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Chirurgie

chirurgie


THROMBECTOMIE CHIRURGICALE SUR 17 CHEVAUX ATTEINTS
de thrombose aortoiliaque


Objectif de l'étude
Décrire une série
de cas atteints de thrombose aortoiliaque sur lesquels
une chirurgie de thrombectomie
a été réalisée.

Equine Veterinary Journal 2009;41(8):754-8.
Surgical thrombectomy
in horses with aortoiliac thrombosis:
17 cases.
Rijkenhuizen ABM, Sinclair D,
Jahn W







Synthèse par Camille Thomas, VetAgroSup



L’occlusion chronique de l’aorte et de ses dérivées est caractérisée par une boiterie postérieure reproductible, induite par l’exercice, qui disparaît après 5 à 10 min de repos.
25 p. cent de la capacité normale de flux d’une artère suffisent à maintenir une perfusion tissulaire adéquate au repos.
L’affection peut donc être inapparente, ou aller jusqu’à entraîner des symptômes de type coliques après le travail.
La sévérité du tableau clinique dépend :
- du degré d’occlusion ;
- de la présence d’une vascularisation collatérale ;
- de la rapidité d’installation du thrombus.
Les signes cliniques les plus courants sont :
- l’absence de pouls en partie distale du membre ;
- la mise en évidence d’une veine collabée ;
- la palpation d’un membre froid.
Ces signes cliniques apparaissent typiquement après l’exercice.
Les traitements médicaux et basés sur un programme d’entraînement sont décevants.
Sujets, matériels et méthode
L’étude porte sur 17 chevaux de sport, âgés de 5 à 20 ans, dont les signes cliniques évoluent depuis une semaine à 18 mois.
La technique chirurgicale utilisée est celle décrite par Brama et coll. (1996), et Rijkenhuizen (2006). Tous les chevaux sont placés sous traitement anticoagulant : héparine principalement au cours de la chirurgie, puis carbasalate de calcium per os pendant 3 à 6 mois.
Tous les chevaux sont marchés en main dès le lendemain de la chirurgie, selon les protocoles appliqués en médecine humaine.
Résultats
La chirurgie est une réussite dans 16 cas. Le 17e cheval a été euthanasié, car le thrombus ne pouvait être retiré sans abîmer la paroi aortique.
La plupart des thrombi sont segmentés, rouges foncés, et adhèrent plus ou moins à la paroi.
La complication per-opératoire la plus grave est la survenue d’un saignement important.
Les complications postopératoires les plus importantes sont :
- la formation d’un seroma : six chevaux ;
- une myopathie postopératoire : trois chevaux, dont deux euthanasiés.
Neuf chevaux sont retournés en compétition au même niveau qu’avant l’apparition du thrombus. Deux chevaux ont atteint un niveau supérieur. Deux chevaux ont présenté une récidive 4 mois après la chirurgie (l’un d’eux a été euthanasié).
Un cheval s’est fracturé le fémur au réveil.
Au total, quatre chevaux ont été euthanasiés.
Discussion
Aucun lien n’a été prouvé entre la durée, ou la sévérité des symptômes, et le degré d’adhérence du thrombus à la paroi artérielle, ou la longueur palpable de rugosité de la paroi artérielle.
Selon les auteurs, une occlusion bilatérale augmenterait le risque de myopathie post-opératoire ; il serait donc conseillé d’opérer ces chevaux en deux fois, à 7 à 10 jours d’intervalle.
Les traitements anticoagulants sont instaurés pour limiter les récidives, d’après des pratiques de médecine humaine. Ils doivent être retardés ou arrêtés en cas de saignement per-opératoire trop important, car ils augmentent les risques de séromas et d’hématomes.
Il semblerait que le succès de la chirurgie soit inversement corrélé à la longueur de l’adhérence du thrombus à la paroi artérielle, comme en médecine humaine.
Aucune association n’a pu être mise en évidence entre la durée ou la gravité des signes cliniques et le pronostic.
Conclusion
65 p. cent des chevaux ont pu retourner à un niveau d’activité au moins identique à celui précédant le thrombus.
La myopathie post-opératoire est la complication majeure de cette chirurgie sur les chevaux atteints.
Modifié le: mercredi 18 septembre 2013, 18:03