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therapeutique

thérapeutique



PLAIES DES ÉQUIDÉS :
Activité antibiotique du miel contre les bactéries le plus fréquemment isolées

Objectif de l'étude
 Déterminer l’efficacité
anti-bactérienne
de différents types de miel
en fonction de leur concentration.

The Vet Journal 2014;199:110-4
The antimicrobial activity
of honey against common equine
wound bacterial isolates.

Carnwath R , Graham EM,
Reynolds K, Pollock PJ.








Synthèse par Marine Guérin, Vetagro Sup Campus vétérinaire de Lyon.



 Le miel est reconnu en médecine humaine pour ses propriétés antibactériennes, pro-cicatrisantes et anti-inflammatoires attribuées à l’acidité, l’osmolarité, le peroxyde d’hydrogène et les composants phytochimiques qui lui sont propres.
 Son utilisation semble donc pertinente en médecine équine, où les plaies en partie distale des membres sont fréquentes et difficiles à gérer. Cependant, les protocoles d’utilisation sont empiriques, et de nombreux miels aux compositions et aux propriétés différentes sont disponibles.

Matériel et méthodes

 Les auteurs de cette étude se sont procurés 28 miels et une préparation sucrée commerciale issus de sources différentes (centrale d’achat de miels médicaux, supermarchés, apiculteurs locaux).
 Une culture aérobie a été préalablement réalisée, et a permis d’exclure 18 produits contaminés par des bactéries ou des champignons.
 Des solutions d’agar ont été préparées avec 11 produits restants, à diverses concentrations (45 p. cent, 40 p. cent, 35 p. cent, 30 p. cent, 25 p. cent, 20 p. cent, 15 p. cent, 10 p. cent et 5 p. cent), afin de déterminer les concentrations inhibitrices après 16 à 24 h de culture.
 Les dix bactéries les plus souvent isolées sur la peau saine et sur les plaies des chevaux ont été testées.

Résultats

 Huit des onze miels ont été efficaces contre les 10 bactéries testées, à des concentrations comprises entre 2 et 16 p. cent.
Le miel le plus efficace est le Scottish Heather Honey, qui a inhibé les 10 bactéries à des concentrations de maximum 6 p. cent. La solution sucrée est en revanche le plus mauvais produit : seules cinq des bactéries ont été inhibées, malgré une concentration de plus de 45 p. cent.
 Pseudomonas aeruginosa et Actinobacter baumanii, que leurs antibiogrammes ont révélé être les bactéries les plus résistantes, ont été inhibées par tous les miels, à une concentration inférieur à 4 p. cent.
Le miel se place donc comme un outil thérapeutique très intéressant, au regard des problèmes actuels de résistances bactériennes aux antibiotiques conventionnels.
 Néanmoins, des résistances aux miels ont été mises en évidence, suite à une utilisation à des concentrations non optimales dans une récente étude in vitro (Cooper et coll, 2010).
Dans cette étude, Enterococcus faecalis est la bactérie la plus résistante, bien que huit miels soient parvenus à l’inhiber à des concentrations entre 6 et 16 p. cent.

Conclusion

 Le mode d’action du miel demeure mal connu.
 L’inefficacité de la solution sucrée remet en cause l’effet de l’osmolarité, et des miels aux concentrations en peroxyde d’hydrogène similaires ont eu des efficacités très variables. 
Modifié le: mardi 31 mars 2015, 18:38