Xavier Peyrecave
Le degré d’urgence d’un cheval en décubitus prolongé dépend des lésions concomitantes, de l’état général du cheval et de sa capacité à rester en décubitus sternal, à boire et à manger. La prise en charge de cette situation doit garantir la sécurité des intervenants. Avant toute autre chose, le vétérinaire doit estimer l’état clinique du cheval et réaliser les actes urgents comme une trachéostomie, des ligatures de vaisseaux sanguins, des perfusion intraveineuses, etc.
Le cheval doit être désincarcéré si cela est nécessaire, et des tranquillisations, voire une anesthésie générale peuvent s’avérer indispensables. Le cheval peut être déplacé en décubitus à l’aide de sangles, de cordes, de bâches ou de planches, ou soulevé avec un harnais ou des sangles. L’objectif est de permettre au cheval de se mettre débout ou de se tenir débout et ensuite réaliser un examen clinique complet.
Les complications sont nombreuses quand le décubitus se prolonge : myopathies, neuropathies, ulcères cutanés et cornéens, traumatismes, infections respiratoires, déshydratation, amaigrissement, coliques, etc.
Il est donc nécessaire de garder une litière épaisse, de favoriser le décubitus sternal, de changer le côté de décubitus fréquemment, de protéger les zones sensibles, d’assurer une bonne hydratation et un apport nutritionnel, de s’assurer de la vidange rectale et vésicale, et d’administrer des analgésiques si cela est nécessaire pour le confort du cheval.
Le pronostic est souvent lié à la cause primaire du décubitus. Néanmoins, déjà au commencement de la prise en charge, un mauvais pronostic est associé à des signes cliniques de plus de 24 heures, de l’impossibilité d’utiliser un harnais et de se maintenir debout, et de l’effort thérapeutique possible.
Disciplines : Médecine interne, soins intensifs
Mots clés : Décubitus prolongé, sangle, harnais, manipulation, désincarcération, complications, cheval
The emergency degree of a horse in prolonged recumbency depends on the concomitant injuries, the general condition of the horse and its ability to remain in sternal recumbency, to drink and to eat. The management of this situation must guarantee the safety of people involved. Before anything else, the veterinarian must estimate the clinical status of the horse and perform urgent procedures such as a tracheostomy, occlusion of blood vessels, perfusion, etc
If the horse should be extricated, tranquilizations or even general anesthesia may be required. The horse can be moved in the lateral decubitus position using straps, ropes, tarpaulins or boards, or lifted with a harness or straps. The objective is to allow the horse to stand and then perform a full clinical examination.
The complications are numerous when the recumbency is prolonged: myopathies, neuropathies, skin and corneal ulcers, trauma, respiratory infections, dehydration, weight loss, colic, etc.
It is therefore necessary to keep a thick bedding, to promote sternal recumbency, to change the bedside frequently, to protect sensitive areas, to ensure good hydration and nutritional intake, to ensure rectal and bladder emptying, and to administer analgesics if this is necessary for the comfort of the horse.
The prognosis is often related to the primary cause of recumbency. However, already at the beginning of treatment, a poor prognosis is associated with clinical signs lasting more than 24 hours, the inability to use a harness and stand up, and the therapeutic effort allowed by the owners.
Disciplines: Internal medicine
Key words: decubitus, harness, manipulation, syncope, collapse, complications, horse
Le décubitus pathologique de courte durée est appelé collapsus. La syncope peut être une cause de collapsus ; elle est due à une hypoperfusion cérébrale d’origine cardiaque, neurogénique ou secondaire à une hypotension systémique. D’autres causes de collapsus sont les chutes accidentelles, certaines myopathies sévères, les pertes de conscience (convulsions, hypoglycémie), et les troubles du sommeil.
Quand le décubitus devient prolongé, les causes peuvent être musculosquelettiques : des problèmes ostéoarticulaires, des myopathies ou la fourbure.
Les affections du système nerveux comprennent les fractures et les traumatismes crâniens ou vertébraux, les infections virales, bactériennes, parasitaires, ou fongiques, les myélopathies compressives, les affections à l’origine d’un syndrome vestibulaire, certaines altérations métaboliques, et des atteintes du système nerveux périphérique.
Les affections cardiaques amenant à un décubitus prolongé sont souvent des affections en phase terminale. Si l’appareil respiratoire est atteint, c’est l’hypoxie qui est responsable du décubitus, soit par obstruction des voies respiratoires supérieures, soit par une affection pulmonaire. Aussi, une cachexie progressive peut conduire à une situation de décubitus prolongé, ainsi que le syndrome d’épuisement.
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