chirurgie
CHIRURGIE CORRECTRICE D’UN DÉPLACEMENT DE LA CAILLETTE À GAUCHE :
facteurs associés à la survie des vaches laitières
facteurs associés à la survie des vaches laitières
Objectifs de l'étude ❚ Déterminer si les chances de guérison, suite à une chirurgie correctrice d’un déplacement de caillette à gauche peuvent être évaluées, connaissant la présence de maladies en péripartum, les résultats de l’examen clinique et d’analyses biochimiques sanguines faits le jour du diagnostic. |
Journal of Dairy Science 2015;98(6):3806-13. Factors associated with survival in the herd for dairy cows following surgery to correct left displaced abomasum. Reynen J, Kelton D, LeBlanc S, Newby N, Duffield T |
Synthèse par Anne Relun Médecine des Animaux d’Élevage, Oniris, Nantes
● Plusieurs études ont montré un mauvais pronostic de la chirurgie correctrice d’un déplacement de caillette à gauche (DCG) lors de :
1. stéatose hépatique sévère, avec augmenta- tion des taux sériques d’enzymes hépatiques (OCT, ASAT, GDH), de la bilirubine totale et des taux hépatiques de lipides et triglycérides ;
2. diminution des taux sériques en calcium, potassium, et en magnésium ;
3. longue durée d’évolution ;
4. abattement et anorexie.
● La cétose (taux sérique élevé de bêta-hydroxybutyrate (BHBA) ou acétonurie) semble un facteur protecteur (meilleur pronostic).
● Ces études ont souvent évalué l’effet des indicateurs biochimiques sériques et des éléments cliniques séparément.
● L’objectif de cette étude est d’évaluer concomitamment l’influence de différents marqueurs biochimiques sériques, de critères cliniques et de maladies en péripartum concomitamment, pour estimer les chances de survie suite à une chirurgie correctrice de DCG.
Matériel et méthode
● En 2009, 176 vaches présentant un déplace- ment de caillette à gauche (DCG) ont été recrutées via quatre cliniques vétérinaires canadiennes.
● Un examen médical standardisé, associé à un prélèvement sanguin et à un recueil d’informations générales sur les pratiques d’élevage, les caractéristiques de la vache et ses antécédents concernant les maladies du péripartum ont été réalisés le jour du diagnostic.
● Les animaux ont été opérés par omentopexie par abord paralombaire droit, abomasopexie par abord paralombaire gauche ou abomasopexie paramédiane.
● Les dates et les raisons de la réforme ont été collectées jusqu’à fin 2013.
● L’association entre la survie à 60 jours et à 1 an après la chirurgie, et les données cli- niques, biochimiques et la présence de maladies du péripartum a été analysée à l’aide de modèles multivariés (régression logistique et analyse de survie).
Résultats et discussion
● Dans les 60 jours suivant la chirurgie, 11 p. cent des vaches opérées ont été réformées et 36 p. cent dans l’année suivant la chirurgie.
● Les vaches ayant eu un vêlage dystocique et les vaches sans cétose le jour du diagnostic (BHBA < 1,2 mmol/L) ont plus de risque d’être réformées 60 jours après la chirurgie (OR = 13,95 et 3,95 respectivement).
● Les taux sériques élevés en bêta-hydroxybutyrate (BHBA), en acides gras non-estérifiés (NEFA) et en magnésium ont eu un effet protecteur contre la réforme à 1 an (OR = 0,95, 0,81 et 0,49 respectivement).
● L’effet “protecteur” de la cétose, pourrait refléter une incapacité de certaines vaches avec DCG à mobiliser leurs réserves lipidiques corporelles.
Conclusion
● Un vêlage dystocique précédant le diagnostic de déplacement de caillette à gauche (DCG) et la mesure d’un taux sérique de bêta-hydroxybutyrate (BHBA) inférieur à 1,2 mmol/L lors du diagnostic de DCG ont été associés avec un risque plus élevé de réforme dans les 60 jours suivant la chirurgie.
● Les conditions de vêlage et le taux sérique de BHBA lors du diagnostic de DCG devraient être connus, avant de décider d’entreprendre une opération correctrice de DCG. ❒
Modifié le: jeudi 31 mars 2016, 15:59