ECBHM)

Praticien en clientele mixte à predominance rurale dans un cabinet vétérinaire avec 5 associés à Saint Flour dans le Cantal depuis 1991

1988 : diplomé de l’ENVT

1988-1990 : assistant d’enseignement et de recherche contractuel en pathologie des ruminants

1993 Doctorat vétérinaire, Université de Toulouse

1998 CEAV qualité en production laitière

2008 Diplôme du collège européen