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HORS-SÉRIE :
INFERTILITÉ ET SUBFERTILITÉ
CHEZ LA JUMENT ET L'ÉTALON
| | | 1 | INTRODUCTION : INFERTILITÉ ET SUBFERTILITÉ chez la jument et l'étalon
résumé et plan de l'article
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La fertilité dans l’espèce équine
Isabelle Barrier Battut
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La fertilité d’un étalon ou d’une technique de reproduction peut être mesurée par différents indicateurs : fertilité par cycle, fertilité fin de saison, fertilité apparente. La fertilité par cycle estime de façon plus fiable la fertilité intrinsèque d’un étalon, car elle dépend moins de la gestion des juments. Une faible fertilité par cycle peut, en effet, aboutir en fin de saison à un pourcentage de juments fécondées acceptable lorsqu’ un plus grand nombre de cycles est exploité. Inversement, un étalon ayant une fertilité par chaleurs correcte peut présenter en fin de saison une fertilité assez faible lorsque peu de cycles sont exploités pour chaque jument.
D’après les données des Haras nationaux, la fertilité par cycle moyenne avoisine 60 p. cent en monte naturelle ou insémination artificielle immédiate, 55 p. cent en insémination artificielle avec transport de la semence réfrigérée pendant moins de 12 h, et 45 p. cent en insémination artificielle avec transport de la semence réfrigérée pendant 24 h, ou en semence congelée avec 400 millions de spermatozoïdes par insémination.
Calculer régulièrement la fertilité par cycle en cours de saison de monte est indispensable pour pouvoir identifier rapidement un problème et réagir en conséquence.
Disciplines : Reproduction, Épidémiologie
Mots clé : technique, cycle, semence, spermatozoïde, fertilité, insémination artificielle, étalon
PLAN DE L'ARTICLE
DÉFINIR LES TERMES
LES MODES DE CALCUL
La fertilité par cycle (F/Q)
La fertilité fin de saison (FFS)
La fertilité apparente (FA)
INTÉRÊTS RESPECTIFS DES DIFFÉRENTS INDICATEURS DE FERTILITÉ
La fertilité apparente
La fertilité fin de saison
La fertilité par cycle
CALCUL DE FERTILITÉ SUR LE TERRAIN : LES PIÈGES
Encadré exemples
Tableau 1 - Impact du nombre de cycles sur la précision de la mesure de la fertilité au premier cycle, basé sur l’intervalle de confiance 95%
LES FACTEURS DE VARIATION DE LA FERTILITÉ
Les facteurs liés aux reproducteurs
Les facteurs liés à la technique
LES CHIFFRES OBSERVÉS SUR LE TERRAIN
La fertilité apparente selon la race
Figure 1 - Fertilité apparente selon la race, pour les juments saillies en France en 2009
La fertilité par cycle et fertilité fin de saison selon le type de monte
Figure 2 - Fertilité selon le type de monte, pour les étalons exploités dans les Haras nationaux en 2011
CONCLUSION
4 Photos illustrent cet article
Isabelle Barrier-Battut
Isabelle Barrier-Battut est docteur vétérinaire (Toulouse, 1987), docteur de l'Université Paris VI, et diplômée du European College of Animal Reproduction (ECAR)
2015 : Diplômée de l’école vétérinaire de Toulouse et 5e année d’approfondissement (équine) à l’école vétérinaire de Nantes 2015-2016 : Internat en médecine et chirurgie des équidés à l’école vétérinaire de Nantes Vétérinaire à la Jumenterie du Pin (haras nationaux).
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| | 2 | INTRODUCTION : INFERTILITÉ ET SUBFERTILITÉ chez la jument et l'étalon
résumé et plan de l'article
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Mise à la reproduction
et insémination artificielle :
pratiques des vétérinaires français
chez la jument
Suzy Loigerot, Jean-François Bruyas, Sylvie Chastant-Maillard
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Issu d’une thèse d’exercice vétérinaire, cet article dresse l’état des lieux des pratiques des vétérinaires français lors de la mise à la reproduction des juments. L’analyse est basée sur les réponses de 65 vétérinaires praticiens à un questionnaire diffusé par les éditions NÉVA. Sont abordés les enjeux de l’induction de l’œstrus ainsi que de l’ovulation, et les protocoles de suivis et d’insémination des juments mis en place sur le terrain comparativement aux recommandations scientifiques publiées. Les praticiens n’induisent pas, en majorité, la sortie de la période de transition hivernale, mais parmi ceux qui la pratique, la luminothérapie reste le traitement le plus utilisé. La synchronisation de l’œstrus est mise en place par la moitié des praticiens interrogés à l’aide l’administration de progestagènes en association avec les prostaglandines, ou de prostaglandines seules. La plupart des praticiens recourent à l’induction de l’ovulation systématiquement.
La molécule largement utilisée à cette fin est l’hCG, administrée par voie intraveineuse à hauteur de 1500 UI par injection. Alternativement, certains praticiens utilisent la buséréline en administration unique. La fréquence des suivis ovariens varie en fonction du type de semence utilisée, mais peu de praticiens mettent en place un suivi toutes les 6 heures. Lors de l’utilisation de sperme frais, deux protocoles sont appliqués : une seule insémination réalisée avant l’ovulation, ou plusieurs inséminations à 48 heures d’intervalle, dont la dernière après constat de l’ovulation. Lors de l’utilisation de semence réfrigérée ou congelée, la plupart des praticiens n’inséminent qu’une seule fois, respectivement avant ou après l’ovulation.
Disciplines : Reproduction, Thérapeutique
Mots clé : insémination artificielle, enquête, questionnaire, synchronisation, œstrus, progestagènes, prostaglandines, buséréline, jument, équidés
PLAN DE L'ARTICLE
MATÉRIELS ET MÉTHODES
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Figure 1 - Répartition géographique et part de l’activité équine des vétérinaires ayant répondu à l’enquête Figure 2 - Répartition des vétérinaires de l’enquête en fonction du nombre de juments suivies annuellement Figure 3 - Répartition des vétérinaires en fonction du type de juments majoritairement suivies dans leur patientèle
MAÎTRISE DES CYCLES
Figure 4 - Maîtrise des cycles : protocoles mis en œuvre pour induire raccourcissement de l’anœstrus saisonnier ou avancer la première ovulation de la saison Encadré 1 - Maitrise des cycles chez les juments cyclées : les prostaglandines F2 alpha
PRÉDICTION ET INDUCTION DU MOMENT DE L’OVULATION
Figure 5 - Induction de l’ovulation, n = 56
L’hCG (human Chorionic Hormone)
Figure 6 - Molécule utilisée pour l’induction de l’ovulation Figure 7 - Induction de l’ovulation : dose d’hCG utilisée.
L’administration de GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone)
FRÉQUENCE DES EXAMENS OVARIENS LORS DU SUIVI
Tableau 1 - Fréquence de suivi en fonction du type de semence Tableau 2 - Nombre et moment d’inséminations en fonction du type de semence
CONCLUSION
Suzy Loigerot
Docteur vétérinaire diplômée en 2016 (ENV Toulouse), Suzy Loigerot a principalement consacré son activité à la médecine vétérinaire équine.
2012-2016 : Etudes à l’ENVT (Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse) 2016-2017 : Chargé de consultation au sein de la Clinique Equine de l’ENVT. Depuis 2018 : Puis en activité libérale itinérante dans la région Toulousaine.
Jean-François Bruyas est docteur vétérinaire, PhD, habilité à diriger des recherches (HDR) (Rennes 1), diplômé ECAR (European College of Animal Reproduction), chef de Centre d’insémination artificielle dans les espèces chevalines et asines. Il est professeur agrégé des écoles nationales vétérinaires (ENV) en pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation, Nantes-Atlantique (ONIRIS).
1984 : Diplômé de l'école nationale vétérinaire de Toulouse 1986 : Doctorat Vétérinaire, Lauréat de l'Université Paul Sabatier de Toulouse 1984-1985 : Service national comme vétérinaire biologiste aspirant section équestre du prytanée militaire de la Flèche 1984-1986 : Aides et remplacements en clientèles vétérinaires rurales ou mixtes 1986-1987 : Vacataire d'enseignement clinique en Pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire de Nantes (ENVN) Depuis 1987 : Enseignant - chercheur en Pathologie de la reproduction à l'ENVN (ONIRIS), et professeur depuis 1998 1990 : Diplôme d'études approfondies (DEA) de Physiologie de la reproduction de l'Université Pierre et Marie Curie 1994 : Admission au concours d'agrégation de Pathologie de la reproduction des ENV 1997 : Thèse de doctorat de l’école nationale supérieure agronomique de Rennes, sur la cryoconservation des embryons équins 2007 : HDR (habilitation à diriger les recherches) – mention Sciences de la vie - Université Rennes 1 sur les travaux de recherche en reproduction équine (maîtrise des cycles œstraux, (polyovulation, induction de l'ovulation) cryoconservation des embryons équins, risques sanitaires de transmission des EHV1 et 4 par le sperme et les embryons équins)
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| | 3 | 1ère partie : FACTEURS EXTRAGÉNITAUX D’INFERTILITÉS À NE PAS NÉGLIGER
résumé et plan de l'article
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Apports de la cytogénétique
Stéphane Chaffaux, Edmond-Paul Cribiu
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La cytogénétique vétérinaire identifie des aberrations chromosomiques responsables d’anomalies congénitales, de pertes embryonnaires ou fœtales et d’infertilité. Cet article décrit l’évolution des apports de la cytogénétique à la clinique de la reproduction équine.
