thérapeutique
TRAITEMENT DE VACHES EN LACTATION EN HYPOKALIÉMIE,
HYPOCHLORÉMIE ET ALCALÉMIE EXPÉRIMENTALEMENT INDUITES :
efficacité d’une administration orale de chlorure de potassium
Objectif de l'étude ❚ Vérifier si une administration orale de KCl à la dose de 0,4 g/kg de poids vif (PV) sur 24 h est effective et sûre pour corriger une hypokaliémie modérée. ❚ Évaluer si la correction ❚ Mesurer l’effet d’un apport oral |
J Dairy. Sci |
Synthèse par Nicolas Herman, Clinique vétérinaire des Mazets 15400 Riom es Montagnes
● L’hypokaliémie est un trouble fréquent chez la vache laitière, elle se définit par une concentration sérique ou plasmatique en potassium < 3,9 mEq/L.
● La forte prévalence de l’hypokaliémie chez les vaches laitières malades est due à la combinaison de nombreux paramètres : une diminution de la matière sèche ingérée, une alcalémie secondaire à la séquestration de chlore en cas de déplacement de caillette et lors de ralentissement du transit, une hyperinsulinémie secondaire à une hyperglycémie, une exportation mammaire obligatoire de potassium (1,4 g de K/L de lait), l’activation du système nerveux sympathique, la sécrétion d’aldostérone en réponse à une hypovolémie, donc une rétention de sodium, et une plus faible réserve musculaire en potassium chez la vache laitière.
● Aucune différence clinique n’a pu être mise en évidence entre une administration en deux fortes doses ou de multiples doses sur 24 h. Cependant, les auteurs de cette étude suggèrent de poursuivre la complémentation orale en KCl sur plus de 24 h afin de rétablir durablement le pool total de potassium. ❒
Matériel et méthode
● La diminution des concentrations plasmatiques en potassium et magnésium ainsi que l’augmentation du pH sanguin ont été induites chez 15 vaches laitières Frisonnes-Holstein par injection intramusculaire de 10 mg d’acétate d’isoflupredone à 24 h d’intervalle, suivi de deux injections
de furosémide (1 mg/kg de PV) à 8 h d’intervalle et d’une diminution de la matière sèche ingérée. Les vaches ont été séparées en trois groupes : groupe contrôle, administration orale de KCl à la dose de 0,05 g/kg PV, huit fois à 3 h d’intervalle, administration orale de KCl à la dose de 0,2 g/kg PV deux fois à 12 h d’intervalle.
Résultats
● L’administration orale de KCl à la dose de 0,4g/kg sur 24 h :
- augmente les concentrations en potassium dans le plasma et le lait ainsi que la concentration plasmatique en chlore, et diminue la concentration plasmatique en magnésium ;
- corrige l’alcalose métabolique et l’alcalémie, sans aucune différence cliniquement significative entre l’administration de KCl sur 24 h en deux fortes doses, ou en de multiples faibles doses.
● Deux des 15 vaches hypokaliémiques ont développé des fibrillations atriales qui se sont résolues spontanément en 24 h, soulignant le rôle essentiel du potassium dans ce type de troubles cardiaques. Concernant la concentration plasmatique et l’excrétion urinaire de magnésium, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre les trois différents groupes.
● La quantité journalière de matière sèche ingérée n’a pas varié significativement entre les différents groupes. En revanche, ces travaux suggèrent que l’administration orale de KCl limite la lipolyse lors d’insuffisance énergétique de la ration (diminution [NEFA] plasmatique des groupes traités, et augmentation [BHOH] dans le groupe contrôle).
Conclusion
● L’administration orale de KCl à la dose de 0,4 g/kg PV sur 24 h est un traitement initial approprié et sûr pour une correction de l’hypokaliémie modérée de la vache laitière.
● Aucune différence clinique n’a pu être mise en évidence entre une administration en deux fortes doses ou de multiples doses sur 24 h. Cependant, les auteurs de cette étude suggèrent de poursuivre la complémentation orale en KCl sur plus de 24 h afin de rétablir durablement le pool total de potassium. ❒
Modifié le: dimanche 7 septembre 2014, 21:45