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Chirurgie
chirurgie / imagerie




NÉVRECTOMIE PALMAIRE/PLANTAIRE
chez des chevaux présentant des douleurs aux pieds évaluées
par imagerie à résonance magnétique :
résultats sur 50 cas (2005-2011)

Objectif de l'étude
 Évaluer à court et à long terme
les résultats d’une névrectomie
chez des chevaux possédant
des lésions chroniques de pied
diagnostiquées par IRM.

Equine Vet Journal 2014; evj 12262.
Outcome of palmar/plantar
digital neurectomy in horses
with foot pain evaluated
with magnetic resonance imaging:
50 cases (2005–2011)

Gutierrez-Nibeyro SD, Werpy NP,
White NA, Mitchell MA, Edwards RB,
Mitchell RD, Gold SJ, Allen AK.










Synthèse par Emma Morand, Clinique équine de l'ENV Toulouse.



 
La névrectomie est indiquée chez les chevaux souffrant de douleurs chroniques des pieds dues à des lésions de l’appareil podotrochléaire, des cartilages complémentaires ou de la troisième phalange. Après la chirurgie, les chevaux peuvent revenir à leur niveau sportif et concourir, si la discipline l’autorise (interdiction en France).
 L’IRM est utilisée chez des chevaux dont la cause de douleur du pied n’est pas identifiée, ou pour permettre un diagnostic précis des lésions ainsi qu’un traitement approprié.
 Cependant, l’efficacité de la névrectomie, ainsi que les facteurs associés à la réussite ou non de la chirurgie, ne sont que peu décrits.
 Les auteurs émettent l’hypothèse que la résolution de la boiterie chez des chevaux présentant des lésions du tendon fléchisseur profond du doigt serait plus courte que chez les chevaux ne présentant aucune lésion du tendon fléchisseur profond du doigt. Ils cherchent aussi à identifier les résultats à long terme et les facteurs qui influencent la réussite de la névrectomie.

Matériel et méthodes

 Pour vérifier les hypothèses et apporter de nouveaux résultats sur la névrectomie, une étude multicentrique rétrospective, incluant quatre hôpitaux équins et les dossiers de 50 chevaux répondant aux critères de sélection, est menée.
 Les chevaux qui présentent tous une douleur unilatérale ou bilatérale chronique du pied, évaluée par "low field" IRM, sont traités par une névrectomie sous anesthésie générale, et bénéficient d’un suivi médical post-opératoire, dont une ferrure orthopédique adaptée.
 Les informations récoltées en post opératoire sont les suivantes :
- la boiterie est-elle résolue ou non ?
- le cheval a-t-il retrouvé son niveau sportif antérieur ?
- y-a-t-il eu des complications post-opératoires ?
- quelle est la durée totale avant une réapparition de la boiterie, confirmée par un vétérinaire ?
 Une analyse des données statistiques permet d’évaluer la relation entre l’âge, la race, l’activité, ladurée de la boiterie avant l’IRM, les membres touchés, la boiterie résiduelle ou non après une anesthésie digitée, et la présence d’une boiterie résiduelle post-opératoire.

Résultats

- Sur les 50 chevaux, 46 ne présentent plus de douleur après la chirurgie, et 40 ont retrouvé leur niveau sportif.
- Quinze mois après l’intervention, 32 des 40 chevaux sont toujours performants et non douloureux.
- A 30 mois seulement, 16 chevaux ne présentent toujours pas de boiterie. Le délai médian entre la névrectomie et la récidive de la boiterie est de 20 mois.
 L’élément caractéristique influençant la réapparition précoce de la douleur est la présence de lésions du tendon fléchisseur profond du doigt avant la chirurgie.
Chez ces chevaux, le délai médian est de 12 mois. Les auteurs suggèrent que les chevaux qui présenteraient une réapparition précoce de la boiterie auraient eu une progression des lésions du tendon fléchisseur profond du doigt, mais cette hypothèse a été confirmée par la répétition d’IRM sur seulement un seul cheval.
 Les résultats montrent que l’âge, le sexe, la race, l’usage sportif et la présence d’une boiterie unilatérale ou bilatérale ne sont pas associés à une boiterie après la névrectomie.
 A l’inverse, la présence d’une boiterie résiduelle, après l’anesthésie digitée, est significativement associée à une augmentation du taux de boiterie post-opératoire.
 Cette étude conduit à montrer que les chevaux présentant une tendinopathie du fléchisseur profond du doigt sont de médiocres candidats à la névrectomie, ainsi que les chevaux ne répondant pas complètement à l’anesthésie digitée du membre douloureux.
 Chez les chevaux n’ayant pas ce type de lésions, la névrectomie est un choix thérapeutique intéressant en cas d’échec du traitement médical. Il permettant à l’animal de revenir à son niveau sportif dans 80 p. cent des cas.

Conclusion

 Utiliser l’IRM comme outil diagnostique afin de sélectionner des chevaux pour une névrectomie, ainsi que pour le suivi post opératoire des lésions, semble être une aide très intéressante.
 Cependant, à la lecture de cet article, certaines questions subsistent : l’effet de la technique chirurgicale, l’absence de cheval de sport de haut niveau dans l’étude et une faible puissance statistique de l’étude (seulement 50 cas). 
Modifié le: mardi 31 mars 2015, 17:36