Les possibilités ouvertes par les progrès de la génomique pour l’étude de la pathologie de la reproduction de cette espèce, sont ensuite évoquées.
Disciplines : Cytogénétique, génomique, reproduction
Mots clé : Ambiguïté sexuelle, inversion du sexe, infertilité, subfertilité idiopathique, cheval
PLAN DE L'ARTICLE
LES ANIMAUX ATTEINTS DE DYSGÉNÉSIE GONADIQUE (JUMENTS XO, ET MOSAÏQUE XO/XX)
LES ÉTALONS AVEC HYPOPLASIE TESTICULAIRE (XXY, XYY ET MOSAÏQUES)
LE SYNDROME D’INVERSION SEXUELLE
Les juments XY
Mâles XX
INFERTILITÉ OU SUBFERTILITÉ AVEC UN APPAREIL GÉNITAL PHÉNOTYPIQUEMENT NORMAL
Les délétions autosomiques
Tableau - Les différents caryotypes associés à une pathologie de la reproduction, observés chez le cheval
La trisomie autosomique
Les translocations autosomiques
PERSPECTIVES
Évolution des méthodes et des techniques de cytogénétique
Avènement des approches de génétique d’association (genome wide association studies) grâce à la disponibilité récente d’outils de génotypage et de séquençage à (très) haute densité
Encadré en pratique
CONCLUSION
3 photos illustrent cet article
Stéphane Chaffaux, docteur vétérinaire, docteur en Biologie de la Reproduction professeur (PR1) agrégé des écoles vétérinaires, mis à disposition de l’INRA, au Centre de Jouy.
1973-1992 : Enseigne la Reproduction animale à l’école nationale vétérinaire d’Alfort 1992-1996 : Enseigne la Reproduction animale à l’école nationale vétérinaire de Toulouse puis, détaché au CNEVA comme chercheur. Ma mission a alors consisté en la conception d’une immuno-contraception pour la régulation des populations de renards, dans le cadre de la prophylaxie de la rage. 2000 : Le laboratoire de Génétique biochimique et cytogénétique du département de Génétique de l'INRA, m’a accueilli en tant que délégué. J’ai participé à l'établissement d'une carte du génome du Cheval, à la recherche de mutations causales et aux gènes de prédisposition d’affections équines. Depuis 2012 : Laboratoire Biologie du Développement et de la Reproduction.
Edmond P. Cribiu est Docteur Es Science de l’Université Pierre et Marie Curie et a été Directeur de Recherche à l’Institut National de Recherche Agronomique.
Ses recherches en cytogénétique ont été principalement réalisées sur les caryotypes normaux et les anomalies chromosomiques des ruminants domestiques (Boeuf, Mouton et Chèvre) et du Cheval.
En Biologie moléculaire, il a effectué les cartes génétiques, physiques et cytogénétiques, ainsi que le clonage de gènes d’intérêt chez ces mêmes espèces.
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| | 4 | 1ère partie : FACTEURS EXTRAGÉNITAUX D’INFERTILITÉS À NE PAS NÉGLIGER
résumé et plan de l'article
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Les effets de l’exercice
sur la fertilité chez l’étalon de sport
Jerôme Ponthier
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L’étalon de sport doit conjuguer carrière sportive et reproductrice. Cliniquement, le sport ne semble pas avoir d’effet sur la fertilité ou la qualité du sperme, mais des séances répétées d’entraînement standardisé sur tapis roulant ont montré des répercussions sur la qualité du sperme. Les effets de l’exercice sur la qualité du sperme peuvent être expliqués par l’hyperthermie centrale transitoire observée chez un cheval. Une hyperthermie testiculaire induite expérimentalement entraîne une diminution de la qualité du sperme. Cependant, la thermorégulation du testicule est assurée par les enveloppes testiculaires et par le plexus pampiniforme qui refroidit le sang irriguant le testicule. Les mesures de température testiculaire ont montré que la température scrotale n’augmente que légèrement lors de sessions d’entraînement classique alors que la température cutanée augmente fortement.
D’un point de vue endocrinien, les hormones du stress comme l’ACTH et les catécholamines produites pendant l’effort ont expérimentalement peu d’effet sur l’activité hormonale du testicule. Cependant, un entraînement irrégulier peut augmenter les concentrations en testostérone chez les étalons.
L’entraînement normal d’un étalon de sport semble peu influencer la qualité de son sperme. Cependant, pour éviter que l’entraînement ne soit soumis aux contraintes des demandes de saillie, la production de stocks de sperme congelé peut faciliter la gestion des deux carrières en parallèle.
Disciplines : Andrologie, endocrinologie, médecine sportive
Mots clé : Testicule, entraînement, étalon
PLAN DE L'ARTICLE
SPORT ET FERTILITÉ
RÉGULATION ET EFFETS DE LA TEMPÉRATURE TESTICULAIRE
Tableau 1 - Affections entraînant de l’hyperthermie Testiculaire Figure 1 - Gestion de l’hyperthermie testiculaire
Chez l’étalon
Chez les mammifères
Figure 2 - Thermorégulation du sang arrivant dans le testicule par le plexus pampiniforme
Chez le cheval
LES EFFETS DE L’EXERCICE PHYSIQUE SUR LA RÉGULATION ENDOCRINE DE LA FONCTION DE REPRODUCTION
Figure 3 - Régulation hormonale de l’activité testiculaire
CONCLUSION
3 photos illustrent cet article
Jérôme Ponthier
Jérôme Ponthier est docteur en médecine vétérinaire (Liège, 2003), M Sc, Ph D, Diplomate ECAR (Reproduction équine)
2003 : Docteur en Médecine Vétérinaire à l’Université de Liège 2004-2005 : Pratique Equine en France Depuis 2006 : Enseignant chercheur Secteur reproduction du Pôle équin de l’Université de Liège 2009 : Spécialiste en Reproduction Animale (Diplomate ECAR). Ensuite, il s’inscrit dans un programme de recherche portant sur l’effet de protéines pro-oxydantes sur la qualité du sperme équin après décongélation. 2012 : Diplôme de Docteur en Sciences Vétérinaires (Ph D). Ses domaines de prédilection sont la reproduction des équidés en général mais plus particulièrement les biotechnologies chez le mâle (spécifiquement la congélation du sperme) et l’infertilité chez l’étalon.
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| | 5 | 1ère partie : FACTEURS EXTRAGÉNITAUX D’INFERTILITÉS À NE PAS NÉGLIGER
résumé et plan de l'article
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Les toxiques responsables
d’avortement chez la jument
Martine Kammerer
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Les substances chimiques potentiellement abortives chez la jument sont peu nombreuses et mal connues. Il s’agit surtout de substances végétales, telles que l’acide isocupressique, certains alcaloïdes, les phytoœstrogènes ainsi que les mycotoxines à action endocrinienne ou vasoconstrictrice.
Les pesticides et autres polluants de l’environnement sont vraisemblablement très rarement en cause. Mais lors de tout avortement, il est conseillé de réaliser des prélèvements sur l’animal, sa ration et son environnement en vue d’une analyse toxicologique ; celle-ci est mise en œuvre lorsque les autres causes possibles sont écartées.
Disciplines : Toxicologie, Reproduction, Nutrition
Mots clé : Avortement, plante toxique, mycotoxine, jument, chevaux
PLAN DE L'ARTICLE
LES PLANTES TOXIQUES
Les conifères
Aux États-Unis et au Canada
Dans nos régions
Les astragales
La rue fétide
La grande ciguë
La laîche à bec court
Les renoncules (Ranunculus sp)
Les plantes riches en nitrate
Les plantes à phytoœstrogènes
LES MYCOTOXINES
Les ergopeptides
L’ergot
Neotyphodium
La zéaralénone
LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES
LE PLOMB
CONCLUSION
2 photos illustrent cet article
Martine Kammerer Martine Kammerer est docteur vétérinaire (Alfort 1977), phD, agrégée de Pharmacie et Toxicologie, professeur à l’Ecole vétérinaire de Nantes (Oniris). Elle est responsable du Centre AntiPoison Animal et Environnemental de l’Ouest.
