DOSSIER :

LES MALADIES VECTORIELLES

chez le chien et le chat

 
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LES MALADIES VECTORIELLES CHEZ LE CHIEN ET LE CHAT
résumé de l'article

Les infections à Anaplasma

phagocytophilum


et Anaplasma platys

chez les carnivores domestiques


Pierre Deshuillers, Anne-Claire Lagrée, Clotilde Rouxel, Nadia Haddad, Henri-Jean Boulouis
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Les chiens et les chats sont susceptibles d’être infectés par deux rickettsiales, Anaplasma phagocytophilum et Anaplasma platys. Ces deux bactéries intracellulaires strictes sont transmises par des tiques dures, A. phagocytophilum par Ixodes spp. et A. platys par Rhipicephalus sangineus. Leurs réservoirs sont encore mal identifiés. Ces deux espèces sont susceptibles d’infecter l’homme. Cependant, les cas d’infection humaines par A. platys, sont extrêmement rares.

Outre les porteurs sains identifiés pour ces deux bactéries, elles sont à l‘origine de manifestations peu caractéristiques liées d’une part, à l’inflammation qu’elles induisent et d’autre part, aux cellules qu’elles infectent.

Elles sont dominées par des troubles généraux comme la fièvre et l’inappétence. Des manifestations liées à des atteintes localisées sont beaucoup moins fréquentes.


Le diagnostic est fondé sur la présence de morulas (micro-colonies intra-vacuolaires) mises en évidence par coloration dans les cellules infectées : granulocytes neutrophiles pour A. phagocytophilum et plaquettes pour A. platys. La PCR est aussi utilisée. La sérologie est moins indicative d’une infection en cours.

Dans les deux tests, la période pendant laquelle le résultat du test est positif est courte (une dizaine de jours) ce qui explique la fréquence des résultats faussement négatifs. Il n‘existe pas de vaccins contre ces deux espèces. La prévention est essentiellement fondée sur les moyens de lutte contre les tiques.


Disciplines : Parasitologie, bactériologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Anaplasmose, Anaplasma platys, Anaplasma phagocytophilum, Ixodes, Rhipicephalus, zoonoses, morulas, PCR, chien, chat













Dogs and cats are both susceptible to infection by Anaplasma phagocytophilum and Anaplasma platys. These two strict intracellular bacteria belonging to rickettsial order are transmitted by hard ticks: A. phagocytophilum by Ixodes spp. and A. platys by Rhipicephalus sangineus.

Their reservoirs are still poorly identified. Both species are susceptible to infect humans. However, cases of human infection with A. platys, are extremely rare. In addition to asymptomatic infection by these two bacteria, non specific clinical signs related on the one hand to the inflammation they induce and on the other hand to the cells they infect are described. They are dominated by non specific troubles like fever and inappetency.


Signs related to localized infection localizations are much less frequent. The diagnosis is based on the presence of morulas (intra-vacuolar micro colonies) demonstrated by staining in infected cells, i.e. neutrophilic granulocytes for A. phagocytophilum and platelets for A. platys. PCR is also used. Serology is less indicative of an ongoing infection. For both tests, the period during which the test is positive is short (about ten days) which explains the frequency of false negative results. No vaccines are available against these two species. Prevention is based on tick control measures.


Disciplines : Parasitology, bacteriology, internal medicine, Therapeutics

Keywords : Anaplasma platys, Anaplasma phagocytophilum, Ixodes, Rhipicephalus, zoonoses, dog, cat












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Les puces et les agents pathogènes

transmis aux carnivores

domestiques et à l’homme


Émilie Bouhsira
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Les puces, associées aux mammifères et aux oiseaux depuis plus de 55 millions d’années, sont considérées comme les ectoparasites les plus fréquemment rencontrés sur les chiens et les chats. Ces parasites sont à l’origine de nuisances directes chez l’animal (prurit, alopécie, …), et il n’est pas rare que dans un environnement fortement infesté les propriétaires se fassent également piquer.

Ces insectes ont un rôle pathogène indirect non négligeable, car hôtes intermédiaires ou vecteurs d’agents pathogènes pour la plupart zoonotiques. Les puces Ctenocephalides felis et C. canis, le plus souvent rencontrées sur les carnivores domestiques, sont hôtes intermédiaires du cestode Dipylidium caninum, parasite digestif du chien et du chat, mais aussi de la filaire Acantocheilonema reconditum, trouvée dans le tissu conjonctif sous-cutané du chien. Ces deux helminthes peuvent être zoonotiques.


