Rigueur pour l’abord de ces affections complexes, et pluridisciplinarité pour leur prise en charge ...
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Dominique Fanuel Professeur, Agrégée, Service de médecine interne des animaux de compagnie Oniris - École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes-Atlantique Route de Gachet La Chantrerie 44307 Nantes Cedex 3
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Des convulsions sont des manifestations de souffrance cérébrale définies, au sens strict, comme des contractions violentes, involontaires et saccadées des muscles. Les syndromes convulsifs ont une définition plus large. Ce sont des états pathologiques caractérisés par des crises nerveuses, associant à des degrés divers : une perturbation majeure de l'activité motrice ; des troubles neuro-végétatifs, sensitifs, sensoriels et psychiques ; une altération de l'état de conscience. Cette définition complexe a cependant le mérite de faire apparaître d'emblée la notion de crise, de souligner la diversité des manifestations cliniques des syndromes convulsifs et de laisser deviner la multiplicité de leurs causes. L’une d’entre elles, l'épilepsie est une maladie définie par le caractère répétitif des crises convulsives qui la caractérisent. Sa définition a récemment été précisée par l’International Veterinary Epilepsy Task Force (IVETF), et nous l’avons présentée dans notre précédent dossier (cf. le N°71 du NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine-féline). L’épilepsie est une maladie définie par la répétition de crises convulsives d’origine intracrânienne (au moins deux crises séparées par un intervalle d’au moins 24 heures). Ainsi définie, elle peut ensuite être subdivisée en deux grands groupes : l’épilepsie primaire, encore appelée idiopathique, mais qui comprend les épilepsies d’origine génétique ou supposées telles, et l’épilepsie secondaire, encore appelée structurelle car elle correspond à une affection cérébrale identifiable. Ses causes majeures sont les tumeurs cérébrales, les méningo-encéphalites et les accidents vasculaires cérébraux. On peut donc légitimement parler maintenant des épilepsies et noter que leur origine cérébrale renvoie clairement à l’atteinte du système nerveux et les isole des crises convulsives dites réactionnelles qui résultent principalement de causes systémiques, métaboliques ou toxiques. En pratique, ces définitions doivent être à la base de notre démarche diagnostique, et c’est bien la raison pour laquelle nous complétons le dossier sur les épilepsies paru par un autre plus large, organisé autour des convulsions et de la démarche qu’elles imposent. Nous la présentons dans un premier article qui indique en particulier, qu’il faut identifier les convulsions ou le syndrome convulsif, distinguer les crises réactionnelles des épilepsies, puis en chercher la cause. Cette démarche implique de différencier les convulsions de certains mouvements répétitifs à caractère compulsif, et cette difficulté bien réelle nous a amenés à les décrire dans un article dédié confié à des consœurs comportementalistes. A contrario, des éléments forts en faveur d’une épilepsie peuvent déjà être contenus dans le signalement du patient en raison des formes différentes que prend l’épilepsie en fonction des races où elle s’exprime. Ces éléments d’épilepsie génétique font donc l’objet d’une synthèse des caractéristiques cliniques et diagnostiques très complète, sous forme de tableau, qui illustre parfaitement le caractère pluriel des épilepsies du chien. L’étape du diagnostic étiologique des convulsions repose ensuite bien souvent sur des examens complémentaires et, même au delà de l’épilepsie, l’imagerie médicale y a une place prépondérante et justifie donc un article complémentaire. Nous revenons ensuite vers le comportement pour analyser, notamment, les comorbidités et l’impact de l’épilepsie sur le comportement des chiens épileptiques, qu’il faudra intégrer à la prise en charge thérapeutique. Ce dossier se termine avec l’article novateur sur la chirurgie des convulsions et un article consacré aux différentes manifestations convulsives chez les NAC. Comme dans le dossier précédent, nous retrouvons ici des messages forts : rigueur pour l’abord de ces affections complexes, et pluridisciplinarité pour leur prise en charge. ❒
À suivre :
➜ Les crises épileptiformes chez les oiseaux ➜ L’épilepsie structurelle chez le furet et les oiseaux Didier Boussarie
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| Sauter N°72, Volume 16, 2019Sauter sommaire
Éditorial Dominique Fanuel-Barret
Test clinique - La sclérose de l’hippocampe chez le chat Nicolas Del Fabbro
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CANINE - FÉLINE - NAC
- Approche rationnelle des convulsions Dominique Fanuel-Barret
- Mouvements répé́titifs : entre neurologie et comportement Colette Arpaillange, Catherine Mège
- Épilepsies idiopathiques raciales : synthèse des caractéristiques cliniques et diagnostiques Catherine Escriou, Pascale Quignon, Catherine André
- Imagerie pour le diagnostic des crises convulsives réactionnelles Laurent Couturier, Jérôme Couturier
- Épilepsie idiopathique et troubles du comportement Catherine Escriou
- La chirurgie intracrânienne dans le traitement des convulsions chez le chien et le chat Pierre Moissonnier
- NAC - Les crises épileptiformes chez les petits mammifères Didier Boussarie
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FÉLINE
- L’hyperthyroïdie et les maladies rénales chroniques chez le chat Kévin Mourou, Marine Hugonnard
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RUBRIQUES
- Principe actif - Le Tramadol Matthias Kohlauer, Renaud Tissier
- Imagerie - Suivi radiologique de la cicatrisation osseuse et des troubles de la cicatrisation Renaud Jossier, Sophie Zoccarato, Philippe Haudiquet
- Analyses et commentaires - Caractériser une gammapathie : intérêts de l’immunoélectrophorèse Nicolas Soetart, Laetitia Jaillardon
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- Revue de presse internationale
Revue de presse internationale - Notre sélection d’articles par Marine Leclerc, Nicolas Soetart
- Digestif/Infectiologie - Transplantation de microbiote fécal chez des chiots atteints de Parvovirose
- Hématologie - Prévalence et maladies associées à la thrombocytopénie chez le chat : étude rétrospective de 194 cas
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Test clinique - Les réponses
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