1980 : Doctorat Vétérinaire 1988 : Agrégation des Ecoles Nationales Vétérinaires en Pharmacie et Toxicologie 1994 : Thèse de Doctorat de l'Université de Nantes 2005 : Diplôme Universitaire de Toxicologie Clinique (Faculté de Médecine d’Angers) Depuis 1995, professeur de Toxicologie Animale et Environnementale à l’Ecole vétérinaire de Nantes (Oniris) Depuis 2000, responsable du Centre AntiPoison Animal et Environnemental de l’Ouest (CAPAE-Ouest - Oniris)
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| | 6 | 1ère partie : FACTEURS EXTRAGÉNITAUX D’INFERTILITÉS À NE PAS NÉGLIGER
résumé et plan de l'article
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Les avortements iatrogènes
chez la jument
Yassine Mallem
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Les avortements iatrogéniques sont des accidents associés à des prescriptions médico-chirurgicales indiquées dans un objectif thérapeutique ou diagnostique. Chez la Jument, les avortements liés à la iatrogénie sont moins fréquents et leur prévalence est inconnue. Ils sont considérés comme un aléa thérapeutique plus ou moins prévisible, ils peuvent être provoqués notamment par la consommation de certains médicaments (i.e. glucocorticoïdes, anesthésiques) qui ont la capacité d’altérer les échanges fœto-maternels ou d’induire des contractions utérines intenses en fin de gestation.
Les avortements peuvent également survenir, dans de rares cas, suite à des complications chirurgicales ou suite à la réalisation de certains examens gynécologiques, on parle alors d’accidents iatrogéniques non médicamenteux.
Disciplines : Thérapeutique, Reproduction, Pharmacologie
Mots clé : Avortement, iatrogénique, médicament, complications chirurgicales, effet indésirable, Jument, cheval
PLAN DE L'ARTICLE
LES AVORTEMENTS IATROGÈNES MÉDICAMENTEUX
Les anti-inflammatoires
Les anesthésiques généraux et les agents de prémédication
Les prostaglandines
AVORTEMENTS IATROGÈNES NON MÉDICAMENTEUX
CONCLUSION
2 photos illustrent cet article
Yassine Mallem
Docteur vétérinaire, PhD et HDR, il est Maître de Conférences de Pharmacologie et Thérapeutique Vétérinaires à Oniris (Nantes), Yassine Mallem développe depuis plusieurs années une activité de recherche axée sur la physiopathologie et la pharmacologie cardiovasculaires. Il est responsable d’un axe de recherche au sein de l’Unité NP3 d’Oniris : Evaluation de nouvelles stratégies thérapeutiques contre le syndrome métabolique chez les carnivores et les équidés.
1995 : Diplômé d’État de l’Institut Vétérinaire de l’Université de Constantine 1996 : Diplôme de Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales : certificats de pharmacologie générale et spécialisée et de statistiques – Faculté de Médecine, Université de Nantes 1997 : Diplôme d’études approfondies – Option pharmacologie cardiovasculaire – Faculté de Pharmacie, Université Claude Bernard de Lyon I 2002 : Diplôme de Doctorat d’Université en pharmacologie – Université de Nantes 2012 : Habilitation à diriger des recherches en pharmacologie – Université de Nantes
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| | 7 | 2e partie : DÉMARCHE ET AIDES DIAGNOSTIQUES POUR EXPLORER LES CAUSES D’INFERTILITÉ
résumé et plan de l'article
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Explorations hormonales
et infertilité de la jument
et de l’étalon
Laetitia Jaillardon, Nicolas Soetart
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Les hormones dosables en routine permettant d’explorer les causes d’infertilité équine sont certains stéroïdes (progestérone, testostérone, estradiol, 17-OH progestérone et androsténedione), les gonadotrophines lutéinisantes (LH et eCG), mais aussi la prolactine. Chez l’étalon, il faut entreprendre un test à l’hCG avec un dosage de testostérone et d’estradiol lorsque le sperme présente des anomalies. S’il existe une hypotestostéronémie et/ou une hyperestradiolémie, il faut rechercher en priorité une hyperprolactinémie, signe d’un trouble du comportement et un hypocortisolisme (cause iatrogène).
Chez la jument, après l’examen général et gynécologique, un suivi par dosages hebdomadaires de la progestérone, de l’estradiol et de la prolactine, permet de dépister les anomalies du cycle (absence de développement folliculaire, de lutéinisation, de cycle, hyperprolactinémie, …). Ce dernier peut être complété par une mesure de leptine en cas de surpoids.
Disciplines : Reproduction, Endocrinologie
Mots clé : Exploration, hormones, Infertilité, test, hCG, dosage, stéroïdes, testostérone, estradiol, sperme, hypotestostéronémie, hyperestradiolémie, hyperprolactinémie, hypocortisolisme, comportement, étalon, jument, équidés
PLAN DE L'ARTICLE
ENDOCRINOLOGIE GONADIQUE ÉQUINE : LES HORMONES DOSABLES EN PRATIQUE
Encadré 1 - Risques potentiels liés à l’utilisation des analogues ou des antagonistes hormonaux
les stéroïdes
Tableau 1 - Principales hormones à doser, afin d’aider au diagnostic causal de l’infertilité Figure 1 - Synthèse des stéroïdes gonadiques
Les hormones protéiques
EXPLORATIONS HORMONALES DE L’INFERTILITÉ CHEZ L’ÉTALON
Indications
Protocole et interprétations
Figure 2 - Explorations hormonales de l’infertilité chez l’étalon par le test à l’hCG : protocoles
EXPLORATIONS HORMONALES DE L’INFERTILITÉ CHEZ LA JUMENT
Indications
Encadré 2 - Endocrinologie des tumeurs ovariennes chez la jument
Protocole
Figure 3 - Variations hormonales physiologiques au cours du cycle œstral chez la jument
Interprétations
Encadré 3 - Utilisation des dosages hormonaux pour le diagnostic biologique de la gestation chez la jument en fonction de la date présumée de fécondation Figure 4 - Variations hormonales au cours de la gestation chez la jument
CONCLUSION
3 photos illustrent cet article
Laetitia Jaillardon
Docteur en médecine vétérinaire, diplômée de L’École nationale vétérinaire de Lyon (2005)
PhD, Dipl ECVCP, Maître de Conférences en Pathologie Clinique
2005-2006 : Interne en médecine et chirurgie équine - VetAgroSup 2009-2012 : Résidanat européen en Pathologie Clinique Vétérinaire - Oniris 2011-2015 : Thèse 3è cycle : "Évaluation du carcinome mammaire spontané canin comme modèle d’étude du rôle des facteurs de croissance et de leurs récepteurs dans l'interaction entre obésité et cancer du sein" Depuis 2013 : Diplômée du collège européen de Pathologie Clinique Vétérinaire Depuis 2017 : Maître de Conférences en Pathologie Clinique à Oniris, et responsable du LDHVet, laboratoire de biologie médicale qui traite de près de 45 000 analyses par an, dont le quart concerne la reproduction équine.
Nicolas Soetart
2014 : diplômé de Oniris-Nantes 2015 : diplôme d'internat en clinique des animaux de compagnie de VetAgro-Sup Lyon Depuis septembre 2015 : Assistant hospitalier en médecine des animaux de compagnie à Oniris - Nantes |
| | 8 | 2e partie : DÉMARCHE ET AIDES DIAGNOSTIQUES POUR EXPLORER LES CAUSES D’INFERTILITÉ
résumé et plan de l'article
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L’examen de la jument subfertile
Élodie Chollet
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La jument subfertile est un défi pour le vétérinaire et sa gestion est souvent longue, compliquée et chère. Le propriétaire de la jument doit être tenu régulièrement informé afin de comprendre votre démarche. L’anamnèse est essentielle pour commencer : l’âge, la santé de la jument, le nombre de poulains nés et le déroulement des poulinages, les types de semence utilisés et les résultats obtenus, ainsi que les comptes rendus d’analyses éventuellement déjà réalisées. L’examen clinique est ensuite effectué :
- l’examen général : douleur, amaigrissement, maladies peuvent faire chuter la fertilité ; - l’examen gynécologique externe : la région périnéale est importante. La position de l’anus, l’orientation de la vulve et la tonicité de ses lèvres sont souvent en partie responsable de la subfertilité d’une jument. Les corrections nécessaires sont à réaliser rapidement ; - l’examen gynécologique interne : le vestibule, le vagin et le col sont à examiner avec soins.
L’existence de l’anneau vestibulaire, l’absence de liquides (pus, urine, sang), d’adhérences et la couleur du vagin, la tonicité et l’intégrité du col de l’utérus sont autant d’éléments important à évaluer. Le col, l’utérus et les ovaires sont palpés par voie transrectale.
