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therapeutique

thérapeutique



FACTEURS ASSOCIÉS
à la survie de 148 chevaux en décubitus

Objectifs de l'étude
 Évaluer l’avenir
de 148 chevaux hospitalisés
ou couchés au champ.
 Établir les facteurs
de risque associés à leur survie.

Equine Vet J 2014;(46):575-8.
Factors associated with survival
in 148 recumbent horses.

Winfield LS, Kass PH, Magdesian KG,
Madignan JE, Aleman M, Pusterla N.








Synthèse par Aurélie Vigreux Clinique équine de l'ENV Toulouse.



 Très peu de données pronostiques existent sur l’évolution des chevaux en décubitus.
 Le cheval en décubitus est un défi pour le praticien, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. La prise en charge de ces chevaux est difficile : le nursing est important et souvent compliqué (tourner régulièrement le cheval, accès à l’eau et à la nourriture, prévenir les complications secondaires à un décubitus prolongé, …).
 Le pronostic est en général sombre, et ces chevaux sont souvent euthanasiés.

Matériel et méthodes

 L’étude rétrospective de 1995 à 2010 inclut les chevaux en décubitus, maintenus dans un harnais, incapables de se tenir en position debout, et ceux qui présentent une ataxie. Seuls 148 chevaux sont retenus pour l’étude.
 Les chevaux sont répartis en trois groupes, selon la localisation neuro-anatomique de la lésion : musculo-squelettique, neurologique, autre.
 Deux cas ont été analysés : la survie durant les 3 premiers jours d’hospitalisation, et la survie après 3 jours de prise en charge en hôpital. 
Cette distinction est faite car la plupart des chevaux (83/109) ne survivent pas au delà de 3 jours.
En effet, sur 148 chevaux, 108 sont morts, euthanasiés ou non.
 Les deux groupes sont homogènes en terme de 1er groupe est plus largement représenté car le taux de survie est faible (26 p. cent) pour les cas évoluant pendant plus de 3 jours.
 A l'arrivée des chevaux, une prise de sang est systématiquement réalisée afin d'obtenir des données hématologiques et biochimiques.

Résultats

 Plusieurs facteurs de risques sont mis en évidence grâce à cette étude :
- plus les chevaux sont âgés, plus le taux de survie est faible ;
- les chevaux présentant une numération formule sanguine avec de nombreux neutrophiles immatures ont un moins bon taux de survie (signes de syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS), endotoxémie, ...) ;
- les chevaux atteints de lésions neurologiques ont un taux de survie plus faible que ceux ayant une lésion musculo-squelettique ;
- l'utilisation d'un harnais favorise la survie des chevaux, mais dépend de leur état à leur arrivée et de leur capacité à le supporter ;
- un décubitus évoluant plus de 24 h réduit le taux de survie ;
- l'apparition de complications secondaires au décubitus (escarres, compressions musculaires
...) diminue les chances de survie ;
- le coût est un élément décisionnel majeur, car une augmentation de 100 $ sur le prix d'hospitalisation conduit à une augmentation de 4 p. cent du taux de survie.

Conclusion

 Cette étude intéressante et originale montre que la gestion d'un cheval en décubitus est très difficile, avec un pronostic souvent très sombre. 
Le nursing de ces chevaux est primordial, mais coûteux. Le coût de l'hospitalisation est souvent un frein conduisant à l'euthanasie.
 La durée d'évolution est également un élément pronostique important. 
Modifié le: mardi 31 mars 2015, 17:32