Les puces sont également vectrices de bactéries zoonotiques comme Rickettsia typhi, agent du typhus murin, Rickettsia felis, agent de la fièvre boutonneuse à puces et Bartonella henselae, agent de la maladie des griffes du chat, pour lesquelles les carnivores domestiques, notamment le chat, sont réservoirs.

Il convient donc d’informer les propriétaires de ces risques, et d’insister sur l’importance d’un traitement antiparasitaire régulier, seule prévention de la transmission de ces agents pathogènes.


Disciplines : Parasitologie, bactériologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Ectoparasites, puces, vecteurs, agents pathogènes, bartonelles, rickettsies, helminthes zoonotiques, Dipylidium caninum, Acanthocheilonema reconditum, chien, chat










Fleas and flea-borne pathogens in domestic carnivores and humans


Fleas have been associated with mammals and birds for more than 55 million years, and are considered the most common ectoparasites found on cats and dogs. These parasites can induce direct nuisances to infested animals (pruritus, alopecia…), and also to owners in a heavily infested environment.

These insects have also a significant indirect pathogenic role, as they are intermediate hosts and vectors of pathogens of veterinary and zoonotic importance. Ctenocephalides felis and C. canis, most often found on domestic carnivores, are intermediate hosts of the cestode Dipylidium caninum, a digestive parasite of both dogs and cats, and also of the filarial worm Acantocheilonema reconditum, found in connective tissue of dogs.


Both of these helminths can be zoonotic. Fleas are also vectors of zoonotic bacteria such as Rickettsia typhi, the causative agent of murine typhus, Rickettsia felis, the causative agent of flea borne spotted fever and Bartonella henselae, the causative agent of cat scratch disease, for which domestic carnivores, especially cats, are reservoirs.

It is therefore necessary to inform owners of these zoonotic risks, and to emphasize the importance of regular flea control, the only prevention against the transmission of these pathogens.


Disciplines : Parasitology, bacteriology, internal medicine, Therapeutics

Keywords : ectoparasites, Fleas, vectors, flea-borne pathogens, dog, cat












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Leishmaniose canine :

quels vecteurs et quels dangers

pour la santé publique ?


Gilles Bourdoiseau
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La leishmaniose canine et féline est une maladie systémique et zoonotique transmise essentiellement par la piqûre de phlébotomes. La connaissance des caractères biologiques et la répartition du phlébotome permet de mieux définir la lutte insecticide.

Des voies de contamination non vectorisées sont aujourd’hui confirmées.

Le vétérinaire, en tant qu’acteur de la santé publique, jour un rôle majeur.

Disciplines : Parasitologie, épidémiologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Leishmania infantum, Epidémiologie, phlébotome, homme, zoonose, santé publique, Chien, chat















Parcoursbourdoiseau
Gilles Bourdoiseau

Dr. Université Lyon, HDR, agrégé des ENV, dipl. EVPC (collège européen de parasitologie vétérinaire), diplômé de médecine vétérinaire tropicale
Professeur de parasitologie – maladies parasitaires.

1977-1980 : Chercheur sur les trypanosomoses animales à bobo-Dioulasso (Burkina-Fasso)
1980-1985 : Praticien en canine à Paris puis Lyon
Depuis 1985 : Enseignant chercheur ENVL puis Campus vétérinaire de VetAgro Sup, ancien directeur adjoint responsable du campus



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La leishmaniose canine en France :

une implantation grandissante


Patrick Bourdeau
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La leishmaniose canine et féline est une maladie systémique et zoonotique transmise essentiellement par la piqûre de phlébotomes. La connaissance des caractères biologiques et la répartition du phlébotome permet de mieux définir la lutte insecticide.

Des voies de contamination non vectorisées sont aujourd’hui confirmées.

Le vétérinaire, en tant qu’acteur de la santé publique, jour un rôle majeur.



