12 | SITUATIONS PARTICULIÈRES EN ANESTHÉSIE
Comment prendre en charge
un animal insuffisant rénal
Baptiste Mester, Delphine Holophern-Moran, Christelle Maurey-Guénec
|
|
En cas d’insuffisance rénale, l’élimination des produits anesthésiques et analgésiques est modifiée, les troubles acido-basiques et électrolytiques sont nombreux, le risque hémorragique est réel et le risque d’hypoperfusion et d’hypoxie est augmenté. Plus le stade de l’insuffisance rénale sera avancé plus les manifestations systémiques seront nombreuses et le risque anesthésique élevé.
Les substances à élimination primitivement rénale ont une demi-vie augmentée. La diminution de liaison des agents anesthésiques aux protéines plasmatiques est responsable d’effets plus rapides et plus marqués. Les administrations répétées sont ainsi à éviter. La sédation peut être procurée par les benzodiazépines. L’acépromazine est utilisé à faible dose afin de limiter les risques d’hypotension. Les α2-agonistes sont peu recommandés. Les morphiniques sont à utiliser à des doses faibles (titrage). Le propofol, l’étomidate et l’alfaxalone sont de bons agents d’induction. Leur injection doit être lente et adapté au besoin de l’animal. Les gaz halogénés utilisés en anesthésie vétérinaire en France, n’ont pas de toxicité rénale. On préféra l’emploi de morphiniques et/ou d’analgésie locorégionale aux AINS.
Un examen clinique préopératoire est indispensable. L’évaluation clinique du stade d’insuffisance rénale comprend : une analyse d’urine, un bilan biochimique, un ionogramme, un hématocrite et une mesure de pression artérielle. La perfusion est la thérapeutique de choix donc la conservation du capital veineux est primordiale. Il convient d’arrêter tout traitement susceptible d’aggraver les lésions rénales avant d’envisager une anesthésie. Enfin une surveillance de l’hypothermie, de l’hypoxémie, de l’hypotension… est importante.
|
|