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CARCINOMES MAMMAIRES CHEZ LE CHAT TRAITÉS PAR MASTECTOMIE RADICALE : chimiothérapie adjuvante à base de mitoxantrone

Objectif de l'étude
Évaluer le bénéfice d’une approche thérapeutique multimodale associant mastectomie radicale et chimiothérapie adjuvante lors de carcinome mammaire chez le chat.
Évaluer la durée de survie sans progression, la durée de survie globale,
et la survenue d’éventuels effets secondaires.
J Feline Med Surg.
2015;pii: 1098612X14567159
Adjuvant chemotherapy with mitoxantrone for cats with mammary carcinomas treated with radical mastectomy.
Cunha SC, Corgozinho KB, Souza HJ, Silva KV, Ferreira AM.








Synthèse par Franck Floch Oncovet, Clinique Vétérinaire de Référés, Avenue Paul Langevin, 59650 Villeneuve d’Ascq


Les carcinomes mammaires sont fréquents chez le chat, et sont associés à un potentiel métastatique élevé. L’exérèse chirurgicale de la tumeur reste le traitement de choix, mais la chimiothérapie adjuvante est indiquée dans certains cas en raison de ce risque métastatique.
Plusieurs études relatent l’utilisation de la doxo- rubicine, mais en raison de ses effets secondaires potentiels, la mitoxantrone pourrait représenter une alternative intéressante.

Matériel et méthode

Douze chats atteints d’un carcinome mammaire, qui ont fait l’objet d’un bilan d’extension complet (absence de métastases à distance), ont été rétrospectivement inclus dans cette étude menée entre 2009 et 2013 à l’Hôpital Vétérinaire de Rio de Janeiro.
Chaque chat a été traité par mastecomie radicale, puis par chimiothérapie à base de mitoxantrone à la dose de 6 mg/m2 toutes les 3 semaines (médiane = 4 administrations).
Trois chats présentaient un stade I, trois chats un stade II, et six chats un stade III selon la classification de l’OMS.

Résultats

Face à ce traitement de chimiothérapie adjuvante, les principaux effets secondaires observés ont été une azotémie, une anorexie, une leucopénie, et des vomissements. Trois chats ont développé une récidive locale, et six chats ont présenté une dissémination métastatique pulmonaire au cours du suivi.
La médiane de survie sans progression est de 360 jours, tandis que la médiane de survie glo- bale est de 480 jours.
Aucun impact significatif du stade clinique ou du nombre de séances de chimiothérapie n’a été statistiquement démontré.
Discussion et conclusion
L’azotémie n’a pas été rapportée précédemment chez le chat avec l’utilisation de la mitoxantrone.
Une surveillance de la fonction rénale reste néanmoins conseillée lors de son utilisation car l’azotémie a été, dans cette étude, rapportée dans cinq cas sur douze.`
Les résultats de cette étude sont assez comparables à ceux obtenus avec la doxorubicine, aussi bien pour la durée de survie sans progression que pour la durée de survie globale. Mais le faible nombre de chats inclus, la nature rétrospective de l’étude, et l’absence de groupe contrôle ne permettent pas d’établir de recommandation spécifique.
Modifié le: lundi 27 juillet 2015, 16:58