L’examen échographique et son interprétation sont réalisés plusieurs fois tout au long d’un cycle œstral afin de détecter des anomalies (liquide anormal dans l’utérus, follicule anovulatoire, …). Les analyses : la cytologie, la bactériologie et la biopsie utérine sont couramment réalisés sur une jument subfertile. Ils sont faciles à réaliser et permettent un diagnostic, la mise en place d’un traitement et le suivi de l’évolution de la jument. En conclusion, l’examen de la jument subfertile est la première étape à réaliser au début de la saison afin de planifier une conduite à tenir et un traitement pour les mois suivants et d’essayer d’obtenir une gestation.
Disciplines : Reproduction, imagerie, cytologie, bactériologie
Mots clé : examen clinique, conformation vulvaire, col de l’utérus, suivi gynécologique, sémiologie, examens complémentaires, imagerie, cytologie, bactériologie, subfertile, poulinage, jument, poulain, équidés
PLAN DE L'ARTICLE
LE RECUEIL DES COMMÉMORATIFS
L’âge et la santé
Le nombre de poulains et le rythme de poulinage
Les circonstances du dernier poulinage
Les types de semences utilisées et les résultats
Les examens et les analyses réalisés
L’EXAMEN PHYSIQUE DE LA JUMENT SUBFERTILE
L’examen clinique général
L’examen gynécologique externe
L’examen gynécologique interne
L’utérus et les ovaires
Vestibule, anneau vestibulaire, vagin et col de l’utérus
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Analyse cytologique et bactériologique
L’analyse cytologique
L’analyse bactériologique
La biopsie utérine
Les dosages hormonaux et les tests génétiques
CONCLUSION
4 photos illustrent cet article
Élodie Chollet
Diplomée de l’ENVL en 1995, Chef de centre en insémination équine (2008)
Après quelques années de salariat chez les Drs MOUCHOT (13), LAUDE (60), et GOUDIN (67), je me suis installée à mon compte en 2000 en itinérante, puis j’ai créé la clinique en 2002 et commencé à développer la reproduction équine en 2004. En 2008, un nouveau bâtiment est construit sur la clinique, dédié à la reproduction (Collecte d’étalons, salle de gynécologie, récolte d’embryons, congélation de semence).
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| | 9 | 3e partie : DOMINANTES PATHOLOGIQUES GÉNITALES CHEZ LA JUMENT INFERTILE ET LEUR PRISE EN CHARGE
résumé et plan de l'article
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Les différents types d’endométrite
de la jument
Jean-François Bruyas
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Les inflammations utérines se manifestent cliniquement et histologiquement de manières différentes. Cliniquement, seules les infections utérines puerpérales (endométrites, mais souvent métrites) se traduisent par des symptômes aigus avec une atteinte générale du fait d’une toxémie, voire d’une septicémie pouvant se compliquer de fourbure et des signes génitaux avec des écoulements vulvaires souvent abondants.
En dehors de cette complication post-partum, les autres endométrites ont une évolution clinique de type chronique, avec peu de signes cliniques en plus de l’infertilité qu’elles entrainent.
Ces endométrites peuvent être séparées en quatre catégories, trois qui, histologiquement, correspondent à une inflammation aiguë, et une à une inflammation chronique : les endométrites dues à une transmission sexuelle d’une souche bactérienne très pathogène , les endométrites persistantes post-saillie ou post-IA liées à un défaut d’élimination de l’inflammation physiologique suivant l’accouplement, les endométrites infectieuses d’évolution chronique souvent liées à des défauts de conformation des voies génitales postérieures.
Ces différents types d’endométrites peuvent évoluer après guérison de la phase aigue de l’inflammation vers une endométrite chronique dégénérative irréversible. Pour chacune de ces endométrites la conduite à tenir est différente.
Disciplines : Reproduction, Maladies infectieuses, histologie, thérapeutique
Mots clés : Utérus, endométrites, ocytocine, anti-infectieux, jument
PLAN DE L'ARTICLE
DISTINCTIONS ÉPIDÉMIOLOGIQUE ET CLINIQUE : MÉTRITE PUERPÉRALE ET ENDOMÉTRITES NON PUERPÉRALES
Les métrites puerpérales d’évolution clinique aiguë
Les endométrites d’évolution clinique chronique
Les endométrites persistantes post-saillie ou post-insémination non infectieuses
Les endométrites infectieuses
les endométrites d’évolution clinique chronique avec des lésions histologiques chroniques : endométrites chroniques dégénératives (endométroses)
CONDUITE DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
Comment diagnostiquer, traiter et prévenir une métrite puerpérale
Diagnostic et traitement
Prévention
Comment diagnostiquer, traiter et prévenir les endométrites persistantes post-saillie ou post-insémination non infectieuses
Dépistage précoce
Traitement précoce
Prévention
Comment diagnostiquer, traiter et prévenir les endométrites infectieuses d’évolution clinique chronique
Diagnostic
Traitement
Prévention
Comment diagnostiquer, traiter et prévenir les endométrites dégénératives chroniques (endométrose)
CONCLUSION
1 photo illustre cet article
Jean-François Bruyas est docteur vétérinaire, PhD, habilité à diriger des recherches (HDR) (Rennes 1), diplômé ECAR (European College of Animal Reproduction), chef de Centre d’insémination artificielle dans les espèces chevalines et asines. Il est professeur agrégé des écoles nationales vétérinaires (ENV) en pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation, Nantes-Atlantique (ONIRIS).
1984 : Diplômé de l'école nationale vétérinaire de Toulouse 1986 : Doctorat Vétérinaire, Lauréat de l'Université Paul Sabatier de Toulouse 1984-1985 : Service national comme vétérinaire biologiste aspirant section équestre du prytanée militaire de la Flèche 1984-1986 : Aides et remplacements en clientèles vétérinaires rurales ou mixtes 1986-1987 : Vacataire d'enseignement clinique en Pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire de Nantes (ENVN) Depuis 1987 : Enseignant - chercheur en Pathologie de la reproduction à l'ENVN (ONIRIS), et professeur depuis 1998 1990 : Diplôme d'études approfondies (DEA) de Physiologie de la reproduction de l'Université Pierre et Marie Curie 1994 : Admission au concours d'agrégation de Pathologie de la reproduction des ENV 1997 : Thèse de doctorat de l’école nationale supérieure agronomique de Rennes, sur la cryoconservation des embryons équins 2007 : HDR (habilitation à diriger les recherches) – mention Sciences de la vie - Université Rennes 1 sur les travaux de recherche en reproduction équine (maîtrise des cycles œstraux, (polyovulation, induction de l'ovulation) cryoconservation des embryons équins, risques sanitaires de transmission des EHV1 et 4 par le sperme et les embryons équins)
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résumé et plan de l'article
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Les kystes utériens
chez la jument
Catherine Renaudin, Guislaine Dujovne
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Les kystes utérins sont fréquemment diagnostiqués chez les juments de plus de 10 ans lors de l’examen échographique transrectal de l’utérus. Les petits kystes sont le plus souvent d’origine glandulaire et les plus gros, de plus de 1 cm, sont d’origine lymphatique. Ils reflètent en général un état de sénilité de l’utérus.
Suivant leur taille et leur localisation, ils peuvent interférer avec la migration et l’implantation de la vésicule embryonnaire, et de ce fait, être à l’origine de résorption embryonnaire précoce.
S’ils sont en nombre important, ils réduisent la surface d’échange placentaire qui diminue l’apport nutritionnel et mettent en danger la gestation.
Lors de diagnostic de gestation précoce, certains peuvent être confondus avec une vésicule embryonnaire.
En routine, il est judicieux d’établir une cartographie des kystes utérins au cours du cycle afin de ne pas se méprendre. Le traitement est en général réservé aux juments avec de nombreux et larges kystes (> 2 cm), à partir du moment où elles ont des cytologies et bactériologies utérines négatives et une biopsie utérine de grade 1 ou 2.
La technique au laser et sous endoscopie, bien que la plus coûteuse, est la méthode de choix, car elle permet l’ablation de tous les kystes quel que soit leur taille et leur forme (pédonculée ou non). Les kystes pédonculés peuvent être sectionnés à leur base grâce à des systèmes de lasso associés ou non à de l’électrocoagulation.
Disciplines : Reproduction, chirurgie, imagerie
Mots clés : Kystes, utérus, infertilité, échographie, endoscopie, électrocoagulation, laser, jument
PLAN DE L'ARTICLE
DESCRIPTION ET ÉTIOLOGIE DES KYSTES UTÉRINS
Les kystes glandulaires
Les kystes lymphatiques
Prévalence
IMPORTANCE CLINIQUE DES KYSTES SELON LEUR TAILLE, LEUR NOMBRE, LEUR LOCALISATION
Tableau 1 - Éléments de différenciation entre les kystes utérins et les vésicules embryonnaires de 11 à 25 jours post-ovulation à l’échographie Figure 1 - Schéma de l’appareil génital de jument indiquant la taille et la localisation des kystes utérins ou cartographie des kystes utérins
DIAGNOSTIC
Diagnostic par l’échographie
Diagnostic par palpation
Diagnostic par endoscopie intra-utérine
Encadré en pratique-Comment réaliser un diagnostic par l’endoscopie intra-utérine
TRAITEMENT
La rupture manuelle des kystes par voie transcervicale
Des lavages utérins
Des systèmes de lasso
L’endoscopie
La thérapie au laser
Préparation de la jument
Suivi postopératoire
Durée d’attente avant la mise à la reproduction des juments
À quelles juments réserver le traitement ?
