Les intolérances à l’effort fonctionnelles :
une méthodologie d’approche raisonnée
pour une prise en charge diagnostique, thérapeutique et pronostique ...



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Jean-Luc Cadoré

Médecine Interne
(Animaux de Compagnie, Équidés)
Agrégé des Écoles Vétérinaires,
Dipl ECVIM (CA)
VetAgro Sup
Campus Vétérinaire de Lyon, membre de l'Université de Lyon
UMR 754 INRA-ENVL-UCBL Rétrovirus et pathologie comparée
IFR 128, Université Lyon 1
1, avenue Bourgelat
69280 Marcy l’Étoile



Les a fatigue désigne un état, résultat de l’activité prolongée ou inadaptée d’un organe se traduisant par une diminution de son fonctionnement (asthénie) et par une sensation particulière. On pourrait proposer que la fatigabilité ou l’intolérance à l’effort désigne l’incapacité à réaliser ou à maintenir un effort habituellement réalisé, donc une diminution de la longueur d’un exercice habituellement effectué, ou une augmentation du temps de récupération après la réalisation d’un exercice habituel.
Son appréciation est parfois difficile en fonction du mode de vie de l’animal. Lorsqu’une activité minimale n’est plus assurée, on parle de faiblesse ou de léthargie.

Fatigue, fatigabilité, intolérance à l’effort, mauvaise récupération ou encore essoufflement à l’exercice, faiblesse, léthargie et syncopes sont des motifs de consultation fréquents qui ne doivent cependant pas dérouter le clinicien et qui constituent, compte tenu du nombre important de causes possibles, de véritables
syndromes. Comme dans de nombreuses situations cliniques, le recueil de l’anamnèse prend une dimension très particulière pour obtenir des renseignements précieux comme le temps d’évolution, les conditions d’apparition, la description précise des anomalies observées, la description de la résolution des signes observés et des périodes entre les survenues de l’événement. Aussi, chaque fois que cela est possible, le clinicien devrait demander au propriétaire de filmer les épisodes pathologiques lorsque ceux-ci sont
répétés avec des périodes inter-critiques asymptomatiques.

Au regard des définitions rappelées ci-dessus, toute atteinte primitive de l’appareil locomoteur (pouvant impliquer des affections ostéo-articulaires, musculaires, nerveuses et vasculaires ou circulatoires), du système nerveux (central ou périphérique) peuvent être évoquées dans la liste des causes possibles de ces syndromes. Toutes les situations responsables de l’apparition d’hypovolémie, de diminution du volume d’éjection systolique, de diminution des résistances vasculaires périphériques, ou encore d’hypoxie systémique chronique ou d’hypoxie cérébrale brutale peuvent également expliquer leur apparition.
À toutes ces causes, le clinicien ajoutera les manifestations douloureuses, quelle qu’en soient leurs origines qui peuvent se traduire, à des degrés divers, par l’un ou l’autre de ces syndromes.

Il est donc fondamental de réaliser une approche clinique très méthodique et complète après le recueil de l’anamnèse afin de proposer un diagnostic différentiel.
Des investigations biologiques et électrophysiologiques supplémentaires, spécifiques
et pertinentes, remarquablement présentées dans les articles de ce dossier spécial du NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE canine-féline, permettent de privilégier une hypothèse diagnostique, et d’établir le diagnostic.

Tous ces éléments cliniques, étiologiques (seules les affections ostéo-articulaires ne ne sont pas traitées) sont abordés dans ce numéro, dans lequel le lecteur retrouvera la méthodologie d’approche raisonnée des intolérances à l’effort fonctionnelles et leur prise en charge diagnostique, thérapeutique et pronostique.



Sauter N°47, vol.9, 2011

N°47, vol.9, 2011

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Éditorial par Jean-Luc Cadoré
Test clinique - Prise en charge d’un chien paraplégique
Arnaud Colson, Dominique Fanuel-Barret, Marion Fusellier-Tesson

CANINE
- La physiologie musculaire chez le chien Julie Hervé, Marc Gogny, Philippe Blancou
- Conduite à tenir face à une intolérance à l’effort chez le chien François Serres
- Les causes fonctionnelles d’intolérance à l’effort chez le chien
François Serres
- Les causes neuro-musculaires d’intolérance à l’effort chez le chien et le chat
Arnaud Colson, Dominique Fanuel-Barret
- Comment diagnostiquer et traiter les syndromes myasthéniques chez le chien et le chat
Arnaud Colson, Dominique Fanuel-Barret
- La rééducation fonctionnelle chez le chien et le chat Artem Rogalev, Dominique Grandjean
- La préparation du chien à l'effort physique Delphine Cléro, Dominique Grandjean
FÉLINE
- Conduite à tenir face aux affections musculaires chez le chat
Laurent Cauzinille

RUBRIQUES
- Technique - L’électrodiagnostic : comment et quand l’utiliser chez le chien et le chat ?
Kirsten Gnirs
- Geste - La biopsie musculaire : comment effectuer le prélèvement Pierre Méheust
- Analyses et commentaires - L’analyse histopathologique : intérêt d’une biopsie musculaire chez le chien et le chat Yan Chérel
- Situations particulières en anesthésie - Comment prendre en charge un animal insuffisant rénal Baptiste Mester, Delphine Holophern-Moran, Christelle Maurey-Guénec

FMCvét - formation médicale continue vétérinaire
- Revue de presse internationale - Notre sélection d’articles par Arnaud Colson, Julien Debeaupuits, Luis Matres Lorenzo, Anne Gogny, Andrea Tomas
-Neurologie - Masse épidurale focale aiguë pour caractériser la relation
entre pression intracrânienne et volume de la masse chez des Beagles sains
- Respiratoire - Dysfonction œsophagienne chez des chiens présentant
une paralysie laryngée idiopathique
- Urologie/Médecine interne - Prise en charge thérapeutique des obstructions urétrales
chez les chats mâles sans cathétérisme urétral
- Reproduction - Effets de la ponction à l’aiguille fine sur le testicule de chien : évaluation par échographie in vitro et par analyses bactériologiques, macroscopiques et histologiques


Test clinique - Les réponses