Disciplines : Parasitologie, épidémiologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Leishmania infantum, Epidémiologie, phlébotome, homme, zoonose, santé publique, Chien, chat











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La leishmaniose canine en Europe




Gilles Bourdoiseau
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Parcoursbourdoiseau
Gilles Bourdoiseau

Dr. Université Lyon, HDR, agrégé des ENV, dipl. EVPC (collège européen de parasitologie vétérinaire), diplômé de médecine vétérinaire tropicale
Professeur de parasitologie – maladies parasitaires.

1977-1980 : Chercheur sur les trypanosomoses animales à bobo-Dioulasso (Burkina-Fasso)
1980-1985 : Praticien en canine à Paris puis Lyon
Depuis 1985 : Enseignant chercheur ENVL puis Campus vétérinaire de VetAgro Sup, ancien directeur adjoint responsable du campus



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Moustiques, dirofilarioses canines

et changements globaux en France




Emmanuel Liénard
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Deux espèces de filaires sont enzootiques en Europe et en France. Il s’agit de Dirofilaria immitis responsable de la dirofilariose cardio-pulmonaire et de Dirofilaria repens, agent de la dirofilariose sous-cutanée.

Le réservoir principal est le Chien mais ces filaires peuvent infester également l’Homme et le Chat. Elles sont vectorisées par des moustiques de la famille des Culicidés. Culex pipiens demeure le vecteur principal en Europe occidentale. Toutefois en lien avec les changements globaux, Aedes albopictus, invasif en Europe et vecteur compétent pour ces deux filaires, participerait aux modifications épidémiologiques de ces deux filarioses désormais considérées émergentes en dehors des pays du pourtour méditerranéen où elles sévissent de façon enzootique.


En France, les aires de distribution de D. immitis (région méditerranéenne principalement) et de D. repens ne se superposent pas totalement, D. repens ayant une répartition plus vaste.

Afin de déterminer avec précision l’impact des changements globaux et de l’introduction de moustiques invasifs sur la dispersion et la prévalence de ces filaires en France, il est urgent de réaliser de nouvelles enquêtes épidémiologiques dans les populations canines et félines.


Disciplines : Parasitologie, épidémiologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Dirofilariose, Dirofilaria immitis, Dirofilaria repens, moustiques invasifs, Aedes albopictus, émergence, enzootie, chien, chat














Canine dirofilariasis, mosquitoes, and global change in France


Two species of Dirofilaria are enzootic in Europe inclunding France: Dirofilaria immitis which causes heartworm disease, and Dirofilaria repens, which induces subcutaneous dirofilariasis. The main reservoir is the dog and these two species can also infest humans and cats.

They are transmitted by mosquitoes belonging to the Culicidae family. Culex pipiens is the main historical vector in Western Europe. However, global warming has caused the spread of Aedes albopictus in Europe. This mosquito species is a competent vector for these two species of Dirofilaria. It would be involved in the spreading of these two filariasis outside the Mediterranean enzootic areas.


In France, the respective distributions of D. immitis (mainly Mediterranean region) and D. repens do not overlap completely, D. repens exhibiting a wider dispersion. In order to accurately determine the impacts of these global changes and the introduction of invasive mosquitoes on the dispersal and prevalence of these filariasis in France, it is necessary to carry out new epidemiological surveys in canine and feline population.


Disciplines : Parasitology, epidemiology, internal medicine, therapeutics

Keywords : Dirofilariosis, Dirofilaria immitis, Dirofilaria repens, invasive mosquito, Aedes albopictus, emergence, dog, cat












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Biologie et écologie

des principales espèces de tiques

chez les carnivores domestiques




Lionel Zenner, Magalie René-Martellet, Gilles Bourgoin
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Acariens parasites retrouvés fréquemment chez les chiens et les chats au printemps et en automne, les tiques constituent une préoccupation majeure en santé publique et vétérinaire. De ce fait, les praticiens doivent bien connaître leur biologie, leur rôle vecteur et les moyens de lutte pour pouvoir donner les meilleurs conseils aux propriétaires. Alors qu’il existe une trentaine d’espèces de tiques décrites en France, trois sont très majoritairement retrouvées chez les chiens et les chats : Ixodes ricinus, Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus.


Cet article décrit les informations essentielles à connaître pour un vétérinaire sur la morphologie, la biologie, le pouvoir pathogène de ces trois espèces. Il aborde ensuite la prévention et la lutte contre les tiques, en particulier la lutte chimique et l’étiquage manuel. Il donne également sous forme de deux tableaux toutes les spécialités disponibles pour le traitement et/ou la prévention de l’infestation par les tiques chez le chien et le chat.


