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Uronéphrologie

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UROLOGIE ET URGENTOLOGIE  
Prise en charge de 47 chats atteints d’obstruction urétrale
par cystocentèse décompressive et cathétérisation urinaire (2009 - 2012)


Objectif de l'étude
 Évaluer, chez des chats
atteints d’obstruction urétrale,
les résultats d’une prise en charge
comprenant une cystocentèse
décompressive suivie de la mise
en place d’un cathéter urinaire
à demeure. 

 Montrer que la cystocentèse
décompressive ne provoque pas
de rupture vésicale,
n’augmente ni la durée
de cathétérisation,
ni la durée d’hospitalisation,
ni la mortalité.


Journal of Veterinary
Emergency and Critical Care 
2015;25(2):256-62.
Outcome of male cats managed
for urethral obstruction
with decompressive cystocentesis
and urinary catheterisation :
47 cats (2009-2012)
Hall J, Hall K, Powell LL, coll. 









Synthèse par Marine Leclerc, clinique vétérinaire VetRef, 49070 Angers Beaucouzé


 La cystocentèse décompressive, parfois accusée d’être risquée chez les chats en obstruction urétrale, permet pourtant une amélioration rapide du confort de l’animal, limite les effets délétères, notamment rénaux, de l’obstruction, et facilite la rétropulsion des calculs ou bouchons muqueux.

Matériel et méthodes

 Quarante-sept chats sont recrutés. Les critères d’inclusion sont la prise en charge comprenant à la fois une cystocentèse décompressive et une cathétérisation, avec une hospitalisation d’au moins 6 h.

 Parmi les chats inclus, 45 sont castrés, et 41 sont des chats domestiques. L’âge moyen est de 6 ans (2 - 22 ans), avec une note moyenne d’état corporel estimée à 6/9 (3-9).

Les signes cliniques sont pour 70 p. cent une strangurie, pour 60 p. cent des vocalisations, une anorexie pour 30 p. cent, et un toilettage excessif du périnée pour 19 p. cent des chats.

 Vingt-huit p. cent et 21 p. cent des chats ont respectivement une urémie > 50 mmol/L (1,4 g/L) et une creatininémie supérieure à la norme haute à l’admission. De plus, 33 p. cent présentent une hyperkaliémie, supérieure à 9 mmol/L dans 11 p. cent des cas.

 Parmi les 20 chats ayant fait l’objet d’examens d’imagerie avant la cystocentèse, 11 (soit 23 p. cent) présentaient une effusion. 

Pour les 14 chats restants, les données sont disponibles pour 10 d’entre eux, et la présence d’effusion est notée pour six de ces chats (soit 17 p. cent du total de la population étudiée).

 S’agissant d’une étude rétrospective, la prise en charge n’est pas standardisée et les durées moyennes de cathétérisation (27,9h (+/-12,1h)) et d’hospitalisation (40 h (10-138 h)) sont très variables.

Discussion

 Parmi les 47 chats évalués dans cette étude, 43 chats sont vivants au terme de celle-ci, et aucun d’entre eux n’a présenté de rupture vésicale.

 Une suspicion d’effusion abdominale, sans analyses réalisées, est notée pour 40 p. cent des chats, dont à peu près la moitié après cystocentèse décompressive. Les hypothèses possibles sont des effusions hémorragiques, ou une fuite suite à l’altération du drainage lymphatique pour le groupe “avant cystocentèse”, - peu probable compte tenu de l’évolution durant leur hospitalisation - ou alors une fuite du point de cystocentèse. 

 Les limites de cette étude sont sa nature rétrospective, l’échantillonnage faible, un manque de contrôle de la population et surtout un manque de données sur les épanchements abdominaux suspectés.

Conclusion

 Dans cette étude, la cystocentèse décompressive n’est pas à l’origine de rupture vésicale, et permet une convalescence rapide des chats. 

 Une étude prospective serait toutefois nécessaire pour comparer la prise en charge des chats avec ou sans cystocentèse, et évaluer la nature des effusions, observées pour plus d’un tiers des chats dans la présente étude. 
Modifié le: lundi 20 juin 2016, 15:38