Objectifs de l'étude ❚ Établir un intervalle de référence de la taille des surrénales à l’échographie en fonction du format du chien.

Vet Radiol Ultrasound. 2015;56(3):317-26 Ultrasonographic evaluation of adrenal gland size compared to body weight in normal dogs Soulsby SN, Holland M, Hudson JA, Behrend EN.

Synthèse par Éve Manceau clinique vétérinaire VetRef, 49070 Angers Beaucouzé


● Une suspicion clinique d’hypercorticisme repose sur un historique, des signes cliniques, un bilan sanguin et urinaire, puis des tests fonctionnels endocriniens (stimulation, freinage,...) viennent confirmer le diagnostic. Malgré une sensibilité et une spécificité élevées de ces tests sanguins, aucun n'est fiable à 100 p. cent.
● Ainsi, l’échographie des surrénales peut venir étayer cette suspicion clinique et aider à différencier un hypercorticisme hypophysaire (central) d'un hypercorticisme surrénalien (périphérique).
Jusqu’à présent, le diamètre physiologique maximum admis, quelle que soit la taille du chien, était de 0,74 cm (Barthez et coll., 1995 et 1998), ce qui semble peu approprié concernant les chiens de petit ou moyen format.

Matériel et méthode

● Cette étude prospective a été réalisée en recrutant 45 chiens répartis en trois groupes de 15 chiens en fonction de leur poids : < 10 kg, 10 - 30 kg et > 30 kg.
● Les animaux ont été exclus de cette étude dès lors qu’ils présentaient :
1. tout signe clinique ou anomalie biochimique compatible avec un hyper- ou hypo-corticisme ;
2. toute maladie chronique ;
3. toute administration médicamenteuse dans les deux mois précédents l'étude.
● Deux manipulateurs expérimentés ont réalisé à quelques heures d'intervalle, avec le même échographe, différentes mesures selon deux plans: mesure de la longueur maximale de la glande surrénale ainsi que de l'épaisseur maxi- male des pôles crâniales et caudales selon un plan sagittal (approximativement l'axe sagittal du chien ou coupe longitudinale), et un plan transverse (après rotation à 90° de la sonde depuis le plan sagittal ou coupe transversale).

Résultats

● L’épaisseur du pôle caudal en coupe sagittale est le paramètre présentant le moins de variabilité. En effet, aucune variabilité intra- observateur n’a été détectée.
De plus, la variabilité inter-observateur a pu être considérée comme cliniquement insignifiante (de l’ordre de 0,04 à 0,28 cm pour les trois groupes). Aucune variabilité n’a été détectée entre l’épaisseur du pôle caudal de la glande surrénale droite et de la glande surrénale gauche.
● La visualisation du pôle caudal en coupe longitudinale a été jugée facile et répétable.

Discussion

● Cette étude pilote montre, malgré un faible échantillon, qu’il existe une variabilité physiologique dans la taille des glandes surrénales en fonction du format du chien.
● Deux études préalables avaient évalué l’épaisseur du pôle caudal en coupe longitudinale, chez des chiens de moins de 10 kg, à 0,59 (Choi et coll, 2011) et 0,6 cm (De Marco et coll, 2010).
● D’autres études seront nécessaires pour établir un échantillon de gabarits plus important mais également selon la condition corporelle et l’âge des chiens.
En outre, il sera intéressant de comparer des chiens sains avec des chiens ayant un diagnostic confirmé d’hyperadrenocorticisme.

Conclusion

Les auteurs de cet article proposent de fixer la taille maximale de l’épaisseur du pôle caudal des surrénales, en coupe longitudinale à 0,54 cm pour les chiens de moins de 10 kg, 0,68 cm pour des chiens de format moyen (10 - 30kg), et 0,80 cm pour les chiens supérieurs à 30 kg. ❒