Objectifs de l'étude ❚ Déterminer l’incidence et les facteurs de risque de régurgitations et de vomissements post-opératoires (RVPO) chez le chien.

J Am Vet Med Assoc. 2015;246:327-35. Incidence of and risk factors for postoperative regurgitation and vomiting in dogs : 244 cases (2000-2012). Davies JA, Fransson BA, Davis AM, Gilbertsen AM, Gay JM.

Synthèse par Pauline Fick, Pôle Vétérinaire du Gouët au Lié, Plaintel (22)


La régurgitation est une expulsion passive de nourriture, non associée avec des nausées.

Matériels et Méthodes

● Les dossiers des chiens opérés entre le 1er janvier 2000 et le 31 mars 2000, puis entre le 1er janvier 2012 et le 31 mars 2012 sont étudiés.
Les chirurgies de convenance sont exclues.
● Lorsque plusieurs interventions chirurgicales sont effectuées sur la période étudiée, seule la 1ère est prise en compte.

Résultats

● Sur les 244 chiens, la répartition des chiens opé- rés en 2000 et en 2012 n’est pas différente.
Les Teckels présentent plus de risque de vomisse- ments (p < 0,05), mais n’ont pas plus d’épisodes de risque de régurgitations et de vomissements post-opératoires (RVPO). Sur les chiens de l’étude, 75 p. cent des Teckels subissent une chirurgie neurologique. L’incidence de RVPO est de 12 p. cent, avec 6 p. cent de vomissements, 6 p. cent de régurgitations et 0,8 p. cent des deux associés.
● L’incidence de RVPO est plus importante (19 p. cent) lors de chirurgie des tissus mous, et plus faible (6 p. cent) lors de chirurgie orthopédique (p < 0,05).
● Concernant les interventions chirurgicales des tis- sus mous, les chiens qui subissent une chirurgie gastro-intestinale ont plus de RVPO que les autres (43 p. cent versus 14 p. cent) (p < 0,05).
● Sur les 30 chiens développant un RVPO, 20 p. cent ont eu une chirurgie gastro-intestinale alors que 4 p. cent des chiens sans RVPO ont eu une chi- rurgie gastro-intestinale (p < 0,05).
● L’utilisation de corticostéroïdes ou la prémédica- tion avec l’acépromazine ne sont pas associées vec l’incidence de RVPO (risque de régurgitaions et de vomissements post-opératoires). Cependant, les chiens qui reçoivent des corticos- téroïdes vomissent plus souvent (p < 0,05). Plus de chiens reçoivent des opioïdes en prémédica- tion en 2012 comparé à 2000. Cependant, l’utilisa- tion d’opioïdes ou d’α2-agonistes n’est pas liée aux RVPO. Les chiens qui reçoivent du propofol ont plus de régurgitations (p < 0,05) mais pas plus de vomissements.
● Les régurgitations sont plus nombreuses chez les chiens dont l’anesthésie est relayée avec du sévo- flurane plutôt que lorsque l’isoflurane est utilisé (p < 0,05). Les chiens anesthésiés avec du sévoflurane ont des scores ASA (american society of anesthe- siologists) plus élevés (p < 0,05).

Discussion

● L’incidence globale de RVPO (risque de régurgi- tations et de vomissements post-opératoires) est la même sur la période de 2000 et de 2012. Cependant, plus de régurgitations et moins de vomissements sont observés en 2
● Bien que le sexe ne soit pas un facteur de risque de RVPO, les chiens entiers développent plus souvent des RVPO (2,4 fois plus que les chiens stérilisés).
● En médecine humaine, les filles prépubères sont plus à risque, avec une origine hormonale suspec- tée.
● Le type d’anesthésique volatile utilisé et le type de chirurgie sont des facteurs de risque de RVPO (p < 0,05). Le sévoflurane provoque plus de reflux gastro-œsophagien que l’isoflurane.
Cependant, les chiens qui reçoivent du sévoflu- rane dans cette étude ont des scores ASA plus élevés. De même, les chiens qui subissent une chi- rurgie orthopédique ont moins de risque de développer des RVPO, mais ces animaux ont en général des scores ASA moins élevés. Il parait cohérent que des chiens avec un risque anesthé- sique plus important et une chirurgie plus à risque présentent plus de complications post-opératoi- res, dont des RVPO. ❒