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Locomoteur

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DÉBRIDEMENT SOUS ARTHROSCOPIE
de fragments du processus extensorius de la phalange distale
chez 13 chevaux : évolution à long terme


Objectif de l'étude
Évaluer l’évolution
à long terme d’une exérèse
sous arthroscopie de fragments
du processus extensorius
de la phalange distale
chez le cheval.

Veterinary surgery
2010;39:107-14.
Long-terme outcome after
arthroscopic debridement
of the distal phalanx
extensor process fragmentation
in 13 horses.
Crowe OM, Hepburn RJ,
Kold SE, Smith RK








Synthèse par Laure-Aline Dequier, VetAgroSup.



Les fragments du processus extensorius de la phalange distale sont relativement rares, bien que les affections des articulations interphalangiennes des membres antérieurs soient très communes.
Ces fragments sont considérés comme des fractures de type IV de la phalange distale, ce qui suggère une origine traumatique.
Sujets, matériel et méthodes
L’étude porte sur 13 chevaux présentés sur une période d’un an (2003-2004), qui ont subi une exérèse d’un fragment du processus extensorius de la phalange distale sous arthroscopie.
Les deux critères d’inclusion exigés sont :
- une réponse positive à une anesthésie palmaire digitale ;
- la possibilité d’un suivi sur 4 ans minimum.
L’anesthésie diagnostique de la bourse naviculaire a aussi été réalisée sur 10 chevaux.
Des radiographies du pied controlatéral sont effectuées sur tous les chevaux, ainsi qu’une évaluation chiffrée de la taille du ou des fragments.
L’arthroscopie de l’articulation interphalangienne distale controlatérale est réalisée en fonction des résultats des radiographies.
Des analyses statistiques sont effectuées, pour évaluer une éventuelle relation entre la durée de la boiterie, les signes radiographiques d’ostéo-arthrose, l’utilisation de glycosaminoglycanes, et l’évolution à long terme.
Résultats
Une boiterie chronique (> 3 mois), apparaît insidieusement sur environ la moitié des chevaux.
Tous les chevaux présentent une distension palpable de l’articulation concernée, et toutes les boiteries sont aggravées lorsque les chevaux sont marchés sur le cercle dur sur un sol dur, à main correspondante.
Une boiterie controlatérale est montrée sur plus de la moitié des chevaux après anesthésie. Celle-ci est due à une affection de l’articulation interphalangienne distale (ostéo-arthrose en majorité).
Une anesthésie complémentaire de la bourse naviculaire permet de faire disparaître complètement la boiterie, lorsque l’anesthésie palmaire digitale n’est pas suffisante.
La majorité des chevaux présente une atteinte du cartilage en regard du lit du fragment.
Neuf chevaux ont reçu des injections intra-articulaires de glycosaminoglycanes après la chirurgie. 85 p. cent des chevaux étaient non boiteux 12 semaines après la chirurgie.
46 p. cent des chevaux sont retournés à leur niveau initial, et sont toujours non boiteux 50 à 60 mois plus tard.
Il semble que plus le traitement chirurgical est réalisé sur une boiterie récente, plus le résultat est bon à long terme, mais ceci n’est pas statistiquement significatif.
Discussion et conclusion
Réaliser des injections intra-articulaires de glycosaminoglycanes ne semble pas avoir influencé le pronostic.
Aucune corrélation entre la taille du fragment et le pronostic n’a été mise en évidence dans cette étude.
Le pronostic donné par cette étude (46 p. cent de chevaux sains 4 ans après le débridement) est moins bon que ceux d’études précédentes, avec une évolution à moins long terme, mais 80 p. cent des chevaux opérés moins de 12 semaines après l’apparition de la boiterie sont restés sains, même après une reprise du travail à plein régime, ceci suggère qu’un débridement chirurgical précoce améliore le pronostic à long terme.
Modifié le: mercredi 18 septembre 2013, 17:40