Objectif de l'étude ❚ Déterminer si une augmentation de la dose ou du nombre d’administrations de PGF2α permet d’induire la régression de corps jaunes jeunes (jour 5 du cycle).

Theriogenology 2014;81:389-95. Lack of complete regression of the Day 5 corpus luteum after one or two doses of PGF2α in nonlactating Holstein cows AB Nascimento, AH Souza, A Keskin, R Sartori, MC Wiltbank

Synthèse par Nicole Picard-Hagen, Département Élevage et Produits, École Nationale Vétérinaire de Toulouse


● L’efficacité des prostaglandines F2α sur des corps jaunes jeunes constitue une limite des programmes de synchronisation des chaleurs, notamment du protocole GPG (GnRH - PGF2α - GnRH). En effet, dans ce protocole, la prostaglandine F2α est administrée 7 jours après la GnRH, soit en présence de corps jaunes secondaires, induits par la GnRH, de 5 jours. Or, ces corps jaunes jeunes (avant le 6e jour du cycle) ne régressent pas après une dose unique de PGF2α.

● L’objectif de l’étude est de tester l’hypothèse selon laquelle une augmentation de la dose ou du nombre d’administrations pourraient permettre d’induire la régression de corps jaunes jeunes (jour 5 du cycle).

● Vingt-deux vaches Holstein taries sont inclues dans l’étude. Elles sont synchronisées avec un protocole Ovsynch (ou GPG). Elles sont réparties en quatre lots qui reçoivent, 5 jours après la deuxième GnRH :

- aucun traitement (contrôle, n=5) ;

- une dose de 25 mg de dinoprost (n=6) ;

- deux doses de 25 mg de dinoprost (50 mg in toto, n=5) administrées à 8h d’intervalle ;

- une dose de 50 mg de dinoprost administrée à J5 (n=6).

Des prélèvements sanguins sériés sont réalisés pour mesurer les concentrations de progestérone et l’évolution du corps jaune est suivie par échographie.

● La double dose de PGF2α (50 mg), administrée soit en dose unique, soit en deux fois 25 mg à 8 h d’intervalle, entraîne une diminution marquée transitoire (durant 24h) des concentrations sériques de progestérone chez les femelles présentant un corps jaune au 5e jour du cycle (inférieures à 0,5 ng/mL, ce qui correspond à la définition de la lutéolyse).

● Cependant, ce corps jaune jeune ne régresse pas, malgré la répétition du traitement PGF2α et devient ensuite pleinement fonctionnel.

● Ces données obtenues dans des conditions standardisées, mais sur un petit nombre d’animaux, posent la question de l’efficacité des prostaglandines F2α (même avec une double administration) sur les corps jaunes jeunes. Cette lutéolyse incomplète pourrait expliquer en partie la détérioration de la fertilité à l’insémination artificielle réalisée à un moment prédéterminé, dans le cadre des protocoles GPG. ❒