reproduction
EFFETS DES IMPLANTS DE DESLORÉLINE,
un agoniste de la GnRH, sur la reproduction de la chatte
un agoniste de la GnRH, sur la reproduction de la chatte
Objectif de l'étude ❚ Évaluer les effets des implants de desloréline sur l'activité ovarienne de la chatte. ❚ Évaluer les effets de l'administration conjointe de desloréline et d'acétate de mégestrol sur la prévention des chaleurs induites par l'administration de desloréline. ❚ Évaluer si une gestation est possible lors de ces chaleurs. |
Theriogenology 2012;77:662-74. Effects of the GnRH analogue deslorelin implants on reproduction in female domestic cats. Toydemir TSF, Kiliçarslan MR, Olgaç V. |
Synthèse par Annabelle Garand, service de pathologie de la reproduction, Oniris,
École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation, Nantes Atlantique
Matériels et méthodes
● 28 chattes pubères, âgées de 1 à 5 ans sont réparties de façon aléatoire :
- groupe 1 : 14 chattes reçoivent un implant de 9,5 mg de desloréline par voie sous-cutanée à J0 ;
- groupe 2 : 7 femelles reçoivent le même traitement, associé à l'administration de 5 mg d'acétate de mégestrol per os, 14 jours avant, 12 heures avant et 14 jours après J0 ;
- groupe 3 : 7 chattes reçoivent un implant placebo à J0.
● Le stade du cycle des femelles à J0 varie selon les individus. Les chattes vivent ensemble, et avec un mâle placé dans une cage séparée.
● Des dosages d'œstradiol fécal sont réalisés tous les 3 jours pendant 3 semaines, avant et 18,5 mois après J0. Les chaleurs sont surveillées sur la base des signes comportementaux.
● Dans le groupe 1, les chattes qui montrent des signes d'œstrus 2 jours (n=2) et 3,5 mois (n=1) après J0 sont saillies par trois mâles, pendant respectivement 9, 10 et 2 jours.
● Après 18,5 mois, la présence de follicules, celle de corps jaunes, et la structure de l’utérus sont évalués par analyse histologique.
Résultats
● Les implants sont bien tolérés.
- à J1, le taux d’œstradiol fécal augmente dans tous les groupes (p > 0,05) ; cette augmentation est inférieure chez les chattes qui ont reçu de l'acétate de mégestrol (p < 0,05).
- De J21 à J+18,5 mois, le taux d’œstradiol fécal est inférieur chez les chattes des groupes 1 et 2 (p < 0,05). Cependant, dans le groupe 1, trois femelles montrent des signes d'œstrus, ou une concentration élevée en œstradiol fécal, à différentes périodes de l'étude.
Aucune des autres chattes traitées ne montre de signes d'œstrus au cours de l'étude, contrairement aux chattes du groupe 3, qui présentent des cycles œstraux réguliers.
● L'examen macroscopique des ovaires ne montre ni follicules dominants, ni corps jaunes chez les chattes traitées. L'analyse histologique révèle la présence de nombreux follicules primordiaux et primaires, ainsi que quelques corps jaunes en régression chez trois des chattes du groupe 1. Une hyperplasie des cellules intersticielles ovariennes est néanmoins observée.
Dans l'utérus, l'activité glandulaire est réduite chez les chattes traitées, contrairement au groupe témoin.
● Aucune gestation n'est observée chez les trois chattes saillies.
Discussion
● Le traitement préalable par l'acétate de mégestrol ne prévient pas l'augmentation d'œstradiol fécal, même si les chattes du groupe 2 montre une augmentation moindre. Ceci est cohérent avec les résultats obtenus dans une étude menée avec un autre agoniste de la GnRH, la nafaréline, qui décrit des ovulations après le traitement. Une gestation semble possible dans la phase initiale du traitement, même si ceci n'a pas été observé dans cette étude.
● Chez la chienne et chez la lionne, l'administration préalable de mégestrol peut inhiber l'œstrus induit par la desloréline, mais ce n'est pas systématique. Les auteurs ont émis l'hypothèse que ces échecs sont liés à la dose de mégestrol employée.
● Dans l'étude présentée ici, aucune des femelles ayant reçu une administration de mégestrol n'a montré de signes d'œstrus. La période d'administration qui a permis cet effet reste à déterminer.
● L'implant de 9,4 mg de desloréline a permis de supprimer les signes de chaleurs chez la majorité des femelles pendant toute la durée de l'étude (18,5 mois), malgré la présence continue d'un mâle à proximité. Le délai de réversibilité du traitement reste donc inconnu. ❒
Modifié le: mercredi 28 août 2013, 16:17