médecine interne
L’ÉVOLUTION DES MYOSITES
à médiation immune chez les chevaux et leurs répercussions cliniques
à médiation immune chez les chevaux et leurs répercussions cliniques
Objectif de l'étude ❚ Déterminer le lien entre l’évolution et les résultats cliniques et de laboratoire, et la présence d’une maladie concomitante. |
Journal of Veterinay Internal Medicine 2017;31:170-175 Clinical Implications and Hospital Outcome of Immune-mediated Myositis in Horses. L. Hunyadi, E.A. Sundman, P.H. Kass, D.C. Williams, and M. Aleman |
Synthèse par Hélène Matthys, Clinique équine, Vetagro Sup, campus de Lyon.
● La myosite à médiation immune (MMI), décrite particulièrement chez le Quarter Horse et les races apparentées, est caractérisée par une atrophie musculaire symétrique, rapide et diffuse des muscles glutéaux et épi-axiaux, celle-ci est principalement associée à une léthargie et une raideur.
● Les caractéristiques histologiques sont une infiltration de cellules mononuclées, plus particulièrement des lymphocytes T CD4+, associée à une myonécrose.
● L’étiologie serait attribuée à l’auto-immunité développée au contact d’antigènes bactériens ou viraux.
Matériel et méthode
● Il s’agit d’une étude rétrospective des cas de myosite à médiation immune (MMI) hospitalisés entre 1991 et 2014 à l’université de UC Davis.
● Le diagnostic définitif de MMI, considéré comme critère d’inclusion, repose sur les résultats histologiques définis comme la présence d’infiltration lymphocytaire dans les fibres musculaires et de myonécrose.
● L’association entre des facteurs pronostiques éventuels et la survie à la sortie de l’hôpital a été quantifiée par régression linéaire.
Résultats
● Soixante-huit chevaux ont été inclus dans l’étude, dont 52 (76 p. cent) Quarter Horse ou apparentés.
● Une infection respiratoire ou une vaccination contre la grippe équine et l’herpès virus de type 1 ont été rapportées pour 28 p. cent des chevaux dans les jours à semaines précédant l’admission.
● Les agents pathogènes responsables étaient : Streptococcus equi equi, Streptococcus equi zooepidemicus, Corynebacterium pseudotuberculosis, Anaplasma phagocytophilum, l’herpès virus de type 1 et le virus de la grippe équine.
● Les principaux signes cliniques consistaient en une atrophie musculaire symétrique diffuse progressant rapidement (80 p. cent des chevaux), une démarche raide (74 p. cent) et de la fièvre (44 p. cent).
● Les enzymes musculaires (CK et ASAT) étaient élevées chez 97 p. cent des chevaux à l’admission. 60 p. cent des chevaux présentaient une leucocytose.
● Toutes les biopsies musculaires montraient des infiltrations de cellules mononuclées principalement lymphocytaires, en particulier les lymphocytes T CD4+ puis CD8+.
● Quatre-vingt sept p. cent des chevaux ont survécu. Les chevaux présentant de la fièvre et une affection concomitante ont significativement moins de chances de survie. Cependant, la présence d’une infection bactérienne, virale ou parasitaire à elle seule n’est pas associée à un taux de survie diminué.
● Trente-deux p. cent des chevaux ont présenté un second épisode de MMI dans les 6 mois après la sortie de l’hôpital, mais tous les chevaux ayant survécu ont retrouvé leur masse musculaire dans les 3 à 6 mois.
Discussion
● Les signes cliniques et les maladies simultanées ou antérieures sont similaires à ceux précédemment décrits. Malgré des élévations marquées des enzymes musculaires, les CK et ASAT ne semblent pas être un bon outil pronostique dans cette étude.
● Bien que l’identification d’une cause de développement de myosite à médiation immune (MMI) ne soit pas l’objectif ici, une association possible avec une infection respiratoire préalable ou une vaccination a été suspectée dans 38 p. cent des cas. Les épisodes de récurrence de MMI n’ont pu être attribué à aucun agent causal ou maladie.
Conclusion
● Les chevaux atteints de myosite auto-immune évoluent favorablement dans la majorité des cas. Ceux présentant simultanément de la fièvre et une autre affection ont une probabilité plus faible de survie.
● La régénération de la masse musculaire peut prendre jusqu’à 6 mois ; le retour à l’exercice est possible. Des récurrences de myosite à médiation immune (MMI peuvent survenir, en particulier chez les Quarter Horse. ❒
Modifié le: mercredi 19 juillet 2017, 13:36