thérapeutique / reproduction
ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ
D’UN ANTI-INFLAMMATOIRE NON STÉROÏDIEN
pour le traitement de la métrite puerpérale aiguë chez la vache laitière
Objectif de l'étude ❚ Évaluer l’efficacité du kétoprofène, en comparaison au ceftiofur, pour le traitement de la métrite puerpérale aiguë en termes de guérison clinique, production laitière, performances de reproduction et consommation d’antibiotiques. | J Dairy Sciences Randomized, controlled clinical trial on the efficacy of nonsteroidal anti-inflammatory drugs for the treatment of acute puerperal metritis in dairy cows. Pohl A, Bertulat S, Borchardt S, |
Synthèse par Anne Relun, Médecine des Animaux d’Élevage, Oniris, Nantes
● Le ceftiofur est souvent utilisé pour le traitement des métrites puerpérales aiguës (MAP).
● Son utilisation en 1ère intention est de plus en plus remise en cause (antibiotique critique), d’autant plus que près de 55 p. cent des MAP guérissent spontanément.
● Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourraient être une alternative aux antibiotiques en traitement de 1ère intention mais leur efficacité lorsqu’ils sont utilisés seuls est inconnue.
● L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité du kétoprofène pour le traitement des MAP.
Matériel et méthodes
● 610 vaches Prim’Holstein atteintes de métrites puerpérales aiguës (MAP) et élevées dans six fermes commerciales allemandes ont été incluses dans l’étude. La MAP a été définie comme un écoulement vaginal rougeâtre fétide, associé à une température rectale ≥ 39,5 °C dans les 10 jours post-partum. Les vaches ont été allouées par randomisation à deux groupes de traitement (J1) : kétoprofène (3 mg/kg) ou ceftiofur (1 mg/kg), injectés chacun pendant
3 jours consécutifs.
● Les vaches ayant une température rectale
≥ 39,5 °C entre J4 et J7 ont reçu une injection de ceftiofur pendant 3 jours (group kétoprofène), ou pendant 2 jours (groupe ceftiofur) supplémentaires.
● L’efficacité du traitement a été évaluée, en prenant en compte les autres facteurs de risque (par exemple parité, saison de vêlage) et la corrélation des données issues d’un même troupeau, sur :
- l’incidence de traitements antibiotiques supplémentaires, le nombre moyen d’injections, et le nombre moyen de doses de ceftiofur ;
- le nombre d’endométrites cliniques entre 21 et 40 jours post-partum ;
- le taux de réussite en 1ère IA, les intervalles entre vêlage et 1ère IA (IVIA1), et entre vêlage et insémination fécondante (IVIAF) ;
- la production laitière lors des trois premiers contrôles laitiers mensuels.
Résultats et discussion
● Entre 7,2 p. cent et 38,1 p. cent des vaches ont eu une métrite puerpérale aiguë (MAP) dans les fermes de l’étude.
● Aucune différence significative n’a été détectée entre les deux groupes de traitement sur le nombre d’endométrites cliniques, le taux de réussite à la 1ère IA, les IVIA1 et IVIAF, et la production laitière lors des trois premiers contrôles laitiers.
● Les vaches traitées initialement au kétoprofène ont eu plus de risque de nécessiter un traitement antibiotique supplémentaire (61 p. cent des vaches contre 31 p. cent pour celles initialement traitées au ceftiofur), et ont reçu en moyenne plus d’injections (4,83 contre 3,63) mais moins de doses de ceftiofur (1,83 contre 3,63).
Conclusion
● L’injection de kétoprofène (3 mg/kg,
3 jours) pour le traitement en 1ère intention de la métrite puerpérale aiguë permet de limiter la consommation d’antibiotique sans avoir d’effets néfastes sur la production
laitière et les performances de reproduction, en comparaison au ceftiofur (1 mg/kg, 3 jours).
● Elle nécessite cependant plus de traitements de deuxième intention. ❒
Modifié le: vendredi 16 septembre 2016, 12:59