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Locomoteur

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TRAITEMENT INTRA-ARTICULAIRE À L’AIDE DE TRIAMCINOLONE COMPARÉ À CELUI ASSOCIANT TRIAMCINOLONE ET HYALURONATE :
essai clinique sur 80 chevaux boiteux


Objectifs de l'étude
Comparer l’efficacité clinique
de l’injection intra-articulaire
de triamcinolone seule (12mg)
ou associée avec de l’acide hyaluronique (20 mg)
dans le traitement d’affections
ostéo-articulaires chez le cheval.

Equine Veterinary Journal,
2014;47(6).
Intra-articular treatment
with triamcinolone compared with triamcinolone with hyaluronate : A randomised open-label multicentre clinical trial in 80 lame horses.

Grauw JC, Visser-Meijer MC, Lashley F, Meeus P, Van Weeren PR.








Synthèse par Camille Pinson, Vetagro Sup Lyon.



Les atteintes ostéo-articulaires et les synovites sont fréquentes dans l’espèce équine, qu’il s’agisse de chevaux de sport ou de loisir.
Les corticoïdes, par leur action anti-inflammatoire et analgésique, constituent la famille de molécules la plus utilisée par voie intra-articulaire, lors de telles affections.
Cependant, des propriétés néfastes sur le cartilage et / ou les membranes synoviales leur seraient attribuées. De l’acide hyaluronique est aussi ajouté dans certains traitements. En effet, l’ajout de cette dernière molécule permettrait de minimiser les potentiels effets négatifs des corticoïdes sur le cartilage, et d’apporter une amélioration plus significative de la boiterie que les corticoïdes seuls.

Matériel et méthode

Cette étude prospective, réalisée entre mai 2011 et mai 2012, porte sur 80 chevaux, âgés de plus de 2 ans, issus de 13 cliniques, présentés pour boiterie.
La population étudiée est séparée aléatoirement en deux groupes.
- Le premier groupe (n = 41) reçoit une injection intra-articulaire de triamcinolone (12 mg) ;
- le 2nd groupe (n = 39) reçoit de la triamcinolone (12 mg) et de l’hyaluronate (20 mg).
Les critères d’inclusion dans l’étude sont : une boiterie de grade 2 / 5 minimum, présente sur un seul membre et une seule articulation (interphalangienne distale, métacarpo ou métatarso-pha- langienne, carpienne moyenne ou antébrachiocarpienne), qui répond positivement à l’anesthésie intra-articulaire et au traitement intra- articulaire.
Une évaluation du degré de boiterie et d’effusion de l’articulation est effectuée avant l’injection intra-articulaire et 3 semaines après.
Un questionnaire de suivi aux propriétaires est réalisé 3 mois après l’injection.
Le taux de succès du traitement est défini :
- par la proportion de chevaux qui montrent, 3 semaines après l’injection, une diminution du score de la boiterie d’au moins 2 grades (0 - 5), par rapport à l’évaluation avant le traitement ;
- par l’évaluation du retour au niveau de performance initial à 3 mois après le traitement.

Résultats et discussion

Le taux de réussite, 3 semaines après l’injection intra-articulaire de triamcinolone, est de 88 p. cent alors qu’il n’est que de 64 p. cent pour l’injection de triamcinolone associée à l’hyaluronate.
L’efficacité à court terme est donc meilleure dans le traitement à l’aide de triamcinolone seule, même si le degré de boiterie et d’effusion synoviale est diminué à 3 semaines dans les deux groupes.
En revanche, l’efficacité à moyen-terme (3 mois) est la même dans les deux populations.
Seule la moitié des chevaux de chacun des groupes retourne à un niveau sportif initial 3 mois après l’infiltration.

Conclusion

L’injection de corticoïdes seuls semble être plus efficace (88 p. cent contre 64 p. cent) pour le traitement de la boiterie même s’il existe une bonne réponse clinique à court terme (3 semaines) au traitement mis en place dans les deux populations. . Par ailleurs, le pronostic sportif à moyen terme est mauvais quel que soit le traite- ment, puisque seule la moitié des chevaux retrouvent leur niveau initial de performance.
Cependant, aucune information (radiographie, échographie, arthroscopie) concernant l’évolution des cartilages et des membranes synoviales pour les deux groupes n’est donnée. Il est donc impossible de conclure concernant le potentiel pouvoir chondroprotecteur lié à l’ajout d’hyaluronate comparé à l’utilisation de corticoïdes seuls.
Cette étude ne permet donc pas de fournir la preuve que l’ajout d’hyaluronate est plus effi- cace que l’emploi de corticoïdes seuls.
Modifié le: mercredi 5 août 2015, 16:23