Retour Chirurgie / Retour Digestif
Chirurgie
chirurgie / digestif




SURVIE À LONG TERME
avec une obstruction étranglée de l’intestin grêle
traitée sans résection de l’intestin chez des chevaux

Objectif de l'étude
 Connaître le taux de survie
à long terme des chevaux
qui souffrent d’une obstruction étranglée
de l’intestin grêle,
traitée sans résection de l’intestin.


Eq Vet Journal 2014;46:711-7
Long-term survival in horses
with strangulating obstruction
of the small intestine managed
without resection.

Freeman DE, Schaeffer DJ, Cleary OB.










Synthèse par Aurélie Vigreux, Interne équine ENV Toulouse



 
Les interventions chirurgicales de l’intestin grêle sont souvent associées à un taux plus élevé de complications et un taux de survie plus faible que celles du gros intestin. De plus, les obstructions étranglées nécessitent très souvent une résection et ont un taux de survie à court terme encore plus faible.
 La décision de réaliser une entérectomie est très souvent un casse-tête pour le chirurgien.

Matériel et méthode

 Cette étude rétrospective a été menée de 1996 à 2003 dans l'Université de l'Illinois et de 2004 à 2011 dans l'Université de Floride ; elle a inclus 35 chevaux ayant subi une intervention chirurgicale de l’intestin grêle sans résection.
 Durant chaque intervention, deux chirurgiens ont établi un index de viabilité (longueur du segment d'intestin atteint x stade = index de viabilité) pour la portion d'intestin touché, en se basant sur une classification préalablement établie (stades de 1 à 5). Cette classification permet également de prendre une décision sur la résection de l'intestin.
 Lors des interventions chirurgicales de ces chevaux, plusieurs affections ont été diagnostiquées :
- sept étranglements dans le foramen épiploïque;
- cinq hernies inguinales;
- cinq éviscérations;
- cinq lipomes étranglés;
- trois volvulus;
- et 10 lésions étranglées diverses.
 La médiane de la longueur d'intestin touché est de 0,76 m (allant de 8 cm à 8 m).

Résultats

 En phase post-opératoire, 11 chevaux (31 p. cent) ont présenté des complications (reflux, diarrhée, obstruction du gros intestin, infection de plaie, ...). Parmi eux, trois chevaux ont continué de manifester des signes de coliques après l’intervention et ont été réopérés sans complication. Sur ces 11 chevaux, les stades définis pendant l’intervention chirurgicale étaient de 2 (10 chevaux) et de 1 (un cheval).
 Tous les chevaux de l'étude ont survécu et ont quitté la clinique après une durée médiane de 8 jours. Le taux moyen de survie à long terme de ces chevaux est de 123 mois.
Les analyses ont montré que la longueur de l'intestin atteint, le stade ou l'index de viabilité n'affectent pas significativement la survie des chevaux.

Discussion

 Dans cette étude, les complications postopératoires ont été peu importantes et le taux de survie observé est bon.
Les récidives de colique ont été rares. Ceci suggère que les adhérences sur l'intestin sont peu fréquentes, quand les segments d'intestin en ischémie mais viables sont laissés en place.
 Un seul cheval est mort suite à des adhérences. Cependant, des conclusions sont difficiles à établir car cette étude concerne un nombre limité de cas (surtout de stade 4 ou 5) et peu d'études prennent en compte les laparotomies sans résection.
En effet, la plupart des études actuellement disponibles dans la littérature évaluent la survie après une résection ou anastomose de l'intestin grêle.

Conclusion

 Cette étude conduit à adopter une approche plus optimiste des laparotomies pour traiter l’intestin grêle. Elle propose des outils plus simples (classification en cinq stades) pour analyser la viabilité de l'intestin, afin que la résection de l’intestin soit réalisée plus objectivement et à bon escient.
 Les chevaux qui ne subissent pas de résection ont donc un taux de survie nettement supérieur à ceux qui subissent cette intervention. 
Modifié le: mardi 31 mars 2015, 23:39