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PRÉVISION DE LA DEUXIÈME ÉTAPE DU VÊLAGE
chez la génisse Holstein-Frison
chez la génisse Holstein-Frison
Objectif de l'étude ❚ Évaluer la pertinence de six signes de parturition imminente (SPI) sur les génisses pour prévoir la 2e phase du vêlage. |
J. Dairy Sci 2017;100:4847-56 https://doi.org/ 10.3168/jds. 2016-12024 Predicting stage 2 of calving in Holstein-Friesian heifers K. Lange, C. Fischer-Tenhagen, W. Heuwieser |
Synthèse par Nicolas Herman Pathologie des Ruminants, École Nationale Vétérinaire de Toulouse,
F-31076 Toulouse
Clinique vétérinaire des Mazets 15400 Riom Es Montagnes
● La surveillance du vêlage est une préoccupation majeure et chronophage pour les éleveurs, en particulier le vêlage des génisses chez lesquelles la fréquence des dystocies est plus élevée.
Connaître le moment du vêlage est donc un enjeu majeur en élevage bovin.
● La séquence de déroulement du vêlage comprend trois phases :
1. l’ouverture du col jusqu’au début des contractions ;
2. l’apparition des enveloppes jusqu’à l’expulsion complète du veau ;
3. l’expulsion des annexes fœtales.
La surveillance de la deuxième étape du vêlage est primordiale pour éviter les complications.
● Cet article fait suite à des publications qui évaluaient la fiabilité de plusieurs paramètres comme le relâchement du ligament pelvien et le remplissage des trayons (Streyl et coll. 2011), dont l’utilisation combinée a montré sa fiabilité (Se, Sp > 70 p. cent) dans les 12 h.
● L’objectif de cette étude est d’évaluer la pertinence de six signes de parturition imminente (SPI) sur les génisses pour prévoir la 2e phase du vêlage :
l’élévation de la queue ;
le piétinement ;
la tête tournée vers l’abdomen (auto-auscultation) ;
les écoulements vaginaux translucides et sanguinolents ;
le décubitus latéral de la génisse associé à la présence de contractions abdominales (coliques).
Expérience préliminaire
● L’objectif de cette expérience préliminaire est de valider la répétabilité et la concordance entre opérateurs des observations des signes de parturition imminente (SPI).
● Pour cela, 32 génisses, placées en box collectif 3 semaines avant la date de vêlage présumée, sont observées par trois examinateurs à raison de huit évaluations par jour. Le relevé de ces signes (SPI) a montré un accord conséquent à parfait entre les observateurs (test du k de Cohen > 0.5) validant ainsi le protocole.
Expérience principale
Matériels et méthodes
● Cette expérimentation est menée sur un groupe test de 37 génisses prêtes à vêler. Le groupe témoin est constitué de 30 de ces mêmes animaux évalués 4 jours avant la date du vêlage estimée.
● Sept examinateurs ont évalué la présence de SPI toutes les heures, ainsi que la notation de signes complémentaires 2 fois par jour : le relâchement du ligament pelvien par palpation et le remplissage des quartiers arrières par évaluation visuelle du plissement de la peau.
● Sept examinateurs ont évalué la présence de SPI toutes les heures, ainsi que la notation de signes complémentaires 2 fois par jour : le relâchement du ligament pelvien par palpation et le remplissage des quartiers arrières par évaluation visuelle du plissement de la peau.
Résultats
● L’analyse statistique a d’abord porté sur la comparaison des signes de parturition imminente (SPI) observés avec le groupe témoin : le piétinement et la tête tournée vers l’abdomen n’ont pas été retenus dans le modèle final.
L’élévation de la queue est un marqueur significatif de l’imminence du vêlage puisqu’il apparaît en moyenne 5 h avant le début de la phase 2, de même que la présence d’écoulements vaginaux sanguinolents et le décubitus latéral avec contractions abdominales (coliques) qui apparaissent 4 h avant le vêlage.
