reproduction
IMPLANTS DE DESLORÉLINE CHEZ DES CHIENNES PRÉ-PUBÈRES :
effets à court et à long terme sur le tractus génital
effets à court et à long terme sur le tractus génital
Objectif de l'étude ❚ Évaluer l’effet de traitements répétés par un implant de desloréline, un agoniste de GnRH présenté dans une formulation à libération prolongée, chez des chiennes pré-pubères, à court et à long terme sur le tractus génital. | Reproduction in Domestic Animals 2014;49(2):297-301. Deslorelin Implants in Pre-pubertal Female Dogs: Short- and Long-Term Effects on the Genital Tract Marino G, Rizzo S, Quartuccio M, Macri F, Pagano G, Taormina A, Cristella S, Zanghi A. |
Synthèse par Caroline Bonnaud, Interne en clinique des animaux de compagnie, CHUV, Oniris
Matériels et méthodes
● Cette étude est réalisée sur 24 chiennes Cirneco de l’Etna pré-pubères, réparties en trois groupes. Le groupe traité (n=8) reçoit un implant souscutané de 4,7 mg de desloréline (Suprélorin®) à 4,5, 9 et 13,5 mois. Les groupes contrôles 1 (n=8) et 2 (n=8) ne reçoivent pas de traitement.
● Les chiennes des groupes traités, contrôle 1 et 2 subissent une ovariectomie à respectivement 18 mois, 18 mois et 4,5 mois, systématiquement suivie d’analyses histologiques.
● D’autres analyses sont réalisées :
des frottis vaginaux : au moment de la pose de chaque implant pour le groupe traité, et le 1er jour des chaleurs éventuelles pour les groupes contrôle 1 et 2. Par la suite, les frottis sont faits tous les 2 jours pendant 2 semaines, puis tous les 30 jours jusqu’à la fin de l’étude ;
des échographies du tractus génital sont effectuées toutes les 2 semaines pour le groupe traité, afin d’évaluer les voies génitales internes et de mesurer les ovaires, et au moment d'éventuelles chaleurs pour les groupes contrôle 1 et 2, afin de visualiser le tractus génital interne ;
des dosages du 17-béta-estradiol et de la progestérone pour le groupe traité, et uniquement de la progestérone lors du début de l’œstrus pour les groupes contrôle 1 et 2.
Résultats
● Dans le groupe traité, après un court œstrus subclinique anovulatoire (écoulements vulvaires et saignements vaginaux juste après la pose de l’implant), la vulve conserve un aspect juvénile.
● Avant la pose de l'implant, l'analyse cytologique vaginale révèle des cellules parabasales et quelques neutrophiles.
● Dans les 15 jours qui suivent la pose de l’implant, une kératinisation des cellules vaginales est observée.
● Dans le groupe contrôle 1, une kératinisation progressive de la muqueuse vaginale apparaît pendant le proœstrus et l’œstrus. Les cornes utérines sont alors œdématiées et hypertrophiées. Des follicules ovariens sont présents.
Dans le groupe traité, la concentration de progestérone reste dans les valeurs basales, et celle du 17-béta-estradiol augmente légèrement 8 à 10 jours après la pose de l’implant.
Dans le groupe contrôle 1, le 1er œstrus apparaît entre l’âge de 6 et 13 mois, le 2d entre l’âge de 12 et 17 mois. La concentration de progestérone augmente pendant l’œstrus.
Dans le groupe contrôle 2, aucun œstrus n’est détecté, et les cornes utérines restent fines et courtes.
Discussion et conclusion
● L’implant de desloréline reporte la puberté d’au moins 4,5 mois, et l’effet peut être conservé par des traitements répétés.
● Ainsi, il peut être utilisé pour réaliser une contraception non chirurgicale efficace, sans effet secondaire néfaste, hormis un court œstrus subclinique anovulatoire. ❒
Modifié le: mardi 9 décembre 2014, 02:52