Les chances de succès
CONCLUSION
3 photos illustrent cet article
Catherine Renaudin est docteur vétérinaire, diplômée du collège européen en reproduction animale (ECAR)
1984-1988 : Études vétérinaires à l’école de Lyon 1988-1993 : En clientèle dominante équine en France 1993-1996 : Résidence en reproduction équine à l’université de Davis, CA, USA 2012-2014 : Enseignant dans le service de reproduction équine à ONIRIS Nantes, France. Depuis 2015 : Enseignant dans le service de reproduction équine à l’université de Davis, CA, USA
Ghislaine Dujovne est docteur vétérinaire, diplômée du collège américain en thériogénologie (ACT)
1997-2004 : Etudes vétérinaires à l’Universidad de Chile 2004-2008 : En clientèle dominante équine au Chili 2008-2012 : résidence en reproduction et master à l’université d’Auburn USA. 2012-2015 : Enseignant dans le service de reproduction équine à l’université de Davis CA, USA Depuis 2016 : Chef de service de reproduction équine à l’université de Davis CA, USA
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résumé et plan de l'article
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Infertilité de la jument :
une anomalie cervicale
chez une jument maiden
Laurent Mangold
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Une jument de 9 ans est référée à la consultation pour une infertilité malgré de multiples changements de méthodes d’insémination et d’étalons.
Aucune anomalie n’est détectée par le vétérinaire et l’inséminateur référent.
La jument montre une cyclicité proche de la norme, ainsi qu’un caryotype normal.
En revanche, une anomalie cervicale est détectée avec une oblitération du cervix et une malposition cervicale.
Aucune thérapeutique n’a pu être proposée.
Disciplines : Reproduction, Imagerie
Mots clés : Jument, anomalie cervicale, col utérin, caryotype, infertilité, échographie, fibroscopie
PLAN DE L'ARTICLE
ANAMNÈSE ET COMMÉMORATIFS
EXAMEN CLINIQUE
PREMIER EXAMEN ÉCHOGRAPHIQUE
SUIVI ÉCHOGRAPHIQUE DU FONCTIONNEMENT UTÉRIN
Tableau 1 - Suivi gynécologique
UNE INSÉMINATION QUI SE RÉVÈLE IMPOSSIBLE
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Caryotype
Encadré 1 - Résultat recherche d'anomalies chromosomiques
Hormonologie
Tableau 2 - Résultat des dosages hormonaux - prélèvement du 17 juin
VIDÉOFIBROSCOPIE
DISCUSSION
Réflexions sur les résultats du suivi échographique
Réflexions sur l’examen clinique
Réflexions sur la conduite à tenir
CONCLUSION
4 photos illustrent cet article
Laurent Mangold est docteur vétérinaire et praticien mixte à dominante équine.
1992 : Diplômé de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (thèse en 1994) 1993 : Licence de Chef de centre d’insémination équine et asine 1992-1994 : Recherche et Développement pour les Laboratoires Rhône Mérieux Toulouse en prestataire externe Depuis 1995 : Praticien mixte à dominante équine Il est président de la FADETEQ (Fédération des acteurs du développement des techniques modernes de reproduction équine, Les centres de reproduction équine français), membre du Conseil d’administration de l’AVEF (Association des vétérinaires équins français), responsable de la commission élevage et reproduction, secrétaire général du RESPE (Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine) et vice président de la FNC (Fédération nationale du cheval). Il est aussi l’auteur du Guide du Poulinage pour les laboratoires VIRBAC, et a organisé la rédaction du "Guide des Bonnes Pratiques sanitaires pour le Détenteur d’équidés" (ouvrage collectif). Il est conférencier AVEF, a organisé l’EPU Reproduction (échographie – cytologie – biopsie – gestion de la jument reproductrice) et est formateur "Soins aux Equidés" (BE – BP – BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) Monitorat d’Equitation – Haute vienne et Vienne).
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résumé et plan de l'article
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Les troubles de la cyclicité
ovarienne chez la jument
Ève Mourier, Jean-François Bruyas
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Les troubles de la cyclicité chez la jument peuvent être induits par de nombreuses causes. Ils peuvent correspondre à des périodes particulières de sa vie (vieillissement, saisons, gestation), et peuvent être physiologiques (ovulation de diœstrus, follicules anovulatoires), ou pathologiques (pathologies ovariennes primaires, utérines ou systémiques).
Ces troubles peuvent être classés en trois catégories selon le comportement d’œstrus que l’on observe : l’anœstrus (défini comme une période prolongée sans signes de comportement d’œstrus) ; les œstrus trop fréquents (qui correspondent à un diœstrus raccourci) ; les œstrus irréguliers ou prolongés.
Chacune de ces trois grandes catégories de troubles peut être induite par différents mécanismes hormonaux.
Les indices qui permettent de comprendre à quel mécanisme on a affaire et quelle condition en est la cause peuvent être trouvés autant dans les commémoratifs et l’anamnèse, que dans l’examen général de la jument, et dans un examen reproducteur complet et un suivi gynécologique répété, associé aux examens complémentaires adaptés.
Il est crucial de savoir diagnostiquer et gérer les troubles de la cyclicité car ils ont un impact sur la fertilité de la jument : par exemple, l’anœstrus diminue le nombre d’ovulations disponibles, des œstrus irréguliers compliquent la détection du moment optimal pour la saillie ou l’insémination, ou encore ils peuvent être liés à des affections.
Disciplines : Reproduction, thérapeutique
Mots clés : Jument, trouble de la cyclicité ovarienne, saison, vieillissement, gestation, œstrus, anœstrus, ovulation, follicule, ovaire
PLAN DE L'ARTICLE
LES SAISONS
Figure - Résumé de l’endocrinologie du cycle œstral de la jument
Tableau 1 - Récapitulatif des conditions pouvant causer un trouble de la cyclicité ovarienne chez la jument Tableau 2 - Classification des conditions induisant des troubles de la cyclicité chez la jument, selon la catégorie du trouble observé et l’explication hormonale
LE VIEILLISSEMENT
LA GESTATION
Les pertes de gestation
L’anœstrus post-partum
DES ANOMALIES DES STRUCTURES OVARIENNES
LES OVULATIONS DE DIŒSTRUS
Les follicules lutéinisés anovulatoires ou non rupturés
Encadré à propos du corps jaune
LES AFFECTIONS QUI INDUISENT DES TROUBLES DE LA CYCLICITÉ OVARIENNE
Les affections ovariennes
Les affections utérines
Les affections systémiques
LES CAUSES IATROGÈNES
Les manipulations du tractus génital
Les traitements
LES TROUBLES DU COMPORTEMENT
Les chaleurs silencieuses
CONCLUSION
1 photo illustre cet article
Eve Mourier est vétérinaire, a suivi une formation de spécialisation en reproduction équine, et est aujourd’hui ingénieur de recherche dans l’unité Mixte de Recherche Inra-ENVA Biologie du Développement et Reproduction au centre Inra de Jouy en Josas.
2004 : Diplômée de l’Ecole vétérinaire de Lyon (ENVL) 2005 : Doctorat vétérinaire, Université de Lyon 2006 : Internat d’équine, Faculté vétérinaire de Liège (Belgique) 2009-2013 : Résidence alternative en reproduction équine – Directeur : Jean-François Bruyas (ENVN) 2010 : Chef de centre d’insémination équine 2011 : Ingénieur de recherche Inra, unité Biologie du Développement et Reproduction, centre Jouy en Josas.
Jean-François Bruyas est docteur vétérinaire, PhD, habilité à diriger des recherches (HDR) (Rennes 1), diplômé ECAR (European College of Animal Reproduction), chef de Centre d’insémination artificielle dans les espèces chevalines et asines. Il est professeur agrégé des écoles nationales vétérinaires (ENV) en pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation, Nantes-Atlantique (ONIRIS).
