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Endocrinologie

endocrinologie


HYPERCORTICISME HYPOPHYSAIRE :
EFFICACITÉ DU TRILOSTANE À FAIBLE ET À FORTE DOSE
chez le chien de moins de 5 kg


Objectif de l'étude
Comparer l’efficacité
et la sûreté de deux protocoles
de traitement de l’hypercorticisme hypophysaire à base de trilostane,
à faible ou à forte dose.

J Vet Intern Med
2013;27(1):91-8.
Efficacy of low- and high-dose
trilostane treatment in dogs (< 5kg) with pituitary-dependent
hyperadrenocorticism

Cho KD, Kang JH, Chang D,
Na KJ, Yang MP.








Synthèse par Pauline Fick, UCVet, Paris 20e



L’hypercorticisme est une endocrinopathie fréquente, d’origine hypophysaire dans la majorité des cas, dont le traitement est souvent médical.
Le trilostane, un inhibiteur de la synthèse stéroïdienne par les surrénales, a prouvé son efficacité et a des effets indésirables moindres par rapport à d’autres molécules telles que le mitotane.
Matériels et méthodes
17 chiens, pesant moins de 5 kg et atteints d’hypercorticisme hypophysaire, sont répartis de façon aléatoire en deux groupes.
- Les neuf chiens du groupe A reçoivent une faible dose de trilostane (0,78 +/- 0,26 mg/kg), deux fois par jour.
- Les sept chiens du groupe B reçoivent une forte dose (30 mg/ chien) de trilostane, une fois par jour.
Des contrôles sont effectués 2, 4, 8, 12, 16 et 24 semaines après la mise en place du traitement.
Ils comprennent un examen clinique, une analyse biochimique, une analyse d’urine et un test de stimulation à l’ACTH. La dose de trilostane est adaptée en fonction des signes cliniques et de la concentration en cortisol.
Résultats
Aucune différence significative d’âge, de poids et de valeur de cortisolémie n’est observée entre les chiens des groupes A et B au moment du diagnostic.
Les signes cliniques, les analyses biochimiques et urinaires évoluent de façon similaire dans les deux groupes. Cependant, deux chiens du groupe B sont présentés à la 20e semaine avec un hypocorticisme secondaire.
Une diminution significative des concentrations en cortisol est notée pendant le traitement chez les chiens des groupes A (P=0,013) et B (P=0,004).
La cortisolémie est normalisée chez tous les chiens du groupe A après 24 semaines de traitement.
Chez les chiens du groupe B, la cortisolémie est dans les valeurs usuelles dès la 8e semaine de traitement.
Les valeurs de la cortisolémie diffèrent de façon significative entre les deux groupes lors des contrôles des semaines 2, 4, 8, 12 et 16, mais pas lors de la semaine 24.
Discussion
L’administration d’une faible dose de trilostane deux fois par jour est efficace pour traiter l’hypercorticisme hypophysaire chez le chien.
La dose initiale utilisée est 0,78 +/- 0,26 mg/kg deux fois par jour, et la dose finale est 2,86 +/- 1,01 mg/kg deux fois par jour.
Après 24 semaines de traitement, la concentration en cortisol et les signes cliniques observés sont similaires entre le groupe traité à faible dose et celui traité à forte dose.
Les signes cliniques s’améliorent plus rapidement et la concentration en cortisol est normalisée dès 8 semaines, chez les chiens traités à forte dose.
Cependant, le risque d’hypocorticisme secondaire est plus important chez les chiens traités à forte dose (deux chiens sur sept du groupe B). Les effets indésirables du trilostane sont dose-dépendants.
La présentation du trilostane n’est pas adaptée à l’administration d’une faible dose chez un chien de moins de 5 kg, et l’observance du traitement est moins bonne avec deux administrations par jour.
D’autres études sont nécessaires pour évaluer l’efficacité d’une dose faible unique par jour.
Modifié le: mardi 27 août 2013, 18:25