Le bien-être du cheval est un problème crucial, non seulement pour des raisons éthiques mais aussi en raison de la place du cheval dans la société. Identifier l’état de bien-être du cheval est important pour les propriétaires et professionnels du cheval qui veulent identifier les meilleures pratiques. L’état de bien-être est subjectif (individuel), donc seule l’observation appropriée des chevaux, et pas juste de leurs conditions de vie, permet d’en rendre compte.
De plus, humains et chevaux vivent dans des mondes sensoriels complètement différents et il est important que les besoins des chevaux, et non la vision humaine de ces besoins, soient considérés : seuls les chevaux peuvent « dire » dans quel état ils sont.
Une difficulté est la surexposition potentielle des soigneurs aux expressions du mal-être : la population de chevaux environnante devient une norme alors qu’elle n’est pas forcément une « référence » valide. Les études actuelles convergent pour montrer que l’état de mal-être des chevaux est souvent sous-évalué, pour la raison évoquée ci-dessus mais aussi parce que les indicateurs visibles (comportementaux et posturaux) peuvent ne pas être connus ou être mal interprétés. De fait, différents indicateurs ont été identifiés et validés, qui peuvent être observés, comme l’apathie et le manque d’attention à l’environnement
(« syndrome dépressif ») parfois avec une orientation de la tête vers le mur, l’agressivité (souvent mal interprétée), une ligne de dos raide et plate, des oreilles en arrière de façon récurrente, qui s’ajoutent aux constats éventuels sur l’état sanitaire (état corporel : chevaux obèses, blessures, …).
L’évaluation peut être brouillée aussi par de « faux amis » : le baillement peut signifier relâchement mais aussi frustration, le jeu chez l’adulte peut être un moyen d’évacuer des toxines … Un cheval qui va bien est calme et attentif, signaux peu spectaculaires, donc également peu reconnus. Il y a grand besoin de transfert d’informations sur les indicateurs visibles de bien-être et les vétérinaires ont là un rôle important à jouer en acquérant et transmettant l’information.
Disciplines : Éthologie, physiologie, neurosciences
Mots clé : indicateurs, bien-être, comportement, postures, cheval