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parasitologie / reproduction


AUGMENTATION DE LA RÉPONSE IMMUNE MATERNELLE
dans le placenta de vaches
naturellement infectées par Neospora caninum


Objectifs de l'étude
Étudier les mécanismes
immunitaires conduisant
à l’avortement ou à l’infection permanente du fœtus.

Déterminer l’origine
de la nécrose des cellules
épithéliales placentaires
conduisant à la mort fœtale.

Plos One,
2011;6:291-302.
Up regulation of the maternal
immune response in the placenta
of cattle naturally infected
with Neospora caninum.

Rosbottom A, Gibney H, Kaiser P, Hartley C, Smith RF, Robinson R,
Kipar A, Williams DJL








Synthèse par Nicole Picard-Hagen, Département Élevage et Produits, Université de Toulouse,
École Nationale Vétérinaire de Toulouse, 23, chemin des Capelles 31076 Toulouse cedex



Neospora caninum est un parasite intracellulaire qui induit des infections persistantes chez les bovins, avec une recrudescence pendant la gestation, conduisant à une infection du fœtus par voie transplacentaire.
Le moment de la gestation au cours duquel le fœtus s’infecte détermine l’évolution de la gestation vers un avortement fœtal ou vers la naissance d’un nouveau-né infecté permanent.
Cette étude a pour objectif d’étudier les mécanismes immunitaires conduisant à l’avortement ou à l’infection permanente du fœtus, et de répondre à la question de savoir si c’est le parasite lui-même ou la réponse inflammatoire qu’il induit, qui est à l’origine de la nécrose des cellules épithéliales placentaires conduisant à la mort fœtale.
Méthode
Huit femelles naturellement infectées par N. caninum ont été sacrifiées 2 à 5 semaines après la recrudescence de l’infection (augmentation du titre en anticorps vis-à-vis de N. caninum), observée entre la 20e et la 33e semaine de gestation. Les 10 fœtus (dont deux paires de jumeaux) étaient alors vivants.
Douze femelles non infectées, six à la 13e et six à la 31e semaine de gestation, ont été incluses dans l’étude.
Résultats
Chez toutes les femelles infectées, N. caninum a été mis en évidence par PCR sur les fœtus, ou par immunohistochimie sur les fœtus et les placentas. Une forte réponse immune maternelle a été détectée dans le placenta :
- infiltration des lymphocytes T cytotoxiques CD4+ et CD8+ ;
- expression des cytokines pro et anti-inflammatoires.
Les antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité de classe II ont été fortement exprimés sur les cellules épithéliales maternelles et fœtales.
Cependant, malgré cette réponse immune maternelle active dans le placenta, les fœtus étaient tous vivants au moment de l’euthanasie. La présence du parasite dans le système nerveux central ou le tissu musculaire fœtal a été associée à des lésions inflammatoires non suppuratives.
Cette réponse inflammatoire du fœtus immunocompétent (à partir de 17 semaines d’âge gestationnel) pourrait contrôler la croissance du parasite et la différenciation des tackyzoïtes (forme proliférative) en bradyzoïtes (forme kystique).
Conclusion
La réponse immune maternelle à un agent pathogène est en général considérée comme fatale pour le fœtus.
Les données de cette étude suggèrent que la réponse maternelle immune induite par N. caninum dans le placenta n’a pas été néfaste à la survie fœtale, et pourrait même contribuer au contrôle de cette parasitose placentaire.
Modifié le: jeudi 19 septembre 2013, 15:57