Retour

infectiologie

infectiologie


VIRUS DE LA FIÈVRE CATARRHALE SÉROTYPE 8 :
avortement et transmission transplacentaire chez les bovins
dans la région Bourgogne en France, 2008-2009


Objectifs de l'étude
Déterminer l’implication
du BTV8 dans les avortements
survenus en 2008
dans le département de la Nièvre
en Bourgogne.

Évaluer les facteurs
qui pourraient jouer un rôle
dans la transmission
transplacentaire du BTV8.

Theriogenology,
2012;77(1):65-72.
Bluetongue virus serotype 8:
Abortion and transplacental transmission in cattle in the Burgundy region, France, 2008-2009.

Zanella G, Durand B, Sellal E, Breard E, Sailleau C, Zientara S, Batten CA, Mathevet P, Audeval C








Synthèse por Nicole Picard-Hagen, Département élevage et Produits, Université de Toulouse,
Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex



Le sérotype 8 du virus de la fièvre catarrhale ovine (ou virus de la Bluetongue, B.T.V.8) est apparu dans le Nord de l’Europe en août 2006 et s’est répandu rapidement, notamment en France.
Le nombre de cas cliniques de B.T.V. a doublé entre 2007 et 2008, (de 10 500 à 26 500 cas). Pendant cette même période, une augmentation du nombre d’avortements a été observée dans les régions infectées, mais la relation de cause à effet entre la propagation du B.T.V.8 et les avortements n’a pas été clairement établie.
Dans la région Bourgogne, la vague épizootique du B.T.V.8 est survenue de juillet à septembre 2008 et le plan de vaccination a été mis en place en mai 2008.
Les objectifs de cette étude sont :
- de déterminer l’implication du B.T.V.8 dans les avortements survenus en 2008 dans le département de la Nièvre en Bourgogne ;
- d’évaluer les facteurs qui pourraient jouer un rôle dans la transmission transplacentaire du B.T.V.8.
Matériel et méthodes
780 cas d’avortements survenus de novembre 2008 à avril 2009 dans la Nièvre ont fait l’objet de prélèvements à la fois chez la mère et le fœtus.
Pour 41 d’entre eux, il s’agissait de veaux morts dans les 48 h après la naissance (sans prise de colostrum).
Des prélèvements de sang (et de rate) ont été réalisés chez la mère et l’avorton pour mesurer les quantités d’ARN du B.T.V.8 par RT-PCR (BTV M® LSI, France) et détecter une protéine de la capside virale, VP7, par une technique cELISA (LSI blue tongue blocking kit, LSI, France).
Résultats et discussion
Sur les 780 avortements, le virus B.T.V.8 a été isolé dans le sang ou la rate par RT-PCR ou par cELISA sur 128 avortons ou veaux morts, soit une prévalence de 16,4 p. cent. La probabilité d’avoir un avortement à B.T.V.8 dans un élevage a augmenté avec le nombre d’avortements, ce qui suggère que le B.T.V.8 pourrait être associé à d’autres agents pathogènes.
Seulement 40 p. cent des mères ayant avorté de fœtus viropositifs vis-à-vis du B.T.V.8 étaient PCR-positives ; et pour les 97 mères PCR positives, le virus a été détecté chez 50 p. cent des avortons. Les signes cliniques ou des lésions du système nerveux central ont été plus fréquemment observés chez les fœtus ou chez les veaux morts viropositifs vis-à-vis du B.T.V.8 (42 veaux séropositifs contre 21 séronégatifs).
Un modèle de régression logistique a montré que le mois d’insémination et le statut vaccinal des femelles sont des bons prédicteurs des avortements à B.T.V.8. Ainsi, les femelles inséminées avant le pic d’épizootie (de février à avril) ont une plus forte probabilité d’avortement que les femelles inséminées de mai à août (Odd ratio = 5,7 ; p < 0,01).
La plupart des avortements ont eu lieu entre 7 et 9 mois d’âge gestationnel.
Ces résultats suggèrent que les vaches inséminées pendant l’épizootie ont pu avoir des mortalités embryonnaires ou fœtale précoces, passées inaperçues. Les vaches vaccinées avant le pic d’épizootie (en mai et juin 2008) ont une plus faible probabilité d’avorter que les femelles non vaccinées, alors que la vaccination réalisée pendant l’épizootie n’a pas protégé les femelles vis-à-vis des avortements.
Modifié le: jeudi 19 septembre 2013, 15:01