biologie / reproduction
LES CONCENTRATIONS CIRCULANTES DES GLYCOPROTÉINES
associées à la gestation et à la mortalité embryonnaire tardive chez les vaches laitières
associées à la gestation et à la mortalité embryonnaire tardive chez les vaches laitières
Objectifs de l'étude ❚ Évaluer la relation entre les niveaux circulants des protéines associées à la gestation (PAG) et la mortalité embryonnaire tardive chez des vaches inséminées après un protocole de synchronisation des chaleurs avec une insémination à un moment prédéterminé, ou après un transfert embryonnaire à J7. ❚ Déterminer un seuil de concentrations de PAG à 31 jours, en-dessous duquel la probabilité de mortalité embryonnaire est élevée. ❚ Déterminer le moment de la mortalité embryonnaire et/ou fœtale entre J31 et J59. |
J Dairy Sci, 2016;99: 1584-94. Circulating concentrations of bovine pregnancy-associated glycoproteins and late embryonic mortality in lactating dairy herds. Pohler KG, Pereira MH, Lopes FR, Lawrence JC, Keisler DH, Smith MF, Vasconcelos JL, Green JA. |
Synthèse par Nicole Picard-Hagen et Xavier Nouvel, Département élevage et produits, École Nationale Vétérinaire de Toulouse
● La fréquence des mortalités embryonnaires ou fœtales tardives (après 28 jours) varie entre 3,2 et 42,7 p. cent selon les études. Elle représente une faible proportion des interruptions de gestation, qui surviennent essentiellement avant le 28è jour de gestation. Cependant, l’impact économique est important en raison du décalage de la conception.
● Cette mortalité tardive, survenant autour de l’implantation, pourrait être liée à un dys- fonctionnement placentaire. Les glycopro- téines associées à la gestation (PAG) sont sécrétées par le placenta et pourraient con- stituer un marqueur intéressant pour détecter la mortalité embryonnaire et/ou fœtale.
● Les objectifs de cette étude sont :
- d’évaluer la relation entre les niveaux circulants des protéines associées à la gestation (PAG) et la mortalité embryonnaire tardive chez des vaches inséminées après un protocole de synchronisation des chaleurs avec une insémination à un moment prédéterminé ou après un transfert embryonnaire à J7 ;
- de déterminer un seuil de concentrations de PAG à 31 jours, en-dessous duquel la probabilité de mortalité embryonnaire est élevée ;
- de déterminer le moment de la mortalité embryonnaire et/ou fœtale entre J31 et J59.
Matériels et Méthodes
● Des vaches Holstein diagnostiquées gra-vides par échographie à 31 jours de gestation, après une insémination à un moment prédéterminé après un traitement de maîtrise des cycles (n = 490 TAI), ou après un transfert embryonnaire à J7 (n=295 ET), ont été incluses dans l’étude. Les PAG ont été dosées par Elisa à 31 jours de gestation.
● La viabilité embryonnaire a été vérifiée à l’échographie par la mise en évidence des battements cardiaques à 31 et 59 jours de gestation.
● La mortalité embryonnaire ou fœtale tardive a été définie par la présence d’un embryon vivant à 31 jours mais pas à 59 jours de gestation.
Résultats et discussion
● 12 p. cent des vaches gravides ont eu une mortalité embryonnaire ou fœtale entre 31 et 59 jours de gestation et 7 p. cent à un stade plus avancé, soit au total, 77/490 des femelles TAI et 47/295 des femelles ET.
● Les concentrations de PAG ont été plus élevées à 31 jours de gestation chez les femelles qui ont maintenu leur gestation comparativement à celles qui ont eu une interruption de gestation (moyenne ± erreur standard, 9,58 ± 0,31 versus 4,15 ± 0,33 ng/mL pour les femelles TAI, et 8,61 ± 1,53 versus 3,78 ± 0,58 ng/mL).
● Les seuils de concentrations de PAG à 31 jours de gestation, permettant de prédire
avec 95 p. cent d’exactitude les mortalités embryonnaires ou fœtales, ont été de 1,4 ng/mL pour les femelles inséminées et de 1,85 ng/mL pour les receveuses d’embryons.
Le monitoring des femelles receveuses d’embryons (dosage de progestérone, de PAG et échographie) a montré que plus de 50 p. cent des pertes embryonnaires et fœtales sont survenues entre 31 et 38 jours de gestation.
Conclusion
● Les concentrations circulantes de PAG à 31 jours de gestation pourraient constituer un biomarqueur prédictif de la survie de l’embryon ou du fœtus.
● Cet outil pourrait être particulièrement intéressant dans les élevages laitiers pour lesquels les diagnostics de gestation sont réalisés précocement. Des valeurs faibles en PAG permettraient alors d’alerter l’éleveur et d’instaurer un suivi de gestation de la femelle présentant un risque élevé d’interruption de gestation.❒
Modifié le: vendredi 10 juin 2016, 15:21