Disciplines : Parasitologie, épidémiologie, biologie, Thérapeutique, Médecine préventive

Mots clés : Tiques, Maladies vectorisés, Thérapeutique, Médecine préventive, vecteur, lutte, étiquage, santé publique, traitement, prévention, chien, chat

















Parasite frequently found in dogs and cats in spring and autumn, ticks are a major concern in public and veterinary health. As a result, practitioners must be familiar with their biology, their role as vectors and how to control them in order to give the best advice to owners. While there are about thirty species of ticks described in France, three are most commonly found in dogs and cats : Ixodes ricinus, Dermacentor reticulatus and Rhipicephalus sanguineus.


This article describes the essential information a veterinarian needs to know about the morphology, biology and pathogenicity of these three species. It then discusses tick prevention and control, in particular chemical control and hand removing. It also gives, in the form of two tables, all the specialities available in France for the treatment and/or prevention of tick infestation in dogs and cats.


Disciplines : Parasitology, epidemiology, internal medicine, therapeutics

Keywords : Ticks, Ixodes ricinus, Dermacentor reticulatus, Rhipicephalus sanguineus, tick control, Ixodes ricinus, treatment, prevention, public health, dog, cat












Parcours
Lionel Zenner est enseignant en zoologie,
parasitologie et maladies parasitaires à Vetagro Sup, campus vétérinaire de Lyon depuis 1998, DVM, PhD et Diplomate de l’European Veterinary Parasitology College.
Il a une activité de recherche au sein du Laboratoire de Biométrie
et de Biologie Parasitaires (LBBE, UMR CNRS 5558) à Lyon avec une activité de recherche sur les symbiotes et pathogènes de vecteurs, dont les tiques.


1983-1987 : Etudes vétérinaire à l'École Nationale Vétérinaire de Lyon
1987-1990 : Remplacements en clientèles, Vétérinaire Biologiste Aspirant et Chef du Service de la 64° DMT
1990-1994 : DEA puis Doctorat dans le Centre d’Immunologie et de Biologie Parasitaire (CIBP) du Pr A. Capron Inserm U167 - CNRS 624 à l’Institut Pasteur de Lille
1994-1998 : Ingénieur de Recherche au CDTA, UPS CNRS à Orléans.
1998-2008 : Maitre de Conférences en zoologie, parasitologie et maladies parasitaires à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon devenue Vetagro Sup. Directeur de l’UMR INRA 958 Parasites Entéricoles des Volailles.
Depuis 2009 : Professeur en zoologie, parasitologie et maladies parasitaires à Vetagro Sup, campus vétérinaire de Lyon



Parcours
Magalie RENÉ-MARTELLET (DMV, PhD)
est enseignante en Parasitologie
et maladies parasitaires et en Médecine Zoologique
à VetAgro Sup, campus vétérinaire de Lyon depuis 2004.
Elle réalise des travaux de recherche sur les tiques orientés
vers leur surveillance et la caractérisation des agents pathogènes qu’elles sont susceptibles de transmettre au sein de l’UMR INRAE/ VetAgro Sup EPIA (EPIdémiologie des maladies Animales et zoonotiques).


1994-1998 : Etudes vétérinaire à l'École Nationale Vétérinaire de Lyon
1999-2006 : Vétérinaire remplaçante/salariée en clientèles
2006-2007 : Master 2 recherche ISM (Ingénierie pour la Santé et le Médicament)
2008 : Vétérinaire clinicien (Directeur d’Etude) en R&D Laboratoire MERIAL
2010-2013 : Doctorat (PhD) et enseignante vacataire en Parasitologie à VetAgro Sup
Depuis 2014 : Maître de Conférences en en Parasitologie et maladies parasitaires et en Médecine Zoologique à VetAgro Sup, campus vétérinaire de Lyon



Parcours
Gilles Bourgoin est enseignant en zoologie,
parasitologie et maladies parasitaires à Vetagro Sup,
campus vétérinaire de Lyon depuis 2008, DVM, PhD.
Ses activités de recherche au sein du Laboratoire de Biométrie
et de Biologie Parasitaires (LBBE, UMR CNRS 5558, Université Lyon 1) portent sur l’éco-épidémiologie du parasitisme par les endo- et ecto-parasites chez la faune sauvage.




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La thélaziose du chien et du chat,

une maladie émergente en Europe




Jacques Guillot
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La thélaziose est due à la présence dans les culs-de-sac conjonctivaux et les canaux lacrymaux de nématodes du genre Thelazia. Depuis 2005, cette parasitose est régulièrement décrite chez les carnivores domestiques (le chien surtout) dans certains départements du Sud-Ouest de la France.

Les nématodes responsables appartiennent à l’espèce Thelazia callipaeda et sont transmis par des drosophiles. La simple observation des nématodes sur les annexes oculaires permet le diagnostic. Le retrait mécanique des parasites doit être complété par un traitement anthelminthique systémique. Les macrolides antiparasitaires ont montré une très bonne efficacité et plusieurs spécialités possèdent une AMM pour l’indication du traitement, voire de la prévention de la thélaziose chez le chien.



Disciplines : Parasitologie, ophtalmologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Thélaziose, conjonctivite, émergence, zoonose, chien, chat































Thelaziosis is due to the presence of Thelazia nematodes in the conjunctival sac and lacrimal ducts of warm-blooded vertebrates. Since 2005, this parasitosis is regularly reported in companion animals (mostly dogs) living in south-western France.

The species Thelazia callipaeda is transmitted by fruitflies feeding from the lacrimal secretions of the definitive hosts. Diagnosis is obtained by the direct detection of adult nematodes on the eyes of affected animals.



Treatment is based on removing nematodes directly from the eyes and then applying macrocyclic lactones. Some products are approved for this indication in dogs.

Disciplines : Parasitology, ophtalmology, internal medicine, Therapeutics

Keywords : Thelaziosis, conjunctivitis, emerging disease, zoonosis , dog, cat












Parcoursguillot
Jacques Guillot


Jacques Guillot est devenu enseignant-chercheur dès la fin de ses études vétérinaires (Alfort 1991).

Depuis 2002
: Enseignant au service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie de l’EnvA.
Il occupait jusque récemment le poste de Professeur responsable du service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie de l’EnvA.
Depuis septembre 2021 : Professeur responsable du service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie de Oniris.

Depuis 2012, il dirige l’équipe de recherche Dynamyc à la Faculté de Médecine de Créteil. Jacques Guillot est membre du collège européen de Parasitologie (EVPC) et membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine. Il représente la France auprès de l’association ESCCAP. Son activité de recherche porte principalement sur l’étude de la diversité génétique d’agents pathogènes responsables de mycoses ou de parasitoses chez l’animal et/ou chez l’homme. Il est l’auteur de 150 publications dans des revues internationales.



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Les babésioses canines :

des affections enzootiques en France




Luc Chabanne, Magalie René-Martellet, Jacques Guillot
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Parcours
Magalie RENÉ-MARTELLET (DMV, PhD)
est enseignante en Parasitologie et maladies parasitaires et en Médecine Zoologique à VetAgro Sup,
campus vétérinaire de Lyon depuis 2004.
Elle réalise des travaux de recherche sur les tiques orientés vers leur surveillance et la caractérisation des agents pathogènes qu’elles sont susceptibles de transmettre au sein de l’UMR INRAE/ VetAgro Sup EPIA (EPIdémiologie des maladies Animales et zoonotiques).


1994-1998 : Etudes vétérinaire à l'École Nationale Vétérinaire de Lyon
1999-2006 : Vétérinaire remplaçante/salariée en clientèles
2006-2007 : Master 2 recherche ISM (Ingénierie pour la Santé et le Médicament)
2008 : Vétérinaire clinicien (Directeur d’Etude) en R&D Laboratoire MERIAL
2010-2013 : Doctorat (PhD) et enseignante vacataire en Parasitologie à VetAgro Sup
Depuis 2014 : Maître de Conférences en en Parasitologie et maladies parasitaires et en Médecine Zoologique à VetAgro Sup, campus vétérinaire de Lyon





Parcoursguillot
Jacques Guillot


Jacques Guillot est devenu enseignant-chercheur dès la fin de ses études vétérinaires (Alfort 1991).

Depuis 2002
: Enseignant au service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie de l’EnvA.
Il occupait jusque récemment le poste de Professeur responsable du service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie de l’EnvA.
Depuis septembre 2021 : Professeur responsable du service de Parasitologie, Mycologie, Dermatologie de Oniris.

Depuis 2012, il dirige l’équipe de recherche Dynamyc à la Faculté de Médecine de Créteil. Jacques Guillot est membre du collège européen de Parasitologie (EVPC) et membre correspondant de l’Académie Nationale de Médecine. Il représente la France auprès de l’association ESCCAP. Son activité de recherche porte principalement sur l’étude de la diversité génétique d’agents pathogènes responsables de mycoses ou de parasitoses chez l’animal et/ou chez l’homme. Il est l’auteur de 150 publications dans des revues internationales.



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OBSERVATION CLINIQUE
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Babésiose canine




Pierre-Louis Huyart, Catherine Trumel,
Émilie Bouhsira

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Une jeune chienne croisée Golden de 5 mois est présentée pour abattement intense associé à de la dysorexie. L’examen clinique met en évidence une hyperthermie de 39,5 degrés, l’hypothèse de babésiose canine est alors avancée.

Une numération formule met en évidence une anémie macrocytaire normochrome avec un hématocrite à 23,2 p. cent, associée à une panleucopénie et une thrombopénie sévère.

Une analyse d’urine complète révèle la présence d’une protéinémie et d’une pigmenturie.

Le frottis sanguin périphérique met en évidence de très nombreuses babésies intra-érythrocytaires de grande taille et libres ainsi que de nombreuses figures d’érythrophagocytose.

Le traitement mis en place consiste en l’injection de 6 mg/kg de dipropionate d’imidocarbe (Carbesia®) et de 0,1 mg/kg de dexaméthasone (Rapidexon®) avec un relai par administration orale de prednisolone (Dermipred®) à la dose de 1 mg/kg/j pendant 5 jours. Les contrôles à 48 h et 3 semaines après montrent une rémission totale avec une augmentation de l’hématocrite à 38,6 p. cent.


Ce cas illustre un cas de babésiose canine caractérisé par une présentation clinique classique mais associé à un frottis sanguin original en raison de la forte réaction monocytaire et des multiples figures d’érythrophagocytose. L’observation de telles figures associées à une forte thrombopénie sont de possibles indices pour le clinicien si aucune forme de babésie n’est observée, même si d’autres causes peuvent être associées.


Disciplines : Parasitologie, épidémiologie, Médecine interne, Thérapeutique

Mots clés : Babésiose canine, Babesia canis, anémie, thrombopénie, frottis sanguin, érythrophagocytose, chien
















A 5 month- Golden cross female is presented for acute depression associated with dysorexia. The clinical examination shows a hyperthermia of 39,5 degrees, the hypothesis of canine babesiosis is then put forward.

A formula count shows a normochromic macrocytic anemia of 23,2 p. cent hematocrit, associated with panleukopenia and severe thrombocytopenia.

Urinalysis reveals the presence of hemoglobinuria, reinforcing the suspicion of babesiosis.

The peripheral blood smear shows very many large intra-erythrocytic babesias and free forms too as well as a large number of erythrophagocytosis figures.

The treatment set up consists of the injection of 6 mg / kg of imidocarb dipropionate (Carbesia®) and of 0.1 mg / kg of dexamethasone (Rapidexon®) with a relay by oral administration of prednisolone (Dermipred®) to the dose of 1 mg / kg / day for 5 days. Controls at 48 hours and 3 weeks later show total remission with an increase in hematocrit of 38, 6 p. cent.


This case illustrates the management of a case of canine babesiosis with the standard clinical presentation but with a very original blood smear due to the strong monocytic reaction and the multiple figures of erythrophagocytosis. The observation of such figures associated with a strong thrombocytopenia are also clues for the clinician in the event that no form of intraerythrocytic babesia is observed.



Disciplines : Parasitology, internal medicine, Therapeutics

Keywords : canine babesiosis, anemia, thrombocytopenia, blood smear, erythrophagocytosis













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CHIRURGIE
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Réalisation pratique

d’une dialyse péritonéale

lors d’uroabdomen




Mathieu Manassero
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La dialyse péritonéale, ou lavage péritonéal par drain, est une technique d’épuration extrarénale basée sur les propriétés de membrane d’échange du péritoine. Lors d’uroabdomen, la dialyse péritonéale est indiquée lors de recollection rapide d’urine après la ponction initiale, lors d’impossibilité de mettre en place initialement une dérivation urinaire et/ou lors de la présence d’un syndrome urémique sévère avec hyperkaliémie et acidose métabolique réfractaires au traitement médical.

La dialyse péritonéale est réalisée en mettant en place de manière chirurgicale ou percutanée un drain de dialyse ou un drain abdominal non spécifique, multifenestré, et cannelé. Le drain, orienté vers la partie caudale de l’abdomen, doit être sécurisé à la peau et toujours connecté à un système de collecte clos. Le soluté de lavage, ou dialysat, est un liquide stérile tiédi à température corporelle (environ 38°C) comprenant idéalement un tampon de lactate et du glucose. Cependant, pour une utilisation à court terme dans un contexte d’uroabdomen, un soluté isotonique stérile peut être utilisé.






Le protocole de lavage abdominal repose sur une administration de 20 à 40 ml/kg de dialysat sur 10 min, puis un drainage du liquide par gravité à l’aide du système de collection 30 min après l’instillation. La procédure peut être renouvelée sur animal vigile une fois le drain positionné, de manière aseptique, toutes les 2 h lors d’azotémie ou d’hyperkaliémie sévères et ce, pendant 24 à 72 h.

Un suivi clinique et biologique strict des animaux avec un drain de dialyse péritonéale est indispensable pour prévenir les complications qui restent cependant rares (obstruction de drain, infection, surcharge volumique, hypothermie, altération de la mécanique ventilatoire, …).


Disciplines : Chirurgie, Urologie

Mots clés : Uropéritoine, Chirurgie, Drain, Dialyse péritonéale, Insuffisance rénale aiguë, chien, chat






















Peritoneal dialysis, or peritoneal lavage by drain, is an extrarenal purification technique based on the exchange membrane properties of the peritoneum. In uroabdomen, peritoneal dialysis is indicated in the case of rapid urine recollection after the initial drainage, inability to perform an urinary diversion and / or the presence of severe uremic syndrome with refractory hyperkalemia and metabolic acidosis.

Peritoneal dialysis is performed surgically or percutaneously by placing a dialysis drain or a non-specific, multi-fenestrated, and fluted abdominal drain. The drain oriented towards the caudal part of the abdomen must be secure to the skin and always connected to a closed collection system. The dialysate is a sterile liquid warmed to body temperature (around 38°C) that contains a lactate buffer and glucose, for short-term use in case of uroabdomen, however, a sterile isotonic solution can be used.


The abdominal lavage protocol is based on administration of 20 to 40 ml/kg of dialysate over 10 min, then drainage of the liquid by gravity using the collection system 30 min after instillation. The procedure can be repeated on an awake animal once the drain is positioned, aseptically, every two hours, for 24 to 72 h. Strict clinical and biological monitoring of animals with a peritoneal dialysis drain is mandatory to prevent complications which remain rare (drain obstruction, infection, volume overload, hypothermia, alteration of ventilatory mechanics, etc.).



Disciplines : Surgery, Urology

Keywords : Uroperitoneum, Surgery, Drain, Peritoneal dialysis, Acute renal failure, dog, cat














Parcours
Mathieu Manassero est docteur vétérinaire,
docteur en Sciences, et diplômé du collège Européen
de Chirurgie Vétérinaire (dipECVS).
Il est actuellement professeur en chirurgie
à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Maisons Alfort et affilié
au laboratoire B3OA (UMR CNRS 7052 INSERM U1271, Université Paris 7).


2000-2005 : Etudes vétérinaire à l'École Nationale Vétérinaire de Nantes
2005-2006 : Internat en médecine et en chirurgie des animaux de compagnie à l’EnvA
2006-2007 : Assistanat en chirurgie des animaux de compagnie à l’EnvA
2007-2011 : Chargé de consultation en chirurgie des animaux de compagnie à l’EnvA et étudiant en thèse de Sciences à l'Université Paris 7
2011-2014 : Résidanat de chirurgie à l’EnvA
2015 - 2020 : Maître de conférences en chirurgie à l’EnvA
Depuis 2020 : Professeur en chirurgie à l’EnvA



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Sauter N°79, Vol 18, 2021

N°79, Vol 18, 2021