DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
résumé
La physiologie musculaire
chez le chien
Julie Hervé, Marc Gogny, Philippe Blancou
L’intolérance à l’effort est un syndrome fréquent en médecine vétérinaire, caractérisé par l’incapacité de fournir et de maintenir un effort physique.
En fonction de sa gravité, elle peut revêtir différentes formes cliniques, allant du simple essoufflement suite à un effort intense jusqu’à l’incapacité complète de se mouvoir. Par ailleurs, les causes d’une intolérance à l’effort peuvent être multiples : musculaire, cardio-vasculaire, respiratoire et/ou nerveuse.
Cet article aborde la physiologie du muscle strié squelettique chez le chien en insistant sur les conséquences physiopathologiques, diagnostiques et thérapeutiques, dans le cadre de la prise en charge d’un syndrome "fatigabilité-intolérance à l’effort".
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DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
résumé
Conduite à tenir
face à une intolérance à l’effort
François Serres
L’intolérance à l’effort est un symptôme commun à la quasi-totalité des affections "graves" pouvant atteindre un animal. Le maintien d’un tonus et d’une activité musculaire volontaire nécessite, en effet, la participation et la coordination de multiples organes (appartenant aux tissus musculo-squelettique, nerveux et circulatoire).
Toute atteinte d’un de ces organes peut donc se traduire par l’apparition d’une fatigabilité, d’une faiblesse, voire d’une léthargie et dans certains cas, de syncope. Ces symptômes peuvent donc théoriquement être envisagés avec une incidence variable lors d’affection cardiovasculaire, respiratoire, neuromusculaire, métabolique ou hématologique.
Afin de progresser rapidement, il est essentiel d’adopter une démarche clinique rigoureuse. Cette démarche comprend l’étude attentive de l’historique de l’animal, et une description précise des symptômes présentés. L’examen clinique est capital, notamment celui du système cardiovasculaire et musculo-squelettique, afin d’aider à différencier précocement un trouble purement neurologique ou musculaire d’une insuffisance à l’effort fonctionnelle. Cet examen permet de choisir les examens complémentaires les plus adaptés, afin de limiter le coût et la durée de la démarche diagnostique.
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DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
résumé
Les causes fonctionnelles
d’intolérance à l’effort
François Serres
La distinction des causes "fonctionnelles" d’intolérance à l’effort a surtout un intérêt pour la classification des (nombreuses) causes de fatigabilité, en permettant de distinguer les affections neuro-musculaires des "autres" causes de fatigabilité. Dans la pratique, la distinction sur la base d’éléments cliniques ou para-cliniques sera souvent délicate.
Une intolérance à l’effort fonctionnelle peut survenir suite à une altération de la perfusion tissulaire, donc à une augmentation des résistances vasculaires périphériques, ou à une diminution du débit cardiaque (qui dépend à son tour du volume d’éjection systolique et de la fréquence cardiaque). L’éjection systolique dépend de la fonction myocardique (éjection mais aussi remplissage) et également de la volémie.
Enfin, toute affection systémique influant sur l’homéostasie sanguine (teneur en oxygène, composition hydro-électrolytique et glucidique) peut également à terme influer sur l’approvisionnement en nutriment et en oxygène et l’homéostasie musculaire. Les causes de fatigabilité à l’effort recouvrent ainsi en théorie celles d’hypoglycémie, d’hypoxie, de modifications électrolytiques majeures.
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DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
plan de l'article
Les causes neuro-musculaires
d’intolérance à l’effort
chez le chien et le chat
Arnaud Colson, Dominique Fanuel-Barret
De nombreuses affections neuro-musculaires peuvent se manifester cliniquement par un syndrome d’intolérance à l’effort. Elles sont classées en myopathies, neuropathies et jonctionopathies.
Des commémoratifs précis, associés à un examen clinique et neurologique complet, permettent de les suspecter. Ainsi, un jeune âge oriente le diagnostic vers une cause congénitale, tandis qu’un âge avancé l'oriente d’abord vers une cause métabolique ou tumorale.
Le diagnostic différentiel des myopathies, compte tenu de l’âge et de la race, comprend les origines inflammatoires et infectieuses (néosporose, toxoplasmose, polymyosite idiopathique, etc.), les causes héréditaires, paranéoplasiques, métaboliques (déséquilibres hydro-électrolytiques, hypoglycémie, etc.) ou encore iatrogènes (avec certains médicaments).
Les neuropathies peuvent avoir une origine inflammatoire ou infectieuse (polyradiculonévrite idiopathique, etc.), héréditaire, dégénérative (paralysie laryngée), dysendocrinienne (diabète sucré, hypothyroïdie), métabolique ou iatrogène.
Les affections de la jonction neuro-musculaire comprennent le botulisme, les syndromes myasthéniques et certaines intoxications.
Une batterie d’examens complémentaires, plus ou moins accessibles au clinicien, peut être utilisée afin de réduire le diagnostic différentiel (dosage des enzymes musculaires, électrophysiologie, recherche d’agents infectieux, etc.).