1984 : Diplômé de l'école nationale vétérinaire de Toulouse 1986 : Doctorat Vétérinaire, Lauréat de l'Université Paul Sabatier de Toulouse 1984-1985 : Service national comme vétérinaire biologiste aspirant section équestre du prytanée militaire de la Flèche 1984-1986 : Aides et remplacements en clientèles vétérinaires rurales ou mixtes 1986-1987 : Vacataire d'enseignement clinique en Pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire de Nantes (ENVN) Depuis 1987 : Enseignant - chercheur en Pathologie de la reproduction à l'ENVN (ONIRIS), et professeur depuis 1998 1990 : Diplôme d'études approfondies (DEA) de Physiologie de la reproduction de l'Université Pierre et Marie Curie 1994 : Admission au concours d'agrégation de Pathologie de la reproduction des ENV 1997 : Thèse de doctorat de l’école nationale supérieure agronomique de Rennes, sur la cryoconservation des embryons équins 2007 : HDR (habilitation à diriger les recherches) – mention Sciences de la vie - Université Rennes 1 sur les travaux de recherche en reproduction équine (maîtrise des cycles œstraux, (polyovulation, induction de l'ovulation) cryoconservation des embryons équins, risques sanitaires de transmission des EHV1 et 4 par le sperme et les embryons équins)
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résumé et plan de l'article
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Comment améliorer la qualité
de la semence par l’apport
d’aliments minéraux vitaminés
Aurélie Allard
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La sélection des étalons en élevage équin se fait sur les origines et les performances mais pas sur la fertilité. Pour pallier ce manque et dans le but d’améliorer la fertilité, l’industrie alimentaire équine produit des compléments composés d’acides gras polyinsaturés et d’antioxydants. Les acides gras polyinsaturés omega-3 et omega-6 sont indispensables à la structure et à la fonction des membranes plasmiques des spermatozoïdes. Les antioxydants protègent les membranes du stress oxydatif induit par la conservation (réfrigération et congélation) de la semence.
Toutefois, la richesse en acides gras polyinsaturés de la membrane, apportés par la supplémentation, la rend plus sensible à la peroxydation des lipides membranaires, facteur majeur de perte de qualité du sperme réfrigéré et congelé.
Les effets bénéfiques et néfastes de la supplémentation en acides gras polyinsaturés sont donc étroitement liés, d’où l’idée d’ajouter des antioxydants renforçant la prévention des dommages associés aux radicaux libres. Les études faites sur les compléments alimentaires à base d’acides gras polyinsaturés et/ou d’antioxydants donnent des effets positifs mais parfois contradictoires sur la qualité de la semence.
Néanmoins, aucun effet négatif n’a été mis en évidence et les étalons avec des paramètres séminaux médiocres seraient ceux qui ont le plus à bénéficier de ce type de supplémentation.
Disciplines : Reproduction, alimentation
Mots clés : Fertilité, compléments alimentaires, acides gras polyinsaturés, antioxydants, étalon, Équins, Équidés
PLAN DE L'ARTICLE
POURQUOI UTILISER DES COMPLÉMENTS RICHES EN ACIDES GRAS POLYINSATURÉS ?
Tableau 1 - Les acides gras de la membrane des spermatozoïdes équins
LES EFFETS DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES RICHES EN ACIDES GRAS POLYINSATURÉS
1. Effets sur la composition en acides gras de la membrane plasmique des spermatozoïdes
Tableau 2 - Tableau comparatif des différents compléments alimentaires utilisés dans la littérature Tableau 3 - Tableau comparatif des durées et des moments dans l’année de l’administration de compléments alimentaires
2. Effets sur l’intégrité de la membrane plasmique des spermatozoïdes
3. Effets sur la concentration spermatique
4. Effets sur la mobilité spermatique
5. Effets sur la morphologie spermatique
POURQUOI UTILISER DES COMPLÉMENTS RICHES EN ANTIOXYDANTS ?
Apport en vitamine E et en sélénium
Figure 1- Les dérivés réactifs de l’oxygène Encadré 1- Définition et rôles du sélénium
Apport en L-carnitine
Encadré 2 - L-carnitine
LES EFFETS DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES RICHES EN ANTIOXYDANTS
1. Effets sur les membranes des spermatozoïdes
2. Effets sur la mobilité spermatique
3. Effet sur la morphologie des spermatozoïdes
4. Effet sur la fertilité
QU’EN EST-IL DES ALIMENTS MINÉRAUX VITAMINÉS “COMPLETS” ?
CONCLUSION
Aurélie Allard est Docteur Vétérinaire, Chef de Centre d’Insémination Equine et Diplomée du Collège Européen de Reproduction Animale (ECAR) - Spécialité Equine
1994-2004 : Etudes vétérinairse - École Nationale Vétérinaire de Lyon 2005 : Salariée à EmbryoTechnic – Le Merlerault (Orne) 2006-2007 : Salariée à Yeguada Ferrero – Palma de Mallorca, Iles Baléares 2008-2009 : Praticien libéral à Örebro – Suède, puis Couvains - Orne 2009-2012 : Résidence ECAR – VetAgro Sup 2013-2017 : Praticien libéral à Örebro - Suède (d’avril à août) et Lima - Pérou (de septembre à mars)
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résumé et plan de l'article
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La pathologie tubaire :
un défi clinique chez la jument
Kaatje Ducheyne, Elke Polaris, Jean-François Bruyas, Peter Daels
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The equine oviduct is essential for fertilization and early embryonic development and is thus an important part of the genital tract. The interaction between the oviduct and the spermatozoa, the oocyte and the embryo have been well described as well as a range of pathologies that occur in the equine oviduct.
Despite this knowledge the oviduct remains inaccessible to our routine diagnostic tools such as rectal palpation and ultrasonography. Thus, diagnosis of oviductal pathology is extremely difficult and in a first stage is done by elimination of other causes of infertility resulting in a tentative diagnosis of oviductal pathology.
Oviduct pathologies can be categorized in adhesions and cysts around the infundibulum, inflammation (salpingitis), hydrosalpinx, congenital abnormalities, tumors and occlusion or obstruction.
Retrospective studies on slaughterhouse material clearly demonstrate that inflammation of the oviduct occurs in mares but the association with bacterial endometritis is unclear. It has been reported that salpingitis has a higher (double) incidence in mares with endometritis. This seems in contradiction with the statement that the uterine tubal junction (UTJ) forms a very tight sphincter that isolates the oviduct from the uterine lumen. Presently, we still have no technique to diagnose salpingitis nor are there treatments described. Constrictions leading to occlusion, accumulation of fluid in the oviduct (hydrosalpinx), para-ovarian cysts and adhesions (primarily around the infundibulum) have also been described on slaughterhouse surveys but the diagnosis is equally difficult.
The presence of collagen-type masses in the lumen of the oviduct has also been proposed as a possible cause for sub- or infertility. These oviductal plugs hinder the migration of the oocyte and/or embryo towards the UTJ.
Obstructions are mainly found in older mares that were barren for a longer period of time. The embryo produces PGE2 to facilitate its own transport towards the uterus. This PGE2 production also results in a clearance of unfertilized oocytes and other material accumulating in the oviduct thereby preventing oviductal blockage.
There are several methods to diagnose oviductal blockage but all are (semi-)invasive and not very reliable. Consequently presumptive oviductal blockages are treated without previous diagnosis. One treatment strategy is to flush the oviduct either by flushing the oviduct from the infundibulum side via laparotomy or retrograde through the UTJ via hysteroscopy.
The catheterization of the infundibulum and the UTJ are technically challenging and there is a risk of damaging the oviduct. Therefore, the current treatment of choice for presumed blocked oviducts is dripping prostaglandin-E2 on to the oviduct in situ via laparoscopy. This stimulates relaxation of the UTJ and stimulation of oviductal contractions resulting in passage of any inspissated material and restoration of fertility. In conclusion, oviduct pathology should be included in the list of differential diagnoses in case of unexplained sub- or infertility.
Disciplines : Fertilité, Médecine interne, Chirurgie
Mots clés : Oviducte, salpingite, obstruction, hydrosalpinx, infertilité, subfertilité, jument
PLAN DE L'ARTICLE
LES AFFECTIONS TUBAIRES
Encadré - Rappels d’anatomie et de physiologie
Les adhérences et les brides au niveau du pavillon
Quelles causes ?
Plus de lésions bilatérales que latérales
Les salpingites
L’hydrosalpinx
Les anomalies congénitales
Les kystes para-ovariens/para-tubaires
les nodules surrénaliens ectopiques
l’aplasie segmentaire des canaux du paramesonéphron
Les kystes intra-épithéliaux
Les tumeurs
Obstructions
Discussions sur l’étiologie
Diagnostic et traitement
Tableau - Résultats de différentes études portant sur deux méthodes de traitement des obstructions tubaires
CONCLUSION
1 photo illustre cet article
Kaatje Ducheyne a obtenu son diplôme de vétérinaire en 2012 à l’université de Gand-Belgique. Depuis 2018 elle est diplômée du European College of Animal Reproduction (option équine). Dr. Ducheyne est dans la dernière phase de son doctorat. Sa recherche se focalise sur l’influence de l’âge sur la fertilité chez la jument et la cryopreservation de l’ovocyte chez les jeunes jument et le juments âgées. En tant que chercheur et clinicien elle partage son temps entres les écoles vétérinaires de Gand-Belgique et de Utrecht-Pays-Bas.
