médecine
LES EFFETS DE DIFFÉRENTES INTENSITÉS D’EXERCICE
sur les capacités aérobies de Pur-sangs
au cours d’une période de désentraînement
sur les capacités aérobies de Pur-sangs
au cours d’une période de désentraînement
Objectifs de l'étude ❚ Évaluer la différence de maintien des capacités cardio-pulmonaires et de la capacité à transporter l’oxygène chez des Pur-Sang soumis à deux programmes de désentraînement d’intensité sportive différentes ou laissés au repos au box. |
Am J Vet Res. 2017 Feb;78(2):215-222 Effects of maintaining different exercise intensities during detraining on aerobic capacity in Thoroughbreds. Mukai K et coll. |
Synthèse par Camille Marsan, Clinique équine, Vetagro Sup, campus de Lyon.
● De nombreux programmes de désentraînement sont utilisés chez les chevaux de course, notamment lors de convalescence, mais très peu d’études ont évalué les conséquences physiologiques d’une réduction ou d’un arrêt de l’entraînement.
● Cette étude a pour objectif d’évaluer, chez des chevaux de course déjà entraînés soumis à une période d’exercice physique réduit, les changements dans leurs capacités cardio-pulmonaires et de transport de l’oxygène selon qu’ils suivent des programmes de désentraînement d’intensité sportive différentes, ou sont laissés au repos au box.
Matériel et méthode
● Vingt sept Pur-sang ont été entraînés sur tapis roulant pendant 18 semaines, en se basant sur un protocole de référence, avant de subir une période d’activité réduite de 12 semaines (désentraînement).
● Les individus ont été répartis au hasard dans l’un des trois programmes suivants :
- activité physique 5 jours par semaine, soit à raison de 3 min de galop par jour à 70 p. cent de la VO2max (groupe “canter”) ;
- soit à raison de 1 h par jour de marche (groupe “marche”) ;
- ou repos complet au box (groupe “box”).
● Chaque niveau d’activité mime le programme de réhabilitation susceptible d’être utilisé en situation réelle respectivement lors de myosite, de tendinite et de fracture.
● Différentes variables relatives aux capacités aérobies et à la performance physique ont été mesurées lors de protocoles d’exercice standardisés, avant puis après la période de désentraînement, lors des semaines 0 (avant le début de l’entraînement), 10, 18 (post-entraînement) et 30 (post-désentraînement).
Résultats
● Après 12 semaines d’activité physique réduite, le taux maximal de consommation en O2 ramené à la masse corporelle (VO2max/kg), le volume d’éjection systolique maximal et le débit cardiaque maximal ont diminué dans tous les groupes, sans différences entre les groupes.
● La fréquence cardiaque maximale a quant à elle diminué dans les groupes “marche” et “box”, mais pas dans le groupe “canter”.
● La vitesse pour laquelle la VO2max, la fréquence cardiaque maximale et une concentration en lactates plasmatiques de 4 mmol/L étaient atteintes, ainsi que le temps de course jusqu’à épuisement n’ont pas changé dans le groupe “canter” alors qu’ils ont diminué dans les groupes “marche” et “box”.
● La différence de concentration moyenne entre l’oxygène artériel et veineux et la concentration moyenne en hémoglobine n’ont diminué dans aucun des groupes.
Discussion et conclusion
● Les résultats de cette étude indiquent que chez les chevaux travaillés à 70 p. cent de leur VO2max (groupe “canter”), les variables liées à la performance demeurent plus élevées que dans les autres groupes, suggérant qu’il est possible d’identifier un niveau d’exercice minimal qui contribuerait au maintien de variables d’importance associées à la performance physique, et permettrait de minimiser la diminution des capacités de transport de l’oxygène.
● Le seul fait de faire marcher les chevaux permet, en comparaison avec un repos au box strict, le maintien de facteurs associés à la capacité aérobie induite par l’exercice. Cependant, les bénéfices sur la capacité à retourner à un haut pouvoir aérobie demeurent inconnus. ❒
Modifié le: mercredi 19 juillet 2017, 13:30