chirurgie
OVARIOHYSTÉRECTOMIE : LA LIGATURE DU PÉDICULE
une étude in vitro des techniques de ligature
une étude in vitro des techniques de ligature
Objectif de l'étude ❚ Évaluer les différences entre cinq techniques de ligature selon leur capacité à occlure un modèle vasculaire volumineux qui stimule le pédicule ovarien chez une chienne de plus de 25 kg. |
Journal of Small Animal Practice 2012;53:592-8 Pedicle ligation in ovariohysterectomy : an in vitro study of ligation techniques. Leitch BJ, coll. |
Synthèse par Luis Matres Lorenzo, assistant Hospitalier, Service de Chirurgie - Anesthésie,
Centre Hospitalier Universitaire Vétérinaire de Nantes-Atlantique, ONIRIS
● L’hémorragie est la cause la plus commune de mort après une ovariohystérectomie chez la chienne, principalement en raison du gros volume du pédicule ovarien et de la graisse qui l’entoure et qui gêne un serrage complet de la ligature.
● La principale erreur est de ne pas serrer le nœud de manière adéquate.
Matériel et méthode
● Deux types de fils résorbables de taille USP 0 (metric 3,5) sont utilisés : le monofilament polyglyconate (Maxon) et le polyfilament polyglactine 910 (Vicryl, Ethicon)
● Cinq types de ligature sont effectués : le nœud carré, le nœud de chirurgien, le nœud coulissant, la ligature transfixante modifiée et la “simple-double autre côté” (single-double other side, SDOS).
● Le modèle vasculaire choisi imite la résistance au nouage que les tissus adipeux créent quand un fil de suture est placé autour d’eux.
● La tension pour les deux premiers nœuds est établie par un système de force qui mime la force de la tension exercée par l’opérateur (30 N) pendant 15 secondes. Le nœud est complété par deux nœuds carrés additionnels (quatre au total). Pour le nœud coulant, ce système n’est pas valable, la tension est donc exercée par l’opérateur pendant 15 s. L’efficacité est évaluée en mesurant la réduction de la pression “vasculaire” en aval de la ligature.
Résultats
● La réduction de la pression est évaluée par rapport à la pression initiale de 120 mmHg, indépendamment du matériel de suture. Ces mesures montrent une meilleure occlusion pour le nœud coulant, la ligature tansfixante modifiée et le SDOS (118,23 mmHg, 109,66 mmHg et 118,95 de différence de mmHg respectivement), que pour le nœud de chirurgien et le carré (26,85 et 0,57 mmHg).
Discussion
● La sécurité vasculaire de la ligature carrée dépend de la perte de tension (ou du desserrage) entre le 1er nœud et le 2e. Cette étude montre que ce nœud a de moins bons résultats comparé aux autres.
● Le nœud de chirurgien est indiqué pour les zones de tension. Le 2e détour du nœud crée une aire de contact plus grande, donc une résistance de friction plus importante. Cette étude montre qu’utiliser un polyfilament pour ce type de nœud n’est pas plus bénéfique qu’utiliser un monofilament (49,36 mmHg pour le monofilament et 49,33 mmHg pour le polyfilament).
● Les nœuds unilatéraux (carré et chirurgien) sont plus susceptibles de se desserrer que les bilatéraux. En effet, ces derniers montrent une plus grande réduction de la pression dans le modèle. La nature bilatérale du nœud permet une tension supplémentaire sur le 1er nœud en raison du 2e serrage.
● Le nœud SDOS montre une diminution plus grande de la pression comparé au nœud transfixant modifié, car le SDOS fait un tour complet du pédicule deux fois, et pas le transfixant.
Conclusion
● Lorsqu’un pédicule vasculaire volumineux est ligaturé, il est préférable d’utiliser un nœud qui a une meilleure résistance au glissement tel que le nœud coulissant, le SDOS ou le transfixant modifié, plutôt qu’un nœud carré ou un nœud de chirurgien. ❒
Modifié le: mardi 27 août 2013, 18:21