2012 : Diplômée de L’école vétérinaire de Gand, Belgique 2012-2013 : Internat équine au centre Veterinaire Centrum Someren aux Pays-Bas 2013-2018 : Résidente du European College Animal Reproduction 2014-2018 : Doctorat en reproduction équine 2018 : Diplômée de L’European College of Animal Reproduction depuis novembre 2018
Jean-François Bruyas est docteur vétérinaire, PhD, habilité à diriger des recherches (HDR) (Rennes 1), diplômé ECAR (European College of Animal Reproduction), chef de Centre d’insémination artificielle dans les espèces chevalines et asines. Il est professeur agrégé des écoles nationales vétérinaires (ENV) en pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation, Nantes-Atlantique (ONIRIS).
1984 : Diplômé de l'école nationale vétérinaire de Toulouse 1986 : Doctorat Vétérinaire, Lauréat de l'Université Paul Sabatier de Toulouse 1984-1985 : Service national comme vétérinaire biologiste aspirant section équestre du prytanée militaire de la Flèche 1984-1986 : Aides et remplacements en clientèles vétérinaires rurales ou mixtes 1986-1987 : Vacataire d'enseignement clinique en Pathologie de la reproduction à l'école nationale vétérinaire de Nantes (ENVN) Depuis 1987 : Enseignant - chercheur en Pathologie de la reproduction à l'ENVN (ONIRIS), et professeur depuis 1998 1990 : Diplôme d'études approfondies (DEA) de Physiologie de la reproduction de l'Université Pierre et Marie Curie 1994 : Admission au concours d'agrégation de Pathologie de la reproduction des ENV 1997 : Thèse de doctorat de l’école nationale supérieure agronomique de Rennes, sur la cryoconservation des embryons équins 2007 : HDR (habilitation à diriger les recherches) – mention Sciences de la vie - Université Rennes 1 sur les travaux de recherche en reproduction équine (maîtrise des cycles œstraux, (polyovulation, induction de l'ovulation) cryoconservation des embryons équins, risques sanitaires de transmission des EHV1 et 4 par le sperme et les embryons équins)
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résumé et plan de l'article
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Les techniques de reproduction
artificielle au secours
des juments infertiles
Stefan Deleuze
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L’acronyme "ART" pour : "Assisted Reproduction Technologies", ou en Français : "Techniques de Reproduction Assistées" (TRA), reprend des procédures allant de la simple conduite d’une saillie à la production de clones. Les techniques de reproduction assistée permettent, de nos jours, de préserver le potentiel génétique d’animaux subfertiles ou même morts. Ces dernières années, ces techniques ont été utilisées avec succès dans des cas cliniques où l’obtention d’une gestation n’était pas possible.
En dehors du transfert d’embryon, le succès et le développement de ces techniques reposent sur la maîtrise de la collecte et les manipulations d’ovocytes. Les premiers pas et les premiers grands succès ont été rapportés dans l’espèce bovine. Bénéficiant d’un intérêt marqué par le secteur bovin et d’une disponibilité quasi illimitée d’ovocytes provenant d’ovaires prélevés en abattoirs, les recherches ont rapidement débouché sur des techniques efficaces de production in vitro d’embryons reprenant la maturation in vitro (MIV) des ovocytes, la fécondation (FIV) et la culture in vitro d’embryons.
L’industrie du cheval, en refusant encore dans bien des cas le recours à ces biotechnologies, et l’absence de superovulation etfficace et la bien moindre disponibilité d’ovaires d’abattoirs n’ont pas permis un essor aussi rapide des techniques de reproduction assistée dans cette espèce.
Disciplines : Reproduction, génétique
Mots clés : Techniques de Reproduction Assistées, génétique, gestation, ovocytes, fécondation, culture, embryons
PLAN DE L'ARTICLE
LE TRANSFERT D’EMBRYON
Comment l’effectuer
Choix de jument et taux de réussite
Limites de la technique
LA COLLECTE, L’ÉVALUATION ET LA MATURATION DES OVOCYTES
La collecte des ovocytes ex-vivo
Manipulation et transport des ovaires prélevés après la mort d’une jument
La collecte d’ovocytes à partir d’ovaires prélevés post-mortem (ex vivo)
La collecte d’ovocytes par ovum pick up (in vivo) Encadré en pratique- La collecte d’ovocytes à partir d’ovaires prélevés post-mortem (ex-vivo) et la collecte d’ovocytes par ovum pick up (in vivo) L’évaluation des ovocytes collectés
La maturation in vitro des ovocytes (MIV)
LES TECHNIQUES DE REPRODUCTION ASSISTÉE
Le transfert d’ovocyte intra-folliculaire (TOIF)
Le transfert d’ovocytes intra-salpyngien (Oocyte Transfer, OT) Encadré technique- Comment réaliser le transfert d’ovocytes intra-salpyngien ( Oocyte transfer, OT)
Les applications cliniques
L’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (intra-cytoplasmic sperm injection : ICSI)
Transfert nucléaire (Clonage)
CONCLUSION
6 photos illustrent cet article
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résumé et plan de l'article
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Les causes de mortalité embryonnaire
chez la jument
Aurélie Allard
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De nombreux facteurs contribuent à la survenue de l’interruption de la gestation avant le 40e jour chez la jument. Dans la littérature, les causes de mortalité embryonnaire sont divisées arbitrairement en facteurs maternels, embryonnaires et environnementaux.
Tout particulièrement, les modifications physiologiques relatives au vieillissement de l’endomètre et des gamètes jouent un rôle majeur dans les pertes embryonnaires.
C’est la disparition de la vésicule embryonnaire entre deux contrôles échographiques qui permet de diagnostiquer avec certitude une perte embryonnaire précoce. Il est alors nécessaire de prendre des mesures prophylactiques pour la chaleur suivante : réduire l’intervalle ovulation-insémination, traiter les endométrites persistantes post accouplement, corriger les défauts de conformation vulvaire, ...
Le praticien doit pouvoir déceler les signes annonciateurs de mortalité embryonnaire afin de mettre en place si possible un traitement. D’où l’importance de réaliser un bon suivi en début de gestation chez les juments à risque. L’offre thérapeutique est limitée et le recours à une supplémentation avec des progestagènes est fréquent. La biopsie de l’endomètre est un moyen simple et efficace de statuer sur le potentiel reproducteur d’une jument. Cet examen peut amener à avoir recours au transfert embryonnaire ou au transfert d’ovocyte et à l’ICSI. Néanmoins, quelle que soit la technique utilisée, les taux de réussite sont limités par l’âge des ovocytes.
Disciplines : Reproduction, thérapeutique
Mots clés : Pathologie de la reproduction, mortalité embryonnaire, étiologie, diagnostic, développement embryonnaire, transfert embryonnaire, progestagène, ovocyte, jument, équidés
PLAN DE L'ARTICLE
INCIDENCE
Figure 1 - Taux cumulatif d’interruption de gestation entre J2 et J60 chez les juments fertiles et subfertiles Encadré 1 - Chronologie du développement embryonnaire chez le cheval Tableau 1 - Chronologie du développement embryonnaire chez le cheval de J0 à J8 Tableau 2 - Chronologie du développement embryonnaire chez le cheval de J8 à J40
LES FACTEURS MATERNELS
Les facteurs endocriniens
Figure 2 - Représentation des profils hormonaux (progestérone et progestagènes) au cours de la gestation chez la jument
L’environnement tubaire
L’environnement utérin
L’état physiologique
L’âge
LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
Le stress
L’effet étalon
L’effet du moment de l’accouplement
Intervalle ovulation-insémination
L’utilisation des chaleurs de lait
Les facteurs iatrogènes
LES FACTEURS EMBRYONNAIRES
Encadré 2 - La gémellité, cas particulier de la mortalité embryonnaire
CONCLUSION
8 photos illustrent cet article
Aurélie Allard est Docteur Vétérinaire, Chef de Centre d’Insémination Equine et Diplomée du Collège Européen de Reproduction Animale (ECAR) - Spécialité Equine
1994-2004 : Etudes vétérinairse - École Nationale Vétérinaire de Lyon 2005 : Salariée à EmbryoTechnic – Le Merlerault (Orne) 2006-2007 : Salariée à Yeguada Ferrero – Palma de Mallorca, Iles Baléares 2008-2009 : Praticien libéral à Örebro – Suède, puis Couvains - Orne 2009-2012 : Résidence ECAR – VetAgro Sup 2013-2017 : Praticien libéral à Örebro - Suède (d’avril à août) et Lima - Pérou (de septembre à mars)
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| | 17 | 3e partie : DOMINANTES PATHOLOGIQUES GÉNITALES CHEZ LA JUMENT INFERTILE ET LEUR PRISE EN CHARGE
résumé et plan de l'article
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Comment diagnostiquer
et gérer le risque de mortalité
embryonnaire chez la jument
Aurélie Allard
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Le praticien doit pouvoir déceler les signes annonciateurs de mortalité embryonnaire afin de mettre en place si possible un traitement. Il est donc important de réaliser un bon suivi en début de gestation chez les juments à risque.
