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Mycotoxines dans les céréales : prévention et gestion des risques

Béatrice Orlando

N°37 - MYCOTOXINES ET CONTAMINANTS ENVIRONNEMENTAUX CHEZ LES RUMINANTS

La prévention des risques liés aux mycotoxines dans les céréales découle de l’évaluation des risques identifiés. Elle est différente selon que le pathogène responsable des contaminations se développe à des Aw élevées comme au champ, ou bien faibles comme au stockage.

Au champ, en raison de la multiplicité des facteurs agro-climatiques et des techniques culturales entrant en jeu, la prévention se conduit au cas par cas, c’est-à-dire pour chaque couple mycotoxine/grain. Elle s’est beaucoup développée depuis 30 ans, mais elle n’est documentée correctement que sur quelques mycotoxines : aflatoxines, déoxynivalénol, zéaralénone et fumonisines, ainsi que sur l’ergot et ses alcaloïdes.

Au stockage, cette prévention s’articule essentiellement autour de l’ochratoxine A et des aflatoxines. Concernant les aflatoxines, leur présence sur le territoire Français est sporadique au champ, voire inexistante au stockage mais ne doit pas être écartée dans un contexte de changement climatique compte tenu de leur dangerosité.

Arvalis-Institut du végétal a sollicité les agriculteurs à travers la mise en place d’enquêtes à la parcelle. Entre 2000 et 2016, près de 10 000 parcelles de maïs, de blé tendre, de blé dur, d’orge, triticale, de seigle et d’avoine ont ainsi fait l’objet d’un suivi : enregistrement des informations sur l’itinéraire technique de chaque parcelle, collecte d’un échantillon pour analyse de mycotoxines, et récupération des données météorologiques de chaque situation. Chaque campagne climatique étant unique, ces enquêtes sont renouvelées chaque année afin de mieux comprendre les facteurs agro-climatiques en cause dans les contaminations, d’identifier les actions de prévention à mettre en œuvre et de développer des outils d’aide à la gestion des mycotoxines.

Disciplines : Épidémiologie, toxicologie, nutrition

Mots-clés : Mycotoxines, alcaloïdes, identification des risques, prévention au champ, prévention au stockage, plan de surveillance, ruminants, homme

PLAN DE L’ARTICLE
LE RESPECT DE LA LÉGISLATION, OUTIL INCONTOURNABLE POUR GARANTIR LA SÉCURITÉ SANITAIRE DES DENRÉES
LA PRÉVENTION AU CHAMP
Tableau 1 – Teneurs limites en mycotoxines pour l’alimentation animale
Les enquêtes sur les parcelles
Tableau 2 – Préconisation de surveillance des couples grain de céréales / mycotoxines
La prévention à l’implantation de la culture
Maîtriser le potentiel infectieux dans l’environnement de la parcelle, un enjeu majeur dans la maîtrise de la qualité sanitaire au champ
Encadré 1 – La phénologie de la culture : identifier les stades critiques
Choix variétal : un levier d’action incontournable à l’implantation de la parcelle
Des actions curatives en cours de culture
Contrôler la Fusariose des épis : utiliser le bon produit, à la bonne date et à la bonne dose
Contrôler les graminées adventices en culture et sur les bords de champ pour limiter l’amplification de l’ergot du seigle
Sur maïs : contrôler les populations d’insectes foreurs et optimiser la date de récolte
Figure – Grille d’évaluation du risque d’accumulation du déoxynivalénol (Don) dans le grain de blé tendre et d’aide au traitement contre la fusariose sur épi (Fusarium graminearum)
Des outils d’accompagnement à disposition des agriculteurs et des collecteurs
Utiliser les grilles agronomiques d’aide à la décision
Utiliser des outils de prédiction agro-climatiques
LA PRÉVENTION EN PÉRI-RÉCOLTE
LA PRÉVENTION DURANT LE STOCKAGE
Comment conserver le grain
Comment ventiler
LE NETTOYAGE DES GRAINS
CONCLUSION : LA PRÉVENTION AVANT TOUT !
2 photos illustrent cet article
Béatrice Orlando est Ingénieur Agroalimentaire. L’intérêt de Béatrice Orlando s’est rapidement porté sur les contaminants alimentaires des céréales, et plus particulièrement sur les mycotoxines.
Ingénieur de Recherche au sein d’ARVALIS-Institut du végétal, ses travaux
sont guidés par les études d’évaluation des risques de l’EFSA
et le contexte réglementaire européen en perpétuelle évolution. La finalité est de proposer aux producteurs, et plus largement à la filière céréalière, des éléments de compréhension des risques sanitaires sur céréales susceptibles de survenir au champ, et des solutions pratiques pour gérer les mycotoxines, afin de garantir la commercialisation de céréales conformes aux exigences réglementaires.
Elle a ainsi participé aux travaux de recherche sur le déoxynivalenol, les fumonisines, les toxines T2 et HT2, et plus récemment, sur les alcaloïdes de l’ergot et les aflatoxines. Elle a également réalisé des travaux de veille sur des mycotoxines dites « émergentes » telles que les enniatines, la beauvericine, la moniliformine ou encore les toxines d’Alternaria.
1999-2002 : Ingénieur Agroalimentaire, POLYTECH PARIS-UPMC
2002-2004 : Responsable du Plan de Surveillance Sanitaire des Céréales mutualisant les analyses de contaminants de la filière céréalière française à l’IRTAC.
Ce plan de surveillance se nomme aujourd’hui Hypérion, l’Observatoire de la qualité sanitaire des céréales et des produits céréaliers.
Depuis 2004 : Ingénieur de Recherche Qualité Sanitaire au sein du Pôle Qualité Technologique et Sanitaire des Céréales d’ARVALIS-Institut du végétal.

Orlando B

Béatrice Orlando
Béatrice Orlando est Ingénieur Agroalimentaire. L’intérêt de Béatrice Orlando s’est rapidement porté sur les contaminants alimentaires des céréales, et plus particulièrement sur les mycotoxines.
Ingénieur de Recherche au sein d’ARVALIS-Institut du végétal, ses travaux
sont guidés par les études d’évaluation des risques de l’EFSA
et le contexte réglementaire européen en perpétuelle évolution. La finalité est de proposer aux producteurs, et plus largement à la filière céréalière, des éléments de compréhension des risques sanitaires sur céréales susceptibles de survenir au champ, et des solutions pratiques pour gérer les mycotoxines, afin de garantir la commercialisation de céréales conformes aux exigences réglementaires.
Elle a ainsi participé aux travaux de recherche sur le déoxynivalenol, les fumonisines, les toxines T2 et HT2, et plus récemment, sur les alcaloïdes de l’ergot et les aflatoxines. Elle a également réalisé des travaux de veille sur des mycotoxines dites « émergentes » telles que les enniatines, la beauvericine, la moniliformine ou encore les toxines d’Alternaria.
1999-2002 : Ingénieur Agroalimentaire, POLYTECH PARIS-UPMC
2002-2004 : Responsable du Plan de Surveillance Sanitaire des Céréales mutualisant les analyses de contaminants de la filière céréalière française à l’IRTAC.
Ce plan de surveillance se nomme aujourd’hui Hypérion, l’Observatoire de la qualité sanitaire des céréales et des produits céréaliers.
Depuis 2004 : Ingénieur de Recherche Qualité Sanitaire au sein du Pôle Qualité Technologique et Sanitaire des Céréales d’ARVALIS-Institut du végétal.