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L’urolithiase du taurillon JB : une affection sous-estimée ?

Marc Peterschmitt

des porcs et des volailles, N°40 - LA BIOSÉCURITÉ EN ÉLEVAGE des ruminants

L’étiologie de l’urolithiase obstructive est connue pour être de nature phosphato-ammoniaco-magnésienne chez le ruminant mâle. Cette affection est devenue rare depuis le suivi plus professionnel de l’équilibre minéral des rations de taurillons. L’auteur rapporte dans cet article l’expérience d’un syndrome pseudo-épidémique d’urolithiases obstructives, sur plusieurs ateliers alsaciens de jeunes bovins à l’engraissement.

L’étude de ces cas permet de rappeler les fondamentaux cliniques et lésionnels de cette affection. Les perspectives thérapeutiques de survie des animaux ont été, dans ces cas, systématiquement nulles, dans la mesure où l’appel du propriétaire est intervenu trop tardivement par rapport à l’évolution de la maladie.

Dans ce cadre, l’observation des vessies à l’abattoir pour les taurillons issus des mêmes élevages a été particulièrement informative, notamment sur le caractère subclinique de cette maladie pour les animaux abattus n’ayant pas présenté de symptomatologie occlusive de leur vivant.

C’est surtout la nature biochimique des calculs qui a permis de recentrer l’attention sur l’origine de cette maladie. Si des struvites étaient effectivement présents dans certains échantillons, ce sont surtout des « faux-calculs » qui ont été diagnostiqués, constitués de calcite, vatélite, silice, quartz ou microcline. Si les calculs de nature siliceuse ont déjà été décrits sur des ruminants en pâture, cette nature d’urolithiase en engraissement n’a jamais été la première cause suspectée, bien qu’elle soit la plus concluante dans l’explication du syndrome alsacien de 2014.

La réflexion a donc été recentrée sur les origines possibles de terre dans les rations distribuées aux taurillons. Si la propreté des betteraves, consécutive à une météorologie pluvieuse lors de la récolte, constituait un dénominateur commun pour plusieurs élevages, d’autres sources de terre ont pu être identifiées, notamment l’ensablement des forages, la coupe des fourrages trop basse, l’usure des silos et la propreté des silos, des cours de ferme et du matériel agricole lors des chantiers d’ensilage.

Cette expérience est également une opportunité pour rappeler les fondamentaux sur la maîtrise de l’abreuvement en qualité, et en quantité, qui dépend directement des abreuvoirs utilisés et de leur entretien. Le non respect des critères nutritionnels n’a pas été discriminant pour ce cas clinique.

Disciplines : Uronéphrologie, médecine interne, nutrition, zootechnie, thérapeutique

Mots-clés : Struvite, faux calculs, occlusion urinaire, dysrurie, uropéritoine, taurillon, ration d’engraissement, pulpes, insolubles chlorhydriques, abreuvement, taurillons, bovins

PLAN DE L’ARTICLE

L’ÉLEVAGE N°1

Commémoratifs et examen clinique

Traitement proposé et suivi de cas

Tableau lésionnel

CAS N°2 DU MÊME ÉLEVAGE

HYPOTHÈSES ET CONDUITES DIAGNOSTIQUES
Tableau 1 – Caractéristiques anamnestiques des 8 cas cliniques étudiés

LES CAS SUIVANTS

Six nouveaux élevages atteints

Encadré 1 – Les examens complémentaires

Clinique
Encadré 2 – Les mesures préventives

Lésions

Diagnostic

Un autre cas sur un Charolais 18 mois plus tard

TRAITEMENT ET ENQUÊTE ÉTIOLOGIQUE
Encadré 3 – Compléments d’informations sur l’analyse des rations

DISCUSSION

Difficulté du diagnostic clinique des causes favorisantes et déterminantes

Le facteur race

Un suivi abattoir instauré

Figure 1 – Évolution des taux de cystites (C), de sable (S) et de lithiases (L) en corrélation avec le GMQ sur la durée du suivi (sur 153 taurillons)

Difficulté du diagnostic épidémiologique

Le facteur alimentaire

Le facteur abreuvement
Le facteur météorologie

Intérêt des observations à l’abattoir
Tableau 2 – Les lésions observés à l’autopsie ou à l’abattoir
Figure 3 – Incidence et évolution des lésions sur la durée du suivi (sur 153 taurillons)
Tableau 3 – Caractéristiques de l’alimentation et de l’abreuvement des sept élevages concernés

CONCLUSION

Onze photos illustrent cet article

Marc Peterschmitt est docteur vétérinaire

2003-2008 : études vétérinaires à l’école de Lyon
2009-2010 : chef de service en Hygiène et Sécurité
Alimentaire à la DDPP de Meurthe-et-Moselle
2010-2017 : salarié de la structure Atlantic Vétérinaires à Brumath (Bas Rhin). Responsable du suivi des éleveurs de la coopérative COPVIAL
2017 à aujourd’hui : salarié de la structure Fili@Vet à Sélestat (Bas Rhin). Responsable du suivi des éleveurs de la coopérative COMPTOIR AGRICOLE

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