L’offre thérapeutique est limitée et le recours à une supplémentation avec des progestagènes est fréquent. La biopsie de l’endomètre est un moyen simple et efficace de statuer sur le potentiel reproducteur d’une jument.
Cet examen peut amener à avoir recours au transfert embryonnaire ou au transfert d’ovocyte et à l’ICSI. Néanmoins, quelle que soit la technique utilisée, les taux de réussite sont limités par l’âge des ovocytes.
Disciplines : Reproduction, thérapeutique
Mots clés : Pathologie de la reproduction, mortalité embryonnaire, étiologie, diagnostic, développement embryonnaire, transfert embryonnaire, progestagène, ovocyte, jument, équidés
PLAN DE L'ARTICLE
RECONNAÎTRE LES PARAMÈTRES ANORMAUX LORS DU DIAGNOSTIC DE GESTATION
Entre J14 et J17
Tableau 1 - Paramètres normaux et anormaux à rechercher lors du diagnostic échographique de gestation entre J14 et J17 I2 A J28-30 et J40 Tableau 2 - Paramètres normaux et anormaux à rechercher lors du diagnostic échographique de gestation vers J28 – 30 Tableau 3 - Paramètres normaux et anormaux à rechercher lors du diagnostic échographique de gestation vers J 40
CONDUITE À TENIR FACE À UNE PERTE EMBRYONNAIRE
Conduite à tenir face à une perte embryonnaire sporadique
Découverte avant J28
Absence d’embryon dans la vésicule embryonnaire ou absence de battement cardiaque vers J28
Après la mise en place des cupules endométriales (J35-40)
CONDUITE DE LA CHALEUR CHEZ LES JUMENTS À RISQUE
Prophylaxie
Traitement progestatif
Supplémentation en agoniste de la GnRH
Traitement des kystes lymphatiques
CONCLUSION
Aurélie Allard est Docteur Vétérinaire, Chef de Centre d’Insémination Equine et Diplomée du Collège Européen de Reproduction Animale (ECAR) - Spécialité Equine
1994-2004 : Etudes vétérinairse - École Nationale Vétérinaire de Lyon 2005 : Salariée à EmbryoTechnic – Le Merlerault (Orne) 2006-2007 : Salariée à Yeguada Ferrero – Palma de Mallorca, Iles Baléares 2008-2009 : Praticien libéral à Örebro – Suède, puis Couvains - Orne 2009-2012 : Résidence ECAR – VetAgro Sup 2013-2017 : Praticien libéral à Örebro - Suède (d’avril à août) et Lima - Pérou (de septembre à mars)
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| | 18 | ÂNE
résumé et plan de l'article
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Infertilité et subfertilité
chez les asins
Ahmed Chabchoub, Jamel Chemli
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L’infertilité chez les asins présente des particularités par rapport aux chevaux. Peu de travaux ont été réservés à cette espèce. La conduite de l’élevage et le traitement des cas d’infertilité ont été calqués sur le modèle chevalin avec peu de succès.
Les causes majeures de l’infertilité chez les asins sont la non détection de l’ovulation ou de l’œstrus qui engendre une mauvaise conduite de la saillie.
Celle-ci est très particulière chez cette espèce. Des affections du tractus génital de l’ânesse (lésions du col de l’utérus, tumeurs ovariennes, ...), des affections du tractus génital du baudet (cryptorchidie, hémospermie, des échecs d’éjaculation, ...) peuvent induire de l’infertilité asine. Des maladies infectieuses sexuellement transmissibles notamment la Métrite contagieuse, les Herpèsviroses, l’Artérite à virus, ou la Dourine possèdent des particularités et seraient à l’origine et d’une manière spécifique de l’infertilité asine.
Disciplines : Reproduction
Mots clés : Infertilité, sub-fertilité, œstrus, métrite contagieuse, dourine, ânesse, baudet, asins
PLAN DE L'ARTICLE
LES AFFECTIONS LIÉES À L'ŒSTRUS
1. Des chaleurs silencieuses
2. Un corps jaune persistant
UNE MAUVAISE CONDUITE DE LA SAILLIE
Chez l’ânesse
Chez l’âne et chez le baudet
LES AFFECTIONS DU TRACTUS GÉNITAL FEMELLE
1. Pneumovagin et urovagin
2. Lésions du col de l'utérus
3. Tumeurs de l'ovaire
4. Hydrosalpinx
LES AFFECTIONS DU TRACTUS GÉNITAL MÂLE
1. Anomalies testiculaires
2. Malformation congénitale
3. Cryptorchidisme
4. Autres affections
LES MALADIES VÉNÉRIENNES
1. Les infections non spécifiques
2. La métrite contagieuse équine, affection bactérienne
3. Les affections d'origine virale
4. Les affections d'origine parasitaire
CONCLUSION
3 photos illustrent cet article
Chabchoub Ahmed
Chabchoub Ahmed est Docteur en Médecine Vétérinaire de l’École Vétérinaire Tunisie (1983), Agrégé pathologie médicale des équidés et des carnivores de l’École Vétérinaire de Toulouse (1990), titulaire du CES Ophtalmologie Vétérinaire de l’École Vétérinaire de Toulouse (1985) et du CES Hématologie Biochimie Clinique de l’École Vétérinaire de Toulouse (1988), Professeur et Chef de service de Pathologie Médicale des Equidés et Carnivores à l’Ecole Vétérinaire de Sidi-Thabet Tunisie (depuis 1990). Vétérinaire Officiel 3* et vétérinaire traitant de la Fédération Equestre Internationale FEI pour courses de chevaux en endurance.
1983 : Docteur en Médecine Vétérinaire de l’École Vétérinaire Tunisie 1985 : Maitre Assistant CES Ophtalmologie Vétérinaire de l’École Vétérinaire de Toulouse 1988 : CES Hématologie Biochimie Clinique de l’École Vétérinaire de Toulouse 1990 : Agrégé pathologie Médicale des Equidés et carnivores Ecole Vétérinaire de Toulouse France Depuis 1990 : Professeur et Chef de service de Pathologie Médicale des Equidés et Carnivores à l’Ecole Vétérinaire de Sidi-Thabet Tunisie Vétérinaire Officiel 3* et vétérinaire traitant de la Fédération Equestre Internationale FEI pour courses de chevaux en endurance. |
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| Sauter HORS-SÉRIE Interfilité et subfertilité, volume 12Sauter sommaire
Éditorial par Stéphan Zientara
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Introduction
- La fertilité dans l’espace équine Isabelle Barrier-Battut - Mise à la reproduction et insémination artificielle : pratiques des vétérinaires français chez la jument Suzy Loigerot, Jean-François Bruyas, Sylvie Chastant-Maillard
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1ère partie : FACTEURS EXTRAGÉNITAUX D’INFERTILITÉS À NE PAS NÉGLIGER
- Les apports de la cytogénétique et de la génomique à la reproduction équine Stéphane Chaffaux, Edmond-Paul Cribiu - Les effets de l’exercice sur la fertilité chez l’étalon de sport Jérôme Ponthier - Les toxiques responsables d’avortement chez la jument Martine Kammerer - Les avortements iatrogènes chez la jument Yassine Mallem
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2e partie : DÉMARCHE ET AIDES DIAGNOSTIQUES POUR EXPLORER LES CAUSES D’INFERTILITÉ
- Explorations hormonales et infertilité de la jument et de l’étalon Laetitia Jaillardon, Nicolas Soetart - L’examen de la jument subfertile Élodie Chollet
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3e partie : DOMINANTES PATHOLOGIQUES GÉNITALES CHEZ LA JUMENT INFERTILE ET LEUR PRISE EN CHARGE
- Les différents types d’endométrites chez la jument Jean-François Bruyas - Les kystes utérins chez la jument Catherine Renaudin, Guislaine Dujovne - Infertilité de la jument : une anomalie cervicale chez une jument maiden Laurent Mangold - Les troubles de la cyclicité ovarienne chez la jument Ève Mourier, Jean-François Bruyas - Comment améliorer la qualité de la semence par l’apport d’aliments minéraux vitaminés Aurélie Allard - La pathologie tubaire : un défi clinique chez la jument Kaatje Ducheyne, Elke Polaris, Jean-François Bruyas, Peter Daels - Les techniques de reproduction artificielle au secours des juments infertiles Stefan Deleuze - Les causes de mortalité embryonnaire chez la jument Aurélie Allard - Comment diagnostiquer et gérer le risque de mortalité embryonnaire chez la jument Aurélie Allard
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ÂNE
- Infertilité ou subfertilité chez les asins Ahmed Chabchoub, Jamel Chemli
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