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DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
résumé
Comment diagnostiquer et traiter
les syndromes myasthéniques
chez le chien et le chat
Arnaud Colson, Dominique Fanuel-Barret
Les syndromes myasthéniques sont des affections de la jonction neuro-musculaire, le plus souvent acquises. Dans les formes acquises, les récepteurs à acétylcholine des plaques motrices sont occupés par des anticorps. Ce sont les causes les plus fréquentes d’intolérance à l’effort. Il existe plusieurs formes, d’expressions cliniques variables : focale, généralisée chronique et suraiguë fulminante (la myasthenia gravis). La forme focale peut se manifester que par un mégaœsophage tandis que la myasthenia gravis est une urgence médicale.
Divers examens complémentaires et tests cliniques permettent de confirmer une hypothèse de myasthénie (test à la néostigmine, dosage des enzymes musculaires, électrophysiologie, dosage des anticorps anti-récepteurs à l’acétylcholine). Un thymome et un mégaœsophage doivent être recherchés par radiographie thoracique.
Le traitement est essentiellement hygiénique (alimentation en station verticale) afin d’éviter les pneumonies par fausse déglutition. L’intolérance à l’effort est traitée par l’administration d’agents anticholinestérasiques (pyridostigmine). Lors de myasthénie auto-immune, un traitement immunosuppresseur peut être nécessaire. Le suivi peut être assuré par un dosage régulier des anticorps anti-récepteurs à l’acétylcholine (sauf lors de thérapeutique immunosuppressive).
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DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
résumé
La rééducation fonctionnelle
chez le chien et le chat
Artem Rogalev, Dominique Grandjean
Le domaine de la rééducation fonctionnelle en médecine vétérinaire est en plein essor ces dernières années pour répondre à une attente grandissante de la part des propriétaires. En effet, tout comme en médecine humaine, les bienfaits de la rééducation sont notables chez l’animal. Celle-ci peut par ailleurs s’envisager aussi bien chez le chat que chez le chien.
A coté des techniques plus anciennes telles que l’hydrothérapie, la kinésithérapie ou encore l’électrostimulation, reconnues depuis longtemps pour leurs effets, de nouvelles techniques deviennent disponibles pour l’animal (laser, onde de choc). Toutes cherchent à soulager la douleur, lutter contre l’inflammation et les effets délétères de l’immobilisation.
Le praticien doit avoir de bonnes connaissances de toutes ces techniques et de leur utilisation pratique pour pouvoir proposer un plan de rééducation le plus adapté à l’animal souffrant d’une affection ostéo-articulaire ou neuromusculaire. Les indications de la rééducation fonctionnelle sont très nombreuses et peut même être utilisé dans un but préventif (renforcement musculaire).
Grâce ensuite à un suivi régulier et précis de l’état de l’animal, qui permettra de noter ses progrès, les techniques pourront être changées ou modifiées. Ainsi en s’adaptant à l’évolution de l’animal, on permet à celui-ci de récupérer le plus rapidement et au mieux ses capacités locomotrices.
Toutefois, dans certains cas d’atteintes neurologiques importantes, la récupération reste faible. Des solutions alternatives existent via l’utilisation de chariots, prothèses et orthèses.
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DOSSIER : L'INTOLÉRANCE À L'EFFORT chez le chien et le chat
résumé
La préparation du chien
à l'effort physique
Delphine Cléro, Dominique Grandjean
Pour réaliser une performance technique de bonne qualité, le chien de sport ou d'utilité est à prendre en compte et préparer comme un athlète. La réalisation d'un bilan clinique complet lors d'une visite d'achat permet d'éviter la mise à l'entraînement d'un chien inapte.
Pour apporter au propriétaire les conseils de prévention indispensables sur la prise en charge du chien avant, pendant, et après l'effort, des connaissances en physiologie de l'effort sont indispensables. Elles permettent de comprendre les enjeux d'une alimentation de haute qualité, et d'un entraînement physique adapté pour permettre la progression du chien.
Les baisses de performance, ou fatigabilité à l'effort sont souvent les signes d'une inadaptation de la préparation physique du chien à l'effort demandé. La non prise en charge conduit à une augmentation du risque d'affections liées à l'effort, qu'elles soient métaboliques, traumatiques, ou comportementales.
Les affections traumatiques peuvent aussi survenir accidentellement, et nécessiteront un suivi physiothérapeutique adjuvant à la prise en charge médicale ou chirurgicale pour permettre une reprise de l'activité rapide et optimale.
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FÉLINE
résumé
Conduite à tenir face
aux affections musculaires
chez le chat
Laurent Cauzinille
Les affections musculaires au sens large du chat, qu’elles soient inflammatoires, métaboliques, toxique ou congénitales, ont une présentation clinique toutes identiques, tétanos exclu.
De plus, le clinicien doit être conscient que toute affection systémique ou cardiovasculaire entraîne un état de faiblesse musculaire secondaire très comparable à bon nombre d’affections nerveuses centrales ou surtout périphériques.
