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Chirurgie

chirurgie


ANTISEPSIE PRÉ-CHIRURGICALE DES MAINS :
concept et habitude des chirurgiens vétérinaires


Objectifs de l’étude
Identifier les habitudes
des chirurgiens vétérinaires,
en matière d’antisepsie.
Connaître le protocole le plus adapté
à la préparation chirurgicale des mains.

Veterinary Surgery
2011;40:515-21.
Presurgical hand antisepsis: concepts and current habits
of veterinary surgeons

Verwilghen D, Grulke S, Kampf G.









Synthèse par Annabelle Garand, service de pathologie de la reproduction, Oniris,
École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation, Nantes Atlantique



Contexte, matériel et méthode
L’objectif de l’asepsie chirurgicale des mains est de diminuer, voire d’éliminer la flore bactérienne cutanée, afin de limiter les risques d’infection du site chirurgical.
La flore cutanée transitoire pathogène se développe à la faveur d’une contamination, et est principalement responsable des infections sur les sites chirurgicaux. Elle est fréquente sur les mains du personnel d’équipes chirurgicales, car les lavages répétés favorisent l’altération de la barrière lipidique de surface, ce qui augmente la perméabilité cutanée pour les agents toxiques et bactéries. De plus, le “scrubbing” provoque des micro-fissures qui prédisposent la colonisation cutanée par des bactéries pathogènes.
Plusieurs protocoles d’antisepsie chirurgicale des mains existent : le savonnage doux ou “scrubbing”, avec savon désinfectant (gluconate de chlorhexidine ou povidone iodée), suivi ou non par une friction hydro-alcoolique ou par une friction alcoolique.
Un questionnaire est envoyé à des diplomés de l’ECVS ou de l’ACVS ; il est destiné à identifier le mode de désinfection des mains des chirurgiens vétérinaires.
Résultats
Les résultats du questionnaire montrent que 80 p. cent des chirurgiens utilisent du savon désinfectant avec la technique du savonnage doux ; 81,4 p. cent d’entre eux privilégient la chlorhexidine.
Seuls 21 p. cent des chirurgiens équins et 12,8 p. cent des chirurgiens canins appliquent une solution hydro-alcoolique après le savonnage.
Discussion
Il est démontré que les solutions hydro-alcooliques ont une efficacité similaire, voire supérieure, ainsi qu’une meilleure tolérance et une meilleure observance que les savons désinfectants.
- Le gluconate de chlorhexidine : malgré l’acquisition de résistance bactérienne, notamment aux souches methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA), son utilisation reste très fréquente, ce qui pourrait expliquer certaines infections nosocomiales. Son efficacité est moins longue que celle de la solution hydro-alcoolique.
- La povidone iodée : son efficacité est démontrée in vitro, mais ne trouve pas d’équivalence in vivo. Elle reste néanmoins utilisée en médecine humaine, car elle possède une bonne efficacité sur certaines bactéries résistantes, en particulier les MRSA.
- Les solutions alcooliques et hydro-alcooliques : aucune résistance ou toxicité n’a été rapportée avec l’utilisation de solutions de type Sterilium®. Elles sont mieux tolérées sur le plan cutané, ont un impact environnemental plus faible, et diminuent le risque de contamination par l’eau de rinçage.
Conclusion
L’OMS recommande des techniques moins agressives et des protocoles incluant des frictions hydro-alcooliques, pour la préparation chirurgicale des mains : par exemple, un savonnage (“scrubbing” des ongles et des bouts des doigts exclusivement) avant le premier patient, suivi de frictions hydro-alcooliques, renouvelées entre chaque opéré. Le lavage ne doit être refait que si les mains sont souillées.

Modifié le: lundi 26 août 2013, 11:27