DOSSIER :

NOUVEAUTÉS SUR LE CONTRÔLE

DU PARASITISME

chez les ruminants


MORTALITÉS SUBITES

chez les petits ruminants

 
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DOSSIER : NOUVEAUTÉS SUR LE CONTRÔLE DU PARASITISME chez les ruminants
résumé de l'article

Multirésistances

aux anthelminthiques

chez les strongles digestifs

des petits ruminants du sud

de la France



Léa Bordes, Anaëlle Desmolin, Sébastien Greil, Aline Richelme, Maxime Eichstadt, Alexia Fluck, Joëlle Laporte, Marie-Pierre Collignon, François Colliot, Christelle Grisez, Françoise Prévot, François Schelcher, Philippe Jacquiet
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En élevage ovin et caprin, le contrôle des strongles gastro-intestinaux repose sur les molécules anthelminthiques dont l’usage répété a favorisé l’apparition de populations résistantes. Entre 2016 et fin 2019, l’UMT Santé des Petits Ruminants a réalisé des évaluations de la résistance dans des élevages du sud de la France.

Quatre enquêtes ponctuelles concernant chacune un seul élevage dans lequel le vétérinaire praticien suspectait une résistance aux anthelminthiques et sept enquêtes, plus larges, comprenant plusieurs élevages d’une même zone ont été menées. La résistance a été évaluée avec un test de réduction de l’intensité d’excrétion d’œufs post-traitement et les espèces ayant résisté à un traitement ont été identifiées par PCR temps réel.

Trois populations d’H. contortus multirésistantes aux benzimidazoles et à une avermectine (doramectine, éprinomectine ou ivermectine) et une population de Teladorsagia circumcincta multirésistante aux benzimidazoles, au lévamisole, à l’ivermectine et à la moxidectine ont été détectées dans les enquêtes ponctuelles dans les Pyrénées Atlantiques et les Hautes Pyrénées.





Les enquêtes de zone dans les Alpes de Haute Provence et en Ariège n’ont mis en évidence que des résistances aux benzimidazoles mais dans le Limousin et les Hautes Pyrénées, des multirésistances benzimidazoles, lévamisole et lactones macrocycliques sont présentes.

Ces résultats appellent une reconsidération de la lutte contre ces parasites en élevage de petits ruminants.


Disciplines : Parasitologie, thérapeutique, épidémiologie
Mots-clés : Nématodes gastro-intestinaux, anthelminthiques, multirésistance, brebis, chèvres










Anthelmintic multiresistance in digestive strongyles from small ruminants in southern France

As the control of gastrointestinal nematodes relies exclusively on anthelmintics drugs in sheep and goat’s farms, anthelmintic resistance is now widespread. Between 2016 and 2019, the UMT Santé des Petits Ruminants performed some field evaluations in the South of France.

Four investigations in farms where the veterinarian practitioner suspected resistance and seven area surveys have been done. Resistance was assessed by the fecal egg count reduction test and the resistant species were identified by real-time PCR.

Three Haemonchus contortus populations showed multiresistance to benzimidazoles and at least one avermectin (ivermectine, doramectine or eprinomectin) and one Teladorsagia circumcincta population was resistant to benzimidazoles, levamisole, ivermectin and moxidectin in Pyrénées Atlantiques and Hautes Pyrénées regions.





Regarding area surveys, only resistance to benzimidazole was detected in sheep farms from Alpes de Hautes Provence and Ariège while some cases of multiresistance to benzimidazoles, levamisole and macrocyclic lactones were demonstrated in Limousin and Hautes Pyrénées.

These results claim for new and sustainable strategies in the control of gastrointestinal nematodes in sheep and goats.

Disciplines: parasitology, therapeutics, epidemiology

Key words: gastrointestinal nematodes, anthelmintics, multiresistance, sheep, goats












Parcours
Raboisson
Léa Bordes, Doctorante universitaire.

Léa Bordes est doctorante en thèse d’université
à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT)
dans l’Unité Mixte de Recherche Interactions Hôtes-Agents Pathogènes (UMR 1225 IHAP INRAE/ENVT), sous la tutelle du Professeur Philippe Jacquiet.
Sa thèse s’inscrit dans le projet Nouvelle-Aquitaine "PARALUT" dont le sujet est "L’évaluation des approches intégrées du contrôle des strongyloses gastro-intestinales chez les mouton".

Dans le cadre de ce travail, elle étudie les approches alternatives telles que la sélection génétique d’animaux résistants ou l’utilisation des plantes à tanins en élevage pour évaluer l’intérêt et l’impact sur les infestations naturelles des parasites. Elle a participé également à diverses enquêtes de terrain sur la résistance des strongles digestifs aux anthelminthiques. Auparavant, durant son stage de Master, elle a également travaillé sur le diagnostic précoce des coccidioses ovines en atelier d’engraissement, toujours au sein de l’UMR 1225 IHAP.

2018 : Diplômée d’un Master 2 Diagnostic microbiologique : approches innovantes (DIAG) à l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier
2016 : Diplômée d’une Licence de Microbiologie, Agrobioscience et Biologie des Systèmes (MABS) à l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier



Léa Bordes, PhD Student.

Léa Bordes is a PhD Student from National Veterinary School of Toulouse (ENVT) in UMR 1225 IHAP INRAE/ENVT under the supervision of Professor Philippe Jacquiet.

Her PhD thesis is part of Nouvelle-Aquitaine project called "PARALUT" and the subject is "The evaluation of integrated approaches for the control of gastrointestinal strongyles in sheep". As part of this work, she studies alternative approaches such as the selection of resistant animals to gastrointestinal nematodes or the uses or the use of tannin plants if farm to assess the interest and the impact on natural infestations of parasites. She also participates in field studies about the resistance of gastrointestinal nematode to anthelmintics. Previously, during her Master’s internship, she also worked on the early diagnosis of ovine coccidiosis in sheep fattening farm, still within the UMR 1225 IHAP.


2018 : Master Degrees in Microbiological diagnosis : innovative approaches (DIAG) at the University of Toulouse 3 Paul Sabatier
2016 : Bachelor Degrees in Microbiology, Agrobioscience and Systems Biology (MABS) at the University of Toulouse 3 Paul Sabatier



Parcours
jacquiet
Philippe Jacquiet, DVM, PhD, Diplomate of the European Veterinary Parasitology College. Philippe Jacquiet est Professeur de Parasitologie et de Maladies Parasitaires à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse. Il est membre de l’Unité Mixte Technologique “Santé des Petits Ruminants”

1986 : Diplômé de l’école nationale vétérinaire de Lyon
1988 : Diplômé de l’Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux (Maisons-Alfort) et de la Faculté de médecine de Créteil (Henri Mondor)
1989 : Doctorat Vétérinaire, Université de Lyon
1989 - 1995 : Chef du Service de Parasitologie du Centre national d’élevage et de recherches vétérinaires de Nouakchott (République Islamique de Mauritanie) pour le Ministère Français de la Coopération
1995 : Docteur de l’Université de Montpellier II
1996 : Diplômé de l’Institut Pasteur de Paris (Immunologie Générale)
1997 - 2016 : Enseignant-chercheur à l’école nationale vétérinaire de Toulouse



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Sauter N°46, Vol 12, 2020

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