La présence d’écoulements translucides n’est, en revanche, pas un marqueur fiable d’un vêlage imminent.
● Une formule a été établie pour prédire le nombre d’heures restant avant le vêlage suivant les signes de parturition imminente (SPI) présents :
Heures restantes = 97,99
(élévation de la queue x 38)
(piétinement x 37,65)
(écoulements clairs x 25,78)
(écoulement sanguinolent x 51,88)
(décubitus et contractions x 30,52)
● Le relâchement du ligament pelvien et le remplissage des quartiers arrières ont montré une prédiction positive faible de (VPP) 36,4 p. cent à 12 h (Se 68,97 p. cent, Sp 87,91 p. cent) mais une prédiction négative
meilleure (VPN) : 97 p. cent dans les 12 h.
● Une augmentation de la fréquence d’observation (toutes les heures vs toutes les 2 h) ne semble pas apporter d’intérêt.
En revanche, une observation toutes les 3 ou 6 h diminue la précision de la datation du vêlage.
L’élévation de la queue est un marqueur significatif de l’imminence du vêlage puisqu’il apparaît en moyenne 5 h avant le début de la phase 2, de même que la présence d’écoulements vaginaux sanguinolents et le décubitus latéral avec contractions abdominales (coliques) qui apparaissent 4 h avant le vêlage.
La présence d’écoulements translucides n’est, en revanche, pas un marqueur fiable d’un vêlage imminent.
● Une formule a été établie pour prédire le nombre d’heures restant avant le vêlage suivant les signes de parturition imminente (SPI) présents :
Heures restantes = 97,99
(élévation de la queue x 38)
(piétinement x 37,65)
(écoulements clairs x 25,78)
(écoulement sanguinolent x 51,88)
(décubitus et contractions x 30,52)
● Le relâchement du ligament pelvien et le remplissage des quartiers arrières ont montré une prédiction positive faible de (VPP) 36,4 p. cent à 12 h (Se 68,97 p. cent, Sp 87,91 p. cent) mais une prédiction négative
meilleure (VPN) : 97 p. cent dans les 12 h.
● Une augmentation de la fréquence d’observation (toutes les heures vs toutes les 2 h) ne semble pas apporter d’intérêt.
En revanche, une observation toutes les 3 ou 6 h diminue la précision de la datation du vêlage.
Discussion
● L’utilisation des signes de parturition imminente (SPI) sur le terrain est fiable et facile à utiliser par des éleveurs, mais la valeur prédictive positive de la combinaison de ces SPI pour affirmer que le vêlage va avoir lieu dans les 12 h est faible.
● Les signes complémentaires (relâchement du ligament pelvien et remplissage des trayons) ont, en ce qui les concerne, une très bonne valeur prédictive négative : 97 p. cent dans les 12 h.
● Les signes complémentaires (relâchement du ligament pelvien et remplissage des trayons) ont, en ce qui les concerne, une très bonne valeur prédictive négative : 97 p. cent dans les 12 h.
Mise en perspective
● Cet article évalue les signes imminents de parturition qui sont déjà connus et utilisés par les éleveurs.
● Il en ressort qu’une datation précise (6 à 12 h) de l’expulsion du fœtus à partir des attitudes et des comportements des génisses autour du vêlage reste très difficile.
● En revanche, il semble possible de dire avec une précision importante que le vêlage ne va pas avoir lieu dans les 12 h par l’absence de relâchement du ligament pelvien et le non remplissage des quartiers des génisses, ce qui est bénéfique pour le sommeil de nos éleveurs.
Ce dernier signe peut toutefois être difficile à observer, notamment à cause de la présence très fréquente d’œdème de la mamelle chez les génisses à l’approche du vêlage.
● Par ailleurs, cet article ne précise pas si ces conclusions sont transposables sur des vaches multipares ou lors de gestation gémellaire. ❒
Modifié le: lundi 18 mars 2019, 15:07