cardiologie
LE DOSAGE DE LA TROPONINE I CHEZ DES CHIENS
PRÉSENTANT DES CRISES CONVULSIVES GÉNÉRALISÉES
PRÉSENTANT DES CRISES CONVULSIVES GÉNÉRALISÉES
Objectifs de l’étude ❚ Déterminer si la concentration en troponine I dans le sérum est plus élevée chez des chiens présentant des crises convulsives généralisées. ❚ Identifier s’il existe une corrélation entre cette concentration et la clinique de l’animal. |
Journal of Small Animal Practice 2017 Serum cardiac troponin I concentrations in dogs with generalised seizures Dutton E, Carmichael N, Michal U, coll. |
Synthèse par Paul Garnier Interne en clinique des animaux de compagnie, VetAgro Sup, Lyon
● Les crises convulsives engendrent des effets néfastes sur le système nerveux autonome. Chez l’homme, il a été suggéré qu’il existe un risque accru de décès brutal inattendu avec la hausse de la fréquence des crises généralisées.
● Des études expérimentales chez le rat ont mis en évidence une augmentation de la concentration plasmatique en troponine I à la suite des crises. Les auteurs ont donc émis l’hypothèse que les crises convulsives seraient à l’origine de lésions myocardiques.
● Par ailleurs, les crises convulsives conduisent à une stimulation du système nerveux sympathique, et une diminution de l’activité parasympathique. Ceci serait associé à une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de la contractilité du myocarde, et, par conséquent, de sa demande en oxygène. Ceci laisse supposer que la durée de la crise convulsive est à mettre en lien avec une ischémie de l’endocarde, ainsi qu’avec des lésions de nécrose.
● Chez le chien, le dosage de la troponine I est utilisé dans le but de détecter une atteinte des cellules myocardiques, d’origine cardiaque ou non. Aucune étude n’a démontré l’association entre la troponine I, et les crises convulsives.
● L’objectif premier de cette étude est de déterminer si la concentration sérique en troponine I est plus élevée chez des chiens présentant des crises convulsives généralisées. D’autre part, une recherche de l’association entre le taux de troponine I et la clinique de l’animal est effectuée.
● Par ailleurs, les crises convulsives conduisent à une stimulation du système nerveux sympathique, et une diminution de l’activité parasympathique. Ceci serait associé à une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle, de la contractilité du myocarde, et, par conséquent, de sa demande en oxygène. Ceci laisse supposer que la durée de la crise convulsive est à mettre en lien avec une ischémie de l’endocarde, ainsi qu’avec des lésions de nécrose.
● Chez le chien, le dosage de la troponine I est utilisé dans le but de détecter une atteinte des cellules myocardiques, d’origine cardiaque ou non. Aucune étude n’a démontré l’association entre la troponine I, et les crises convulsives.
● L’objectif premier de cette étude est de déterminer si la concentration sérique en troponine I est plus élevée chez des chiens présentant des crises convulsives généralisées. D’autre part, une recherche de l’association entre le taux de troponine I et la clinique de l’animal est effectuée.
Matériels et méthodes
● Il s’agit d’une étude prospective menée par deux centres de référés entre février 2011 et mai 2013.
● Les chiens inclus doivent avoir présenté une crise convulsive généralisée dans les 7 jours précédant la consultation, et un examen cardiaque complet sans anomalie doit avoir été réalisé (mesure de la pression artérielle, électrocardiographie ainsi qu’une échocardiographie). Les chiens ne doivent pas présenter d’autres affections qui peuvent intervenir sur le dosage de la troponine I telles qu’une insuffisance rénale, une pancréatite ou une anémie hémolytique à médiation immune.
Concernant le groupe de chiens sains, il s’agit d’animaux reçus pour un rappel vaccinal, un don de sang ou une chirurgie de convenance, qui ne présentent pas d’anomalie à l’examen clinique (y compris neurologique), et ne possèdent pas d’antécédents de crises ou d’affection pouvant augmenter le taux de troponine I.
Concernant le groupe de chiens sains, il s’agit d’animaux reçus pour un rappel vaccinal, un don de sang ou une chirurgie de convenance, qui ne présentent pas d’anomalie à l’examen clinique (y compris neurologique), et ne possèdent pas d’antécédents de crises ou d’affection pouvant augmenter le taux de troponine I.
● Deux dosages de la troponine I sérique ont été réalisés pour chaque individu : l’un de première génération et le second de sensibilité plus élevée (avec respectivement comme limite de détection 0,02 ng/mL et 0,01 ng/mL). De plus, la créatininémie a également été mesurée ainsi que la pression artérielle. Un électrocardiogramme a par ailleurs été réalisé en parallèle d’une échocardiographie.
● Concernant les chiens chez lesquels des crises étaient suspectées, un examen d’imagerie par résonance magnétique a été réalisé.
Selon les cas, des recherches de néosporose ou de toxoplasmose sont effectuées.
Selon les cas, des recherches de néosporose ou de toxoplasmose sont effectuées.
Résultats
● Dans cette étude, 29 chiens ont été inclus dans le groupe des animaux présentant des crises, et 30 dans le groupe des chiens sains.
Parmi les chiens présentant des crises, 17 sont sous traitement anticonvulsivants, un sous anti-inflammatoires stéroïdiens, et un sous antibiotiques. Aucun des chiens sains ne reçoit de médication.
Parmi les chiens présentant des crises, 17 sont sous traitement anticonvulsivants, un sous anti-inflammatoires stéroïdiens, et un sous antibiotiques. Aucun des chiens sains ne reçoit de médication.
● Les valeurs de troponine I mesurées sont corrélées entre les deux méthodes de dosage avec toutefois des valeurs supérieures obtenues avec la méthode de première génération.
● La concentration sérique en troponine I est plus élevée chez les chiens après une crise que chez les chiens sains, quelque soit le test utilisé pour le dosage.
● L’étude a également mis en évidence que l’augmentation du nombre de crises, et l’âge de l’animal sont significativement associés à des concentrations en troponine I plus élevées.
Discussion et conclusion
● La hausse du taux de troponine I peut également être associée à des syncopes ou à d’autres affections. L’élévation en cas de syncope est, d’après certaines études, supérieure à celle engendrée par une crise convulsive mais il ne faut pas se baser sur le dosage de la troponine I pour différencier une syncope d’une crise convulsive.
● L’association entre le taux de troponine I et l’âge de l’animal est à relativiser en raison d’une probable mort des myocytes ou d’un turnover de ces derniers qui seraient des conséquences normales liées à l’âge de l’animal. Une autre possibilité serait la baisse de la clairance rénale de la troponine I. Or, dans cette étude, les animaux présentant une maladie rénale chronique étaient exclus, et aucune association n’a été constatée entre la créatininémie et le taux de troponine I.
● Toutefois, aucune biopsie ou examen post-mortem n’a été réalisé pour confirmer les dommages du myocarde, ce qui a écarté les autres causes de libération de troponine I.
Par ailleurs, il n’est pas exclu que certaines affections initiales à l’origine des crises (telles que des tumeurs intracrâniennes ou une méningoencéphalite nécrosante découvertes dans l’étude chez trois chiens dans la population des individus présentant des crises) aient un lien avec la libération de troponine. ❒
Par ailleurs, il n’est pas exclu que certaines affections initiales à l’origine des crises (telles que des tumeurs intracrâniennes ou une méningoencéphalite nécrosante découvertes dans l’étude chez trois chiens dans la population des individus présentant des crises) aient un lien avec la libération de troponine. ❒
Modifié le: vendredi 16 février 2018, 16:00