Ces affections sont classées suivant l’atteinte pré-synaptique, synaptique, post-synaptique ou musculaires proprement dites. D’origine très diverse, certaines ont des causes encore indéterminées et nommées idiopathiques.
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TECHNIQUE
résumé
L’électrodiagnostic :
comment et quand l’utiliser
chez le chien et le chat ?
Kirsten Gnirs
Les affections neuro-musculaires (neuropathie, myopathie, affections de la jonction neuro-musculaire) ont une présentation clinique similaire et souvent non spécifique au stade débutant. L’examen clinique ne permet généralement pas de déterminer la localisation, l’étendue et la gravité de la lésion.
L’examen electrodiagnostique est un test fiable, précoce et non invasif permettant de confirmer l’atteinte neuromusculaire, et de préciser la topographie, le caractère moteur ou sensitif, la localisation proximale ou distale des lésions et leur gravité. Cet examen permet l’exploration fonctionnel le des lésions nerveuses périphériques. L’imagerie (scanner ou résonance magnétique) et l’étude histologique de biopsies de nerfs ou de muscle offre un approche lésionnelle.
Cet article présente, après un bref rappel de l’aspect technique, les principales indications de cet examen : les neuropathies traumatiques, inflammatoires, congénitales ou tumorales, les myopathies congénitales ou inflammatoires, la myasthénie, la paralysie laryngée.
C’est le seul examen capable d’établir la gravité d’une lésion nerveuse traumatique (isolée ou concomitante à une fracture), permettant ainsi de déterminer un pronostic de récupération. Cet examen peut révéler des anomalies de conduction nerveuse très précocement, alors que les signes cliniques ne sont pas encore visibles.
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GESTE
plan de l'article
La biopsie musculaire :
comment effectuer le prélèvement
Pierre Méheust
LES INDICATIONS DE LA BIOPSIE
La biopsie musculaire
La biopsie de nerf
LE CHOIX DU SITE DE BIOPSIE
Les données cliniques
Les résultats de l’électromyogramme
L’accessibilité du muscle
Les préférences de l’histopathologiste
Le type de maladie
Figure - Les muscles masticateurs du chien
LES TECHNIQUES DE BIOPSIE
Encadré techniques – La biopsie à foyer ouvert et la biopsie percutanée
Comment conserver les prélèvements
Encadré - Les prélèvements : à faire et à ne pas faire
CONCLUSION
5 photos illustrent cet article.
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ANALYSES ET COMMENTAIRES
plan de l'article
L’analyse histopathologique :
intérêt d’une biopsie musculaire
chez le chien et le chat
Yan Chérel
LA BIOPSIE MUSCULAIRE : UN ACTE À RÉALISER AVEC SOIN
Encadré 1 - Les muscles à biopsier
L’histoenzymologie et l’immunohistochimie : de nouvelles techniques
Comment faire appel à ces techniques
Encadré geste - Des règles à respecter
LES INFORMATIONS RECUEILLIES
Les affections pour lesquelles le diagnostic est spécifique
Tableau 1 - Affections et anomalies observées pour un diagnostic spécifique
Les affections pour lesquelles le diagnostic est suspecté
Tableau 2 - Affections et anomalies observées pour une suspicion diagnostique
En cas d’insuffisance rénale, l’élimination des produits anesthésiques et analgésiques est modifiée, les troubles acido-basiques et électrolytiques sont nombreux, le risque hémorragique est réel et le risque d’hypoperfusion et d’hypoxie est augmenté. Plus le stade de l’insuffisance rénale sera avancé plus les manifestations systémiques seront nombreuses et le risque anesthésique élevé.
Les substances à élimination primitivement rénale ont une demi-vie augmentée. La diminution de liaison des agents anesthésiques aux protéines plasmatiques est responsable d’effets plus rapides et plus marqués. Les administrations répétées sont ainsi à éviter. La sédation peut être procurée par les benzodiazépines. L’acépromazine est utilisé à faible dose afin de limiter les risques d’hypotension. Les α2-agonistes sont peu recommandés. Les morphiniques sont à utiliser à des doses faibles (titrage). Le propofol, l’étomidate et l’alfaxalone sont de bons agents d’induction. Leur injection doit être lente et adapté au besoin de l’animal. Les gaz halogénés utilisés en anesthésie vétérinaire en France, n’ont pas de toxicité rénale. On préféra l’emploi de morphiniques et/ou d’analgésie locorégionale aux AINS.
Un examen clinique préopératoire est indispensable. L’évaluation clinique du stade d’insuffisance rénale comprend : une analyse d’urine, un bilan biochimique, un ionogramme, un hématocrite et une mesure de pression artérielle. La perfusion est la thérapeutique de choix donc la conservation du capital veineux est primordiale. Il convient d’arrêter tout traitement susceptible d’aggraver les lésions rénales avant d’envisager une anesthésie. Enfin une surveillance de l’hypothermie, de l’hypoxémie, de l’hypotension… est importante.
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