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L’ARTHROSE
CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT : MISES AU POINT ET NOUVEAUTÉS
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1 | DOSSIER : L'ARTHROSE chez le chien et le chat : mises au point et nouveautés
résumé et plan de l'article
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Vers de nouvelles pistes diagnostiques
et thérapeutiques
pour l’arthrose chez l’homme
Yves Henrotin, Caroline Boulocher
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Chez l’homme, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe l’arthrose parmi les dix affections les plus handicapantes dans les pays industrialisés. En plus de séquelles physiques, l’arthrose entraîne de lourdes séquelles psychologiques, une baisse de la qualité de vie et un risque de mortalité augmenté en présence d’une co-morbidité cardio-vasculaire. Aussi, si l’arthrose peut apparaître banale en raison de sa grande fréquence, en influençant le pronostic global du patient, il s’agit d’une affection sévère qui peut être responsable du développement de comorbidités.
Les facteurs de risque de l'arthrose sont nombreux : antécédents de traumatisme ou d’infection articulaire, obésité, génétique, sexe et facteurs anatomiques liés à la forme et à l’alignement articulaire. Il existe une association forte entre l’âge et l’arthrose mais vieillissement et arthrose sont des processus indépendants.
Comme chez l’animal, chez l’homme, le diagnostic de l’arthrose reste fondé sur des données cliniques et radiologiques. Il n’est donc établi que tardivement, alors que les modifications structurelles sont déjà présentes. De nouveaux marqueurs biologiques sont nécessaires pour aider le praticien dans le diagnostic et le suivi thérapeutique des patients arthrosiques, mais aussi l’industrie dans le développement de nouveaux traitements.
Le phénotypage des patients est un nouveau concept dans l’arthrose. Il s’agit de prendre en compte l’hétérogénéité de la population des patients arthrosiques. Il n’y a donc pas « une arthrose » mais de multiples « arthroses » qui correspondent à autant de phénotypes -ou sous-groupes- arthrosiques.
Malgré son importance sociétale et médicale, il n’existe toujours pas de traitements curatifs de l’arthrose, ni en médecine humaine, ni en médecine vétérinaire.
Actuellement, le but du traitement est toujours de réduire la douleur, d’améliorer la qualité de vie ainsi que la mobilité et, si possible, de ralentir ou de stabiliser la progression de la maladie afin de retarder la pose de prothèses articulaires.
Beaucoup d'espoir a été placé dans l'utilisation des biothérapies qui avaient montré leur efficacité dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, mais à ce jour, les résultats des essais cliniques sont mitigés dans le cadre de leur utilisation dans le traitement de l’arthrose. Les recherches actuelles sur les biomarqueurs qui permettent de classifier les types d’arthrose, les études sur les biomatériaux servant de véhicule, associés aux recherches sur la biologie des cellules souches et de leur sécrétome sont autant de voies d’avenir pour développer de nouveaux traitements personnalisés.
Disciplines : Diagnostic, affections articulaires, locomoteur, médecine interne, médecine humaire
Mots clés : arthrose, liquide synovial, biomarqueur, acide hyaluronique, affection articulaire homme.
PLAN DE L'ARTICLE
LES FACTEURS DE RISQUE DE L’ARTHROSE
Figure 1 - Les facteurs de risque de la gonarthrose
DES SYMPTÔMES AU DÉVELOPPEMENT DE COMORBIDITÉS
Figure 2: Le fardeau individuel et socio-économique de l'arthrose
DE NOUVEAUX MARQUEURS CAR UN DIAGNOSTIC CONVENTIONNEL ENCORE TROP TARDIF
UN NOUVEAU CONCEPT DANS L’ARTHROSE : LE PHÉNOTYPAGE DES PATIENTS
LA PYRAMIDE DE PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
figure 3 : Le fardeau individuel et socio-économique de l'arthrose
RÉSULTATS MITIGÉS DES ESSAIS CLINIQUES SUR LES BIOTHÉRAPIES
CONCLUSION : LES VOIES D’AVENIR
Yves Henrotin est Médecin Rhumatologue, Professeur à l’Université de Liège. Il enseigne la pathologie générale, les techniques particulières de kinésithérapie, la thérapie manuelle, et la didactique spéciale et professionnelle (AESS et CAPAES).
Il est également le directeur de l’Unité de Recherche sur l’Os et le Cartilage (UROC). Enfin, il est le chef du service de kinésithérapie et de réadaptation fonctionnelle de l’hôpital Princesse Paola de Marche-en-Famenne.
Yves Henrotin est membre de plusieurs sociétés scientifiques dont l’American College of Rheumatology (ACR), l’Osteoarthritis Research Society International (OARSI), l’International Cartilage Repair Society (ICRS) et la Société Française de Rhumatologie (SFR).
Depuis 2015 : Président de Fondation contre l’Arthrose 2010-2013 : Trésorier de l’Osteoarthritis Research Society International (OARSI) 2010 : Président du congrès mondial de l’OARSI (Bruxelles). 2010-2011 : Préside le congrès international Bone, Muscles and Joint Diseases debates and consensus (BMJD). 2001-2011 : Président de la Belgium Back Society. Depuis 2010 : Vice-président de la Section Rachis de la Société française de Rhumatologie, administrateur de Société Française de Rhumatologie et premier vice-président de la Société Scientifique Belge de Kinésithérapie. Il est également co-président du Conseil National de la Kinésithérapie (CNK) et expert pour l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité).
Yves Henrotin a publié plus de 200 articles dans des revues scientifiques avec comité de lecture sur l’arthrose et la lombalgie et dépositaire de 12 brevets. Il est co-éditeur d’un livre intitulé "Osteoarthritis : clinical and expérimental aspects" et a participé à la rédaction d’une dizaine de livre sur l’arthrose. Il est éditeur honoraire de la revue International Journal of Orthopaedic et membre du comité d’édition de la revue "Osteoarthritis and cartilage".
En 2005, Yves Henrotin a reçu le Prix De Cooman pour ses travaux sur la pathogénie et le traitement de l’arthrose.
Il est également le fondateur et le président de la spin-off de l’Université de Liège ARTIALIS SA (www.artialis.com) spécialisée dans la recherche, le développement et la commercialisation de trousses de marqueurs biologiques des maladies musculo-squelettiques Cette société a reçu un "Œuf de cristal" décerné par Liège Creative aux spin-off de l’Université de Liège les plus performantes.
Depuis 2013, il est également le fondateur et le Président de la société KIOMED PHARMA (www.kiomed-pharma.com), dont l’activité économique est le développement et la commercialisation de dispositifs médicaux à base de chitosan.
Caroline Boulocher est enseignant-chercheur, titulaire d’une Habilitation à Diriger les Recherches (HDR 2015), et docteur vétérinaire (Lyon 2004).
Depuis 2009 : Maitre de conférences en anatomie et imagerie à VetAgro Sup. 2008-2009 : Post-doc sur l’arthrose, Université Lyon 1 et VetAgro Sup. 2005-2008 : Thèse d’université (PhD) sur l’arthrose, ENVL et Centre Hospitalier Lyon Sud. 2003-2005 : Assistant de recherche à la Royal Dick School of Edinburgh et à l’université d’Edimbourg. 1999-2003 : École nationale vétérinaire de Lyon, majore de promotion.
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