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Les a fatigue désigne un état, résultat de l’activité prolongée ou inadaptée d’un organe se traduisant par une diminution de son fonctionnement (asthénie) et par une sensation particulière. On pourrait proposer que la fatigabilité ou l’intolérance à l’effort désigne l’incapacité à réaliser ou à maintenir un effort habituellement réalisé, donc une diminution de la longueur d’un exercice habituellement effectué, ou une augmentation du temps de récupération après la réalisation d’un exercice habituel. Son appréciation est parfois difficile en fonction du mode de vie de l’animal. Lorsqu’une activité minimale n’est plus assurée, on parle de faiblesse ou de léthargie.
Fatigue, fatigabilité, intolérance à l’effort, mauvaise récupération ou encore essoufflement à l’exercice, faiblesse, léthargie et syncopes sont des motifs de consultation fréquents qui ne doivent cependant pas dérouter le clinicien et qui constituent, compte tenu du nombre important de causes possibles, de véritables syndromes. Comme dans de nombreuses situations cliniques, le recueil de l’anamnèse prend une dimension très particulière pour obtenir des renseignements précieux comme le temps d’évolution, les conditions d’apparition, la description précise des anomalies observées, la description de la résolution des signes observés et des périodes entre les survenues de l’événement. Aussi, chaque fois que cela est possible, le clinicien devrait demander au propriétaire de filmer les épisodes pathologiques lorsque ceux-ci sont répétés avec des périodes inter-critiques asymptomatiques.
Au regard des définitions rappelées ci-dessus, toute atteinte primitive de l’appareil locomoteur (pouvant impliquer des affections ostéo-articulaires, musculaires, nerveuses et vasculaires ou circulatoires), du système nerveux (central ou périphérique) peuvent être évoquées dans la liste des causes possibles de ces syndromes. Toutes les situations responsables de l’apparition d’hypovolémie, de diminution du volume d’éjection systolique, de diminution des résistances vasculaires périphériques, ou encore d’hypoxie systémique chronique ou d’hypoxie cérébrale brutale peuvent également expliquer leur apparition. À toutes ces causes, le clinicien ajoutera les manifestations douloureuses, quelle qu’en soient leurs origines qui peuvent se traduire, à des degrés divers, par l’un ou l’autre de ces syndromes.
Il est donc fondamental de réaliser une approche clinique très méthodique et complète après le recueil de l’anamnèse afin de proposer un diagnostic différentiel. Des investigations biologiques et électrophysiologiques supplémentaires, spécifiques et pertinentes, remarquablement présentées dans les articles de ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline, permettent de privilégier une hypothèse diagnostique, et d’établir le diagnostic.
Tous ces éléments cliniques, étiologiques (seules les affections ostéo-articulaires ne ne sont pas traitées) sont abordés dans ce numéro, dans lequel le lecteur retrouvera la méthodologie d’approche raisonnée des intolérances à l’effort fonctionnelles et leur prise en charge diagnostique, thérapeutique et pronostique. ❒
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