chirurgie
TRAITEMENT CHIRURGICAL DE L’INCOMPÉTENCE SPHINCTÉRIENNE URÉTRALE
chez la chienne
chez la chienne
Objectif de l’étude ❚ Présenter les différentes techniques de traitement chirurgical de l'incompétence sphinctérienne urétrale chez la chienne. |
Compend Contin Educ Vet 2009;31(8):360-73. Treatment of urethral sphincter mechanism incompetence in female dogs. Mc Loughin MA, Chew DJ. |
Synthèse par Anne Roussel, Assistant hospitalier en Reproduction des animaux de compagnie, E.N.V.N.
● L’incompétence sphinctérienne urétrale est la cause la plus fréquente d’incontinence chez la chienne adulte : après stérilisation, 30 p. cent des femelles de grand format sont affectées.
Mécanisme et diagnostic
● L’incompétence sphinctérienne urétrale (ISU) est une affection multifactorielle dont l’origine est mal connue. Après stérilisation, la pression maximale de fermeture et la longueur fonctionnelle de l’urètre diminuent.
● L'incontinence urinaire apparaît lorsque la pression vésicale dépasse la pression urétrale.
● Le diagnostic spécifique repose sur l’étude du profil de pression urétral, mais les causes d’incontinence liées à des affections urinaires ou génitales sont à exclure en premier lieu.
Traitement médical
● La phénylpropanolamine (PPA) a une action a-adrénergique sur les récepteurs urétraux, ce qui permet la restauration de la continence chez 74 à 92 p. cent des chiennes. Les œstrogènes donnent également de bons résultats, utilisés seuls ou en association avec la PPA. D’autres molécules (oxybutynine, flavoxate) peuvent être utilisées pour le traitement de l’instabilité vésicale.
● En cas d'échec du traitement médical, un traitement chirurgical est à envisager. Il vise à augmenter la résistance urétrale au flux urinaire.
Ceci peut être mis en œuvre grâce à :
- la colposuspension, qui repose sur l'exercice d’une force de traction crâniale sur la vessie et sur le moignon utérin. Des sutures, réalisées avec un fil monofilament irrésorbable, sont placées entre le tendon pré-pubien et la couche séromusculaire du vagin ;
- l’urétropexie, qui consiste à fixer l’urètre à la paroi abdominale à l’aide de 6 à 10 sutures entre les marges de l’incision de la cœliotomie et la couche séromusculaire de l’urètre. Une récupération complète de la continence est observée dans 56 p. cent, et une amélioration dans 27 p. cent des cas ;
- l'allongement de l’urètre avec des lambeaux vésicaux en V. Leur excision ne cause pas de réduction de la capacité vésicale. La suture de l’incision linéaire sur la face ventrale de la vessie réduit la lumière du col vésical et permet l’allongement de l’urètre ;
- l'apposition de lambeaux séro-musculaires vésicaux ou de rubans synthétiques autour de l’urètre, qui peuvent compléter la colposuspension, en comprimant la jonction vésico-urétrale, mais n'améliorent pas les résultats obtenus avec la colposuspension seule.
● Si le traitement chirurgical n'est pas suffisant, une injection de collagène par cytoscopie dans la sous-muqueuse urétrale permet une récupération complète de la continence dans 53 p. cent des cas.
● Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les traitements médicaux et chirurgicaux sont employés conjointement.
Perspectives et conclusion
● Les agonistes de la GnRH et les sphincters hydrauliques à remplissage percutané sont en cours d'évaluation dans le traitement de l’incompétence sphinctérienne urétrale, qui reste délicat.
● Le traitement chirurgical n'est à entreprendre qu'en cas d'échec du traitement médical ❒
Modifié le: lundi 26 août 2013, 12:05