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Dermatologie

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CALCINOSE CUTANÉE CHEZ LE CHIEN :
analyse clinique et histopathologique de 46 cas


Objectifs de l'étude
Déterminer les caractéristiques cliniques et histopathologiques
de la calcinose cutanée chez le chien.
Rechercher une corrélation
entre ces caractéristiques
et une cause sous-jacente.

Vet Dermatology
2013;24(3):355-61
Calcinosis cutis in dogs:
histopathological and clinical analysis of 46 cases

Doerr KA, Outerbridge CA,
White SD, Kass PH, Shiraki R, Lam AT, Affolter VK.








Synthèse par Émilie Vidémont-Drevon, Unité de Dermatologie, VetAgro Sup Campus Vétérinaire de Lyon



La calcinose cutanée correspond au dépôt dans le derme, dans le tissu sous-cutané ou, plus rarement, dans l’épiderme, de sels calciques insolubles. Elle est qualifiée de métastatique lorsqu’elle fait suite à une anomalie du métabolisme phospho-calcique, le plus souvent due à une insuffisance rénale.
Cette affection est iatrogénique lorsqu’elle est secondaire à l’injection de produits contenant du calcium. La calcification dystrophique résulte essentiellement d’un hypercorticisme, plus rarement d’une inflammation cutanée locale.
Elle est qualifiée d’idiopathique lorsqu’aucune cause sous-jacente n’est identifiée.
Matériel et méthodes
Les auteurs ont recherché, de façon rétrospective, les cas de calcinose cutanée présentés au sein de l’hôpital vétérinaire de Davis (USA) et ayant fait l’objet d’un examen histopathologique, sur une période de 21 ans (1989-2011).
Résultats
Cette étude a permis d’identifier 46 cas. Les grandes races semblent prédisposées. Les races Rottweiler et Boxer, mais aussi Staffordshire terrier, Akita Inu et Loulou de Poméranie (seule race de petite taille) sont surreprésentées par rapport à la population de référence présentée à l’hôpital vétérinaire.
Les mâles sont plus atteints et l’âge médian lors du diagnostic est de 7,6 ans.
Les signes cliniques sont des papules et des plaques érythémateuses et fermes, multiples le plus souvent. La distribution est variable et n’est pas corrélée à une cause sous-jacente.
Une cause sous-jacente est identifiée chez 42 chiens : hypercorticisme iatrogène chez 25 chiens (54,3 p. cent) et spontané chez 11 chiens, insuffisance rénale chez six chiens.
Lors d’association à un hypercorticisme, aucun lien n’est établi avec la molécule, la dose, la durée du traitement corticoïde ou l’existence d’une médication concomitante.
Par ailleurs, aucune corrélation entre les éléments histopathologiques et une éventuelle cause sous-jacente n’est mise en évidence.
Discussion et conclusion
Cette étude confirme le rôle prédisposant de l’hypercorticisme pour la calcinose cutanée. Le mécanisme est mal connu. Un réarrangement de la matrice dermique et une modification du métabolisme calcique sont suspectés.
Aucun élément concernant la prescription de la corticothérapie (molécule, dose, durée) ne permet de prédire le développement éventuel d’une calcinose.
Modifié le: mardi